Comment
financer l’agriculture africaine ? Quel mécanisme concevoir pour
faciliter l’augmentation des niveaux de financement de l’agriculture ?
Comment partager les risques dans les chaînes de valeur ? Telles seront
une partie des questions débattues lors d’un atelier organisé par la
Banque africaine de développement (BAD) qui s’est ouvert le 12 juillet à
Nairobi au Kenya sur le thème « L'établissement d'un mécanisme de
partage des risques et de financement de l'agriculture africaine ».
Dans
une note préliminaire, la BAD observe qu’à l'heure actuelle, la part
des prêts de banques commerciales à l'agriculture en Afrique reste très
faible, allant de 3% en Sierra Leone, à 4% au Ghana et au Kenya, 6% en
Ouganda, 8% au Mozambique et 12% en Tanzanie. En moyenne, seulement
environ 5% des ressources nationales sont allouées au secteur agricole.
Et très fréquemment, ce sont des financements à court terme.
L’agriculture manque donc cruellement de capital alors qu’elle emploie
60% de la population et contribue entre 20 et 30% au PIB africain. La
raison ? En partie un risque perçu comme élevé et des rendements
modestes ainsi que les coûts de l'extension des infrastructures
bancaires traditionnelles dans les zones rurales.
En moyenne, seulement environ 5% des ressources nationales sont allouées au secteur agricole
Sans
compter les limites internes à l’agriculture comme sa faible
productivité, des chaînes d’approvisionnement fragmentées,
l’insuffisance d’infrastructures et des politiques insuffisantes dans
des domaines aussi variés que la sécurité alimentaire, les règlements
d’importation et le régime foncier.
Ce manque cruel de financement
s’observe tout au long de la chaîne de valeur, des petits agriculteurs
aux exploitants commerciaux, des PME dans l’agro-industrie et la
transformation aux entreprises d’intrants, de semences, de logistique ou
encore aux fournisseurs d’espace de stockage. La demande de financement
dans l'agriculture couvre un éventail de différents types de capitaux,
de financement du commerce à court terme à la dette à long terme et de
l'investissement en actions.
De nombreux mécanismes de financement
novateurs peuvent catalyser la croissance dans le secteur de
l'agriculture africaine, et plusieurs sont en cours de déploiement
aujourd'hui, affirme la BAD. Dans le cadre de cet atelier, la BAD
cherchera à collaborer avec les gouvernements africains et les
institutions financières pour concevoir un mécanisme novateur qui
facilitera augmentation du financement du secteur de l'agriculture par
la réduction des risques dans le chaînes de valeur, ce qui réduira les
coûts de transaction et permettra le déverrouillage des flux financiers
dans le secteur de l'agriculture à l'échelle de tout le continent.
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