10 mai 2016, Rome. La FAO et l'OMS ont publié de nouvelles directives 
visant à réduire les dommages causés par les pesticides hautement 
toxiques, qui présentent, en particulier, des risques pour la santé 
humaine et pour l'environnement.
Les produits présentant une 
toxicité aigüe sont responsables de nombreux cas d'empoisonnement 
directs, notamment dans les pays en développement, tandis que ceux 
présentant une toxicité chronique peuvent engendrer des cancers ou des 
troubles du développement chez les enfants en pleine croissance.
Dans
 les pays industrialisés, ces «pesticides extrêmement dangereux» ne sont
 plus autorisés ou sont sujets à un usage restreint, cependant ils 
restent largement disponibles dans les pays en développement. Les 
produits dangereux autorisés dans les pays industrialisés peuvent 
également causer de graves problèmes dans les pays en développement, où 
les conditions d'utilisation s'avèrent très différentes.
Les 
petits exploitants agricoles des pays en développement, en particulier, 
ne disposent souvent pas ou n'utilisent pas d'équipement de protection 
et ont principalement recours à des pulvérisateurs à dos qui les 
exposent à des risques importants. Des restrictions imposées sur 
l'utilisation de ces produits extrêmement dangereux se sont souvent 
révélées compliquées à appliquer, conduisant de plus en plus de 
personnes non qualifiées à les utiliser. Parmi les conséquences figurent
 de nombreux cas d'empoisonnement, de nourriture contaminée et des 
dommages à l'environnement. 
Se concentrer sur les coupables
Un
 petit groupe de pesticides particulièrement dangereux est souvent 
responsable de la plupart des cas d'empoisonnement. Dans bien des cas, 
ils peuvent être remplacés par des produits moins dangereux ou encore 
par des approches de protection intégrée contre les ravageurs visant à réduire la dépendance aux pesticides.
Les directives
 proposent une feuille de route pour aider les pays à identifier et à 
utiliser les pesticides particulièrement dangereux. Cela implique un 
inventaire physique, une évaluation des risques et des besoins réels 
mais aussi la prise de mesures appropriées en vue d'atténuer les 
risques. Dans de nombreux cas, il s'agira de supprimer le produit et 
dans d'autres cas, où il n'y a aucune bonne alternative, d'autres 
mesures destinées à atténuer les risques pourront être envisagées. Les 
conditions locales d'utilisation et la faisabilité des mesures de 
contrôle devraient être des facteurs importants dans la prise de 
décision.
La FAO a lancé une boîte à outils pour l'homologation 
des pesticides afin d'aider les gouvernements à mener des évaluations 
sur les dangers et les risques liés à leur utilisation, dans le cadre de
 leur processus national d'approbation des pesticides. Cette boîte à 
outils peut également être utilisée pour réévaluer les produits qui ont 
été approuvés par le passé mais qui sont à présent identifiés comme 
étant particulièrement dangereux.
Une action concertée à l'échelle mondiale
Les efforts visant à améliorer la gestion des pesticides ont été encouragés l'année dernière lorsque la Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques (CIGPC)
 a adopté une résolution appelant à une action concertée en vue de 
résoudre le problème des HHPs. La FAO et l'OMS fournissent à présent 
l'orientation nécessaire pour faire avancer le processus.
Les 
gouvernements sont encouragés à utiliser les nouvelles directives et la 
boîte à outils pour réviser leurs listes actuelles de pesticides 
approuvés afin d'identifier les HHPs et de prendre les mesures 
nécessaires permettant de réduire les risques pour les utilisateurs, les
 consommateurs et l'environnement. Cela implique également le 
renforcement des approches de protection intégrée contre les ravageurs 
en tant que méthode reconnue pour la conception de systèmes durables de 
protection des cultures.


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