Plusieurs dizaines de morilles sont sorties en quelques jours. Certaines
souches semblent mieux adaptées au terrain et à l’altitude. Photo
Lionel Ciochetto
Le défi est en passe d’être relevé par France Morilles. Au pays
de la Bête, les premières cultures de morilles donnent des résultats
probants et sortent de terre. De bon augure pour cette nouvelle filière
porteuse d’espoir.
«C’est un miracle » s’exclame Philippe Brun. A l’abri sous une serre, dans un lieu discret tenu secret, le maire de Saugues n’est pas peu fier de montrer les premières morilles qui sortent de terre. Depuis lundi 9 mai, ces champignons, si recherchés à l’état sauvage, ont fait leur apparition en terre sauguaine. Ce sont les premières morilles de culture dans ce pays d’altitude, une terre pas vraiment prédisposée à la culture de la morille. D’ici deux à trois ans, si tout se passe bien, plusieurs milliers de m2 de parcelles cultivées pourraient voir le jour, offrant des revenues d’appoint aux agriculteurs tentés par l’aventure, au nombre de quatre aujourd’hui.
Sous
une serre de quelques centaines de mètres carrés, divisée en multiples
petites parcelles où sont testées différentes variétés de morilles dont
les mycéliums ont été semés, des petits piquets en bois dépassent de la
surface. Ils matérialisent la poussée des morilles.
Des souches qui poussent mieux que d’autres
Certaines parcelles sont vierges, d’autres bien garnies. En tout :
plusieurs dizaines de morilles sont déjà sorties de terre. Avec des
espèces très différentes : des grosses morilles à la tête bien marron,
des plus petites avec un chapeau conique et bien noir. « Nous pouvons
considérer que certaines souches, à cet instant, fonctionnent mieux que
d’autres. Il semblerait qu’il y ait des souches alpines parmi elles.
Nous n’en dirons pas plus. C’est pour l’instant secret » explique
Christophe Perchat, président de France Morilles, la société porteuse de
cet ambitieux projet. « Nous sommes très heureux de ce résultat
prometteur, pour un premier essai de culture de morilles. »
Mais la société France Morilles, en partenariat avec l’INRA France (institut national de la recherche agronomique) de Bordeaux et avec le soutien de l’entreprise Borde de Saugues (leader européen dans le commerce du champignon) compte bien aller plus loin.
Développer la culture d'intérieur
D’abord pour réduire la saisonnalité de la production. « Le graal
reste d’obtenir des morilles toute l’année. En saison et hors saison ».
Alors des essais « prometteurs » de culture d’intérieur ont été menés en
parallèle, en différents endroits de la région Rhône-Alpes-Auvergne.
Mais la société est à la recherche d’autres lieux pour ces cultures
d’intérieur, situés à proximité d’une rivière : bergeries, hangars,
poulaillers, bâtiments agricoles ou industriels…
Mais le projet de la société de Christophe Perchat ne se milite pas à la morille. « Nous avons tissé des liens avec la Chine et nous souhaitons mettre à profit nos relations, pour produire d’autres champignons à Saugues et créer un lien d’enseignement entre notre lycée des métiers du bois et la Chine ». Derrière, il y a des échanges importants en jeu, et les idées ne manquent pas. Comme celle de faire découvrir « un champignon nouveau, créé en France, au goût d’anis, jamais commercialisé ». Michel Brun garde de son côté l’idée « de faire de Saugues le pays de la culture du champignon sylvestre ». L’essai est marqué. Reste désormais à le transformer.
Lionel Ciochetto
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Article publié le 20/05/2016 à 12:05
Auteur : Admin Web Leveil
Crédits photos : L'Eveil
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