dimanche 9 octobre 2016

Varroa. La génétique au service des abeille




                     De gauche à droite : Yannick Poquet coordinateur projet, Christian Tygreat, apiculteur, et 
                      Anne-Laure Guirao, technicienne à l'Institut de l'abeille.

Protéger les abeilles du varroa, redoutable parasite acarien, grâce à la sélection génétique : telle est l'ambition du programme Beestrong développée par Labogena, une filiale de la coopérative bretonne Evolution. De la taille d'une tique et, comme elle, vecteur de maladies, le varroa fait des dégâts chez les abeilles. Cet acarien qui touche la totalité des 1,2 million de ruches françaises serait la principale cause de mortalité des abeilles dans le monde avec pour conséquence une réduction de la production de miel.

Des colonies plus résistantes


Or, des travaux de recherche ont mis en lumière le caractère de résistance de certaines colonies et ont constaté que cette aptitude à lutter contre le varroa pouvait se transmettre d'une génération à l'autre.



C'est ainsi que Labogena, filiale de l'Union de coopératives agricoles Evolution, leader français de la sélection animale (et nº1 français de la génétique bovine) a été sélectionnée par France Agrimer pour développer un programme de recherche afin d'identifier les marqueurs génétiques qui confèrent aux abeilles cette capacité de lutte contre le varroa. Les travaux, d'un budget de 2,3 millions d'euros sur quatre ans, sont réalisés en partenariat avec trois unités de recherche de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) et l'ITSAP-institut de l'abeille.

Proposer des tests


« Notre objectif est de pouvoir proposer des tests aux apiculteurs afin qu'ils puissent sélectionner des colonies naturellement résistantes. C'est une alternative aux traitements chimiques qui sont actuellement le seul mode de lutte contre ce parasite » note Yannick Poquet, chargé du projet. Cet ingénieur, basé à l'INRA d'Avignon a entrepris un tour de France des ruches afin d'établir un état des lieux et repérer celles qui sont résistantes. C'est ainsi qu'il s'est rendu hier à Crozon pour réaliser des prélèvements sur les essaims d'un apiculteur finistérien Christian Tygréat. « Nous ouvrons les ruches pour estimer la robustesse de la colonie et évaluer la charge en varroa sur les adultes et dans les cellules. Puis nous collectons des échantillons d'essaims porteurs ou non de la maladie ». Place sera donnée ensuite au séquençage des populations. « Nous allons essayer de trouver des explications dans l'ADN de ces abeilles ».



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