jeudi 13 octobre 2016

Sencrops, une météo de précision pour une agriculture connectée

, 12 octobre 2016

Le secteur de l’agriculture ne passe pas à côté de la révolution numérique. De nombreux projets innovants répondant aux besoins de ce secteur voient le jour. 

Sencrop fait partie des startups qui visent le marché de l’agriculture grâce à des capteurs météo intelligents produisant une météo de précision aidant l’agriculteur à optimiser les différentes étapes de son travail : des plans de semis en passant par l’irrigation ou la planification des traitements.
On le sait, l’agriculture est un secteur hyper météo-dépendant et les dernières avancées en matière de Big Data, d’objets connectés, de géolocalisation permet de produire une météo plus précise et personnalisée.
Sencrop propose des capteurs météo intelligents basés avant tout sur la précision des données relevées. Ces stations météo sont placées dans les champs. Elles relèvent :
  • température de l’air
  • hygrométrie
  • pluviométrie
  • vitesse du vent.
Ces données sont accessibles en temps réel sur un smartphone, une tablette ou un PC, l’agriculteur reste connecté à son champ.
Sencrop veut proposer une véritable aide à la décision favorisant une agriculture de précision. Cette information météo hyper locale pourra être couplée avec des prévisions météo. L’enjeu est de donner les informations météo de la parcelle ou du champ et non des informations peu précises communes à tout le département.
Le fantasme d’une agriculture ultra-précise s’annonce de plus en plus concret et accessible. Même si le secteur agricole s’est beaucoup modernisé, la révolution numérique offre encore une grande marge d’amélioration.

Un enjeu environnemental ?

Et si derrière ce type d’outil ultra-précis se cachait un enjeu environnemental ? En effet, on peut aisément imaginer que produire une agriculture sinon bio, au moins raisonnée sera bien plus facile avec ce type d’outil. En plus de gagner du temps et de l’argent en évitant des traitements inutiles, on peut aussi voir un intérêt pour l’environnement grâce à une meilleure maîtrise de la Nature.

Mais il est malheureusement encore trop tôt pour avoir de véritables chiffres comparatifs sur ce type de gain.
Ce serait aussi méconnaître la grande connaissance des agriculteurs de leur lieu de vie et de travail (transmis de génération en génération). Les agriculteurs ont déjà des outils à leur disposition, certes imparfaits mais qu’ils savent utiliser avec bon sens et prudence pour éviter de faire des traitements quand il risque de pleuvoir ou par grand vent. Existe t-il un différentiel suffisamment important entre les moments d’indécision ou de mauvaises décisions dus à l’imperfection des outils existant et le gain apporté par ces nouvelles solutions 2.0 ? Seules des études comparatives futures pourront nous le dire.

Formation ou évangélisation de la population agricole ?

Nous pouvons aussi nous demander quel sera le besoin en matière de formation sur ces nouveaux outils? Nous pouvons compter sur l’évolution de l’UX au coeur des solutions apportées aujourd’hui pour minimiser ce besoin de formation. En revanche, devra-t-on penser à une sorte d’évangélisation de la population agricole sur des solutions très innovantes. La population agricole est assez hétérogène, si les céréaliers de la Beauce sont très avertis sur les nouvelles technologies et utilisent un ordinateur et/ou une tablette quotidiennement, en est-il de même pour toute la population agricole ?

Un soutien externe à l’exploitation agricole sera sans doute la solution pour la diffusion des nouvelles technologies dans les exploitations agricoles françaises. Et ce n’est pas par hasard si Sencrops a été sélectionnée par l’accélérateur du Village by CA (créé à l’Initiative du Crédit Agricole).
D’autres grands groupes comme Limagrain (vendeur de semences agricoles – entre autres) orientent leur développement vers l’apport des nouvelles technologies pour le monde agricole.
Ces initiatives ne pourront voir le jour que si des intérêts plus importants s’emparent du sujet environnemental.

Le coût, est-ce bien réaliste ?

Ce type de solutions est certes une véritable avancée et répond à un besoin. Mais ces nouvelles technologies ont un véritable coût de production, développement, de mise en place et de formation des utilisateurs. Ce coût est supérieur aux solutions traditionnelles existantes et moins performantes.

Et lorsque l’on connait le revenu moyen d’un agriculteur français (25500 € par an – source : Le Figaro) pour les exploitations moyennes ou grandes, on peut se demander comment les agriculteurs pourraient s’équiper de telles solutions. Il faudra compter sur des sponsors plus importants ou des aides et réductions d’Etat pour favoriser la diffusion de ces nouveaux outils 2.0.


                                                             Les connectés.net

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