mardi 17 mai 2016

Absence de contrôle des pesticides dans l’agriculture

EcoNews le 16 mai 2016

Après l’autosuffisance en produits maraîchers, principalement la pomme de terre et la tomate, c’est la question de la qualité et l’impact sur la santé publique de la production agricole locale qui est pointée du doigt.

Dans un nouveau dossier publié dans la dernière édition du Monde Diplomatique, de nombreux chercheurs et spécialistes en la matière tirent la sonnette d’alarme sur l’utilisation abusive de produits chimiques dans les pratiques agricoles dans le Sud du pays. Mieux encore, selon des témoignages recueillis dans les régions du sud, les populations locales sembleraient bouder les tomates, les poivrons et autres courgettes fraîches étant conscients de leur danger sur leur santé, du fait de l’utilisation excessive de pesticides, engrais et autres acaricides.

« Des tomates que plusieurs de nos interlocuteurs Biskris ne mangeraient pour rien au monde, car les rendements obtenus dans la plasticulture saharienne ne pourraient être aussi élevés sans un recours massif aux pesticides, qui rendent ces tomates dangereuses pour le consommateur », est-il souligné dans la publication de référence internationale.

Il est utile de souligner que l’agriculture saharienne, en pleine expansion ces dix dernières années, ne doit son essor spectaculaire qu’à une utilisation renforcée de produits chimiques, comme les acaricides, les fongicides, les désherbants, les bactéricides ou insecticides ainsi que des engrais azotés, phosphatés et autres.

Interrogé sur ce point, Arezki Mekliche, enseignant chercheur à l’ENSA (Ecole supérieure d’agriculture) d’El Harrach, affirme que « l’utilisation intensive d’intrants, (engrais chimiques et pesticides) existe aussi en Europe, [mais] elle obéit à des règles strictes, et est en principe très contrôlée. Mais, en Algérie, ce contrôle est plus lâche. On achète des produits génériques fabriqués en Chine ou en Turquie, beaucoup moins chers que les produits européens, mais aussi beaucoup moins surveillés. Surtout, les périodes minimales à respecter entre l’utilisation du produit et la récolte ne sont pas prises en compte, ce qui est très dangereux pour le consommateur. Ces tomates ne pourraient d’ailleurs pas être commercialisées en Europe, car elles ne correspondraient pas aux normes sanitaires. »

En revanche, sur le plan de la productivité, la récolte de tomate en Algérie a atteint en 2014 un record de 10 millions de quintaux, alors qu’en France cette production a été de 6 millions de quintaux, selon la FAO.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire