Certaines bactéries intestinales induisent la résistance à l'insuline, et donc la survenue d'un diabète de type 2. Une découverte qui ouvre la voie au développement de nouveaux traitements.
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Plus de 100 000 milliards de micro-organismes vivent dans l’intestin.
Cette gigantesque colonie de bactéries compose le microbiote, ou flore
intestinale. Un organe à part entière, notre "deuxième cerveau", selon
certains experts. Propre à chaque individu, il se forme dès la naissance
au gré de notre alimentation, prise médicamenteuse…
Il peut également être source de troubles graves comme le diabète. Une
équipe européenne, impliquant l’Institut national de recherche
agronomique (Inra), vient en effet de montrer que le microbiote
contribuait à la résistance à l’insuline, et donc à l’apparition du
diabète de type 2. Ces résultats ont été publiés lundi dernier dans la revue Nature.
Près de 5 % de la population française est affectée par le diabète de
type 2. Les patients atteints de cette maladie présentent une glycémie
très élevée et développent souvent une résistance à l’insuline. Alors
que leur organisme produit cette hormone, les cellules n’y sont plus
sensibles et ne parviennent plus à stocker le sucre. Résultat : le sucre reste dans le sang et endommage les organes, entraînant notamment des pathologies cardiovasculaires.
Pour connaître l’origine de ces molécules, les chercheurs du programme européen MetaHIT (1) coordonné par l’Inra ont examiné le plasma et des prélèvements de selles de 277 personnes non diabétiques et 75 diabétiques. Leurs observations confirment que plus le taux de BCAA est élevé, plus l’insulino-résistance augmente.
En outre, l’analyse du microbiote met en évidence 4 espèces microbiennes impliquées dans la synthèse ou l’utilisation de ces BCAA. « Prevotella copri et Bacteroides vulgatus sont associées à la biosynthèse des BCAA et donc à la résistance à l’insuline. Butyrivibrio crossotus et Eubacterium siraeum sont, quant à elles, impliquées dans le transport et l’utilisation de ces acides aminés et contribuent à diminuer leur taux dans le sang », indique l’Inra.
A l'inverse, une étude menée par l'Inserm et parue en août dernier montrait que le microbiote jouait un rôle protecteur contre l'apparition du diabète de type 1, une maladie auto-immune qui s'attaque aux cellules du pancréas et empêche la production d'insuline.
(1) Lancée en 2008, l’étude MetaHIT, première du genre, a permis d’identifier plus de 3 millions de gènes différents appartenant à plus de 1 000 espèces différentes, dont une large majorité est d’origine bactérienne. Elle a également montré que chaque individu portait en moyenne 540 000 gènes microbiens, soit environ 160 espèces de bactéries dans son microbiote. Une centaine d’entre elles étaient inconnues jusque là.
4 espèces mises en cause
De nombreux travaux ont suggéré un lien entre une dérégulation du microbiote et l’apparition de cette maladie métabolique. « Les scientifiques ont notamment mis en évidence, chez les personnes diabétiques ou pré-diabétiques, des taux élevés d’acides aminés branchés ou BCAA, explique l’Inra. Ces BCAA sont des acides aminés essentiels qui proviennent de l’alimentation ou des bactéries de notre microbiote ».
Pour connaître l’origine de ces molécules, les chercheurs du programme européen MetaHIT (1) coordonné par l’Inra ont examiné le plasma et des prélèvements de selles de 277 personnes non diabétiques et 75 diabétiques. Leurs observations confirment que plus le taux de BCAA est élevé, plus l’insulino-résistance augmente.
En outre, l’analyse du microbiote met en évidence 4 espèces microbiennes impliquées dans la synthèse ou l’utilisation de ces BCAA. « Prevotella copri et Bacteroides vulgatus sont associées à la biosynthèse des BCAA et donc à la résistance à l’insuline. Butyrivibrio crossotus et Eubacterium siraeum sont, quant à elles, impliquées dans le transport et l’utilisation de ces acides aminés et contribuent à diminuer leur taux dans le sang », indique l’Inra.
Rééquilibrer la flore
Toutefois, le rôle exact de ces bactéries intestinales n’est pas clair. Aussi, les chercheurs ont décidé d’étudier Prevotella copri chez la souris. Ils ont alors démontré que cette bactérie induisait la résistance à l’insuline et augmentait la quantité de BCAA dans le sang des cobayes. Un résultat qui ouvre des perspectives prometteuses. « Si Prevotella copri est un facteur de risque d’insulino-résistance chez l’homme, la prochaine étape consiste à moduler et diminuer cette bactérie pour atteindre un équilibre optimal entre les espèces bactériennes de notre microbiote et optimiser notre alimentation », explique l’Inra.
A l'inverse, une étude menée par l'Inserm et parue en août dernier montrait que le microbiote jouait un rôle protecteur contre l'apparition du diabète de type 1, une maladie auto-immune qui s'attaque aux cellules du pancréas et empêche la production d'insuline.
(1) Lancée en 2008, l’étude MetaHIT, première du genre, a permis d’identifier plus de 3 millions de gènes différents appartenant à plus de 1 000 espèces différentes, dont une large majorité est d’origine bactérienne. Elle a également montré que chaque individu portait en moyenne 540 000 gènes microbiens, soit environ 160 espèces de bactéries dans son microbiote. Une centaine d’entre elles étaient inconnues jusque là.
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