Le Cirad
 a présenté des pratiques agricoles mises au point avec ses partenaires 
au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Celles-ci améliorent la
 fertilité des sols et leur capacité à stocker du carbone, tout en 
contribuant à la sécurité alimentaire des populations. Certaines 
revisitent des savoirs paysans ancestraux… 
Au Burkina Faso, les agriculteurs creusent des cuvettes sur les terres 
dégradées, en y ajoutant du fumier pour restaurer leur fertilité. Cette 
pratique traditionnelle, appelée « zaï », facilite l’infiltration de 
l’eau, apporte de la matière organique, et avec elle, des espèces de la 
flore locale. La vie biologique du sol est ainsi favorisée et celui-ci 
retrouve sa fertilité. Les scientifiques ont étudié et amélioré cette 
pratique en cherchant à réduire la pénibilité du travail de 
l’agriculteur. 
Ce type de pratiques traditionnelles, revisitées par la recherche 
agronomique, est l’un des nombreux exemples présentés par le Cirad et 
ses partenaires au ministre de l’agriculture français lors de sa visite 
en Afrique de l’Ouest fin juillet. 
C’est dans le cadre de dispositifs partenariaux (dP)* et de projets de 
recherche fédérateurs que les équipes franco-africaines travaillent 
ensemble sur les problématiques de gestion de la fertilité et des flux 
de carbone (recyclage des déchets, production de matière organique,…) 
dans différents systèmes de production agricole d’Afrique de l’Ouest, 
comme :
- Le pastoralisme en zone sèche (Nord du Sénégal),
- La polyculture-élevage (ou agro-pastoralisme) et agroforesterie en zone subhumide (Burkina Faso, Sénégal, Nord de la Côte d’Ivoire)
- La cacaoculture en zone humide (Côte d’Ivoire),
- Le maraîchage en zone péri-urbaine (Sénégal)
Au Sénégal
, en zone péri-urbaine, le Cirad mène avec ses partenaires des 
expérimentations de recyclage des déchets organiques de la ville sur 
différents sols cultivés, en maraîchage 
notamment, pour remplacer les engrais minéraux. En Côte d’Ivoire
, ce sont par exemple les fientes de poulet qui sont utilisées par les 
agriculteurs pour fertiliser les cacaoyers à grande échelle. Ces 
pratiques sont évaluées dans toutes leurs dimensions pour s’assurer de 
leur contribution à une fertilité durable des sols. La capacité de 
stockage de carbone des sols épandus, les émissions de gaz à effet de 
serre, la présence potentielle de contaminants, sont également mesurées 
dans le sol, l’eau et les plantes récoltées sur la station de l’Institut
 sénégalais de recherches agricoles à Sangalkam. 
Au centre et sud du Sénégal
, en zone agro-pastorale (bassin arachidier), les recherches montrent 
par ailleurs qu’il est possible de réduire de moitié le bilan de gaz à 
effet de serre des élevages, en améliorant la ration alimentaire des 
animaux, en bâchant le fumier au stockage et en l’enfouissant à 
l’épandage. Par ailleurs, au 
nord du 
pays, en zone pastorale (ferlo), elles révèlent qu’en favorisant des 
pratiques agro-écologiques, les sols, les arbres et les animaux peuvent 
capter suffisamment de carbone pour compenser les émissions des animaux 
présents dans l’aire de desserte d’un forage. 
Au nord de la Côte d’Ivoire 
et au Burkina Faso
, dans les systèmes polyculture-élevage, les principales innovations, 
visant à accroître la séquestration du carbone dans les sols, consistent
 aussi à appliquer les principes de l’agro-écologie (couverture 
végétale, association de cultures, parcs agroforestiers…) et à pratiquer
 la fumure organique et à proposer des systèmes de gouvernance des 
ressources naturelles (charte foncière locale,…). 
 


 
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