Le secteur de l’agriculture ne
passe pas à côté de la révolution numérique. De nombreux projets
innovants répondant aux besoins de ce secteur voient le jour.
Sencrop fait partie des startups qui
visent le marché de l’agriculture grâce à des capteurs météo
intelligents produisant une météo de précision aidant l’agriculteur à
optimiser les différentes étapes de son travail : des plans de semis en
passant par l’irrigation ou la planification des traitements.
On le sait, l’agriculture est un secteur
hyper météo-dépendant et les dernières avancées en matière de Big Data,
d’objets connectés, de géolocalisation permet de produire une météo
plus précise et personnalisée.
Sencrop propose des capteurs météo
intelligents basés avant tout sur la précision des données relevées. Ces
stations météo sont placées dans les champs. Elles relèvent :
- température de l’air
- hygrométrie
- pluviométrie
- vitesse du vent.
Ces données sont accessibles en temps réel sur un smartphone, une tablette ou un PC, l’agriculteur reste connecté à son champ.
Sencrop veut proposer une véritable aide
à la décision favorisant une agriculture de précision. Cette
information météo hyper locale pourra être couplée avec des prévisions
météo. L’enjeu est de donner les informations météo de la parcelle ou du
champ et non des informations peu précises communes à tout le
département.
Le fantasme d’une agriculture
ultra-précise s’annonce de plus en plus concret et accessible. Même si
le secteur agricole s’est beaucoup modernisé, la révolution numérique
offre encore une grande marge d’amélioration.
Un enjeu environnemental ?
Et si derrière ce type d’outil
ultra-précis se cachait un enjeu environnemental ? En effet, on peut
aisément imaginer que produire une agriculture sinon bio, au moins
raisonnée sera bien plus facile avec ce type d’outil. En plus de gagner
du temps et de l’argent en évitant des traitements inutiles, on peut
aussi voir un intérêt pour l’environnement grâce à une meilleure
maîtrise de la Nature.
Mais il est malheureusement encore trop tôt pour avoir de véritables chiffres comparatifs sur ce type de gain.
Ce serait aussi méconnaître la grande
connaissance des agriculteurs de leur lieu de vie et de travail
(transmis de génération en génération). Les agriculteurs ont déjà des
outils à leur disposition, certes imparfaits mais qu’ils savent utiliser
avec bon sens et prudence pour éviter de faire des traitements quand il
risque de pleuvoir ou par grand vent. Existe t-il un différentiel
suffisamment important entre les moments d’indécision ou de mauvaises
décisions dus à l’imperfection des outils existant et le gain apporté
par ces nouvelles solutions 2.0 ? Seules des études comparatives futures
pourront nous le dire.
Formation ou évangélisation de la population agricole ?
Nous pouvons aussi nous demander quel
sera le besoin en matière de formation sur ces nouveaux outils? Nous
pouvons compter sur l’évolution de l’UX au coeur des solutions apportées
aujourd’hui pour minimiser ce besoin de formation. En revanche,
devra-t-on penser à une sorte d’évangélisation de la population agricole
sur des solutions très innovantes. La population agricole est assez
hétérogène, si les céréaliers de la Beauce sont très avertis sur les
nouvelles technologies et utilisent un ordinateur et/ou une tablette
quotidiennement, en est-il de même pour toute la population agricole ?
Un soutien externe à l’exploitation
agricole sera sans doute la solution pour la diffusion des nouvelles
technologies dans les exploitations agricoles françaises. Et ce n’est
pas par hasard si Sencrops a été sélectionnée par l’accélérateur du
Village by CA (créé à l’Initiative du Crédit Agricole).
D’autres grands groupes comme Limagrain
(vendeur de semences agricoles – entre autres) orientent leur
développement vers l’apport des nouvelles technologies pour le monde
agricole.
Ces initiatives ne pourront voir le jour que si des intérêts plus importants s’emparent du sujet environnemental.
Le coût, est-ce bien réaliste ?
Ce type de solutions est certes une
véritable avancée et répond à un besoin. Mais ces nouvelles technologies
ont un véritable coût de production, développement, de mise en place et
de formation des utilisateurs. Ce coût est supérieur aux solutions
traditionnelles existantes et moins performantes.
Et lorsque l’on connait le revenu moyen d’un agriculteur français (25500 € par an – source : Le Figaro)
pour les exploitations moyennes ou grandes, on peut se demander comment
les agriculteurs pourraient s’équiper de telles solutions. Il faudra
compter sur des sponsors plus importants ou des aides et réductions
d’Etat pour favoriser la diffusion de ces nouveaux outils 2.0.
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