Publié 11 Mars 2015
L'association de l'aquaculture et de l'hydroponie a de quoi séduire sur
le papier. Pour estimer son potentiel et les conditions nécessaires à
son développement, la France a lancé le projet Apiva.
Vidéo:
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A Bâle en Allemagne, une ferme implantée sur un toit plat fournit
poissons frais et fruits et légumes aux restaurants et habitants du
quartier. Une solution pour manger local et "bio" tout en limitant les
besoins en eau et en terre. Pour réussir ce pari, le système
d'exploitation repose sur le principe de l'aquaponie : association
d'aquaculture et d'hydroponie. L'idée est simple : arroser des cultures
hors-sol par l'eau d'élevage des poissons. Les composés azotés et
phosphorés rejetés par les poissons sont de l'engrais pour les plantes
cultivées.
Un écosystème complexe
Si l'idée est simple, la mise en œuvre est complexe. Une grande
partie de l'azote rejeté par les poissons l'est sous la forme
ammoniacale, toxique pour eux et peu valorisable par les plantes. Une
étape intermédiaire doit donc entrer dans le système pour transformer
l'azote ammoniacal en nitrites, puis les nitrites en nitrates, forme
beaucoup moins toxique pour l'élevage aquacole et valorisable par les
plantes. Des bactéries permettent ces transformations. L'aquaponie est
donc un écosystème où interviennent trois types d'organismes
radicalement différents (poissons, plantes, bactéries), qui doivent
cohabiter. L'enjeu principal est de trouver le juste équilibre entre la
population de poissons, la nourriture apportée, la population
bactérienne et la végétation cultivée, et ce dans la durée.
La France s'intéresse au concept
Si l'Amérique du Nord et l'Australie ont déjà une bonne longueur
d'avance sur le sujet, l'Europe commence à s'y intéresser avec
l'Allemagne en leader. En France, le projet Apiva (Aquaponie innovation
végétale et aquaculture) a pour ambition de tester les performances de
cette technique et d'aboutir à des données de dimensionnement
technico-économique. Le but est de transférer ces connaissances aux
filières aquacoles et horticoles. L'aquaponie peut en effet intéresser
les professionnels de l'horticulture qui souhaitent diversifier leurs
activités via une coproduction poissons/végétaux, tout en faisant des
économies en intrants minéraux et en optimisant l'utilisation en eau et
en énergie. L'installation de serres de cultures en lien avec un élevage
piscicole, en vue de l'abattement partiel ou total des rejets azotés et
phosphorés dans l'environnement est une autre voie d'application
potentielle qui reste à valider.
Le projet Apiva réunit différents acteurs de la filière piscicole et
horticole : l'Institut technique avicole, cunicole et aquacole (Itavi),
la
station horticole du Ratho,
l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), le lycée
aquacole de la Canourgue, et le Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Source: http://www.actu-environnement.com/ae/news/aquaponie-agriculture-poisson-hydroponie-apiva-24066.php4