L'agriculture est actuellement aux portes 
d'une deuxième révolution verte. Cette révolution impliquera des 
changements fondamentaux dans la façon dont le secteur agricole utilise 
et met en œuvre les technologies innovantes pour améliorer les 
rendements de manière durable et répondre au besoin d'une plus grande 
sécurité alimentaire mondiale, souligne l'enquête 2016 de 
PricewaterhouseCoopers (PwC) Africa intitulé AgTech - don't wait for the future, create it. Africa Agribusiness Insights Survey 2016.
Une
 enquête réalisée auprès d'un groupe d'agro-industriels dont l'activité 
principale réside dans la fourniture de services agricoles et connexes 
aux principaux producteurs.
"Les 
avancées en matière de technologie et d'innovation sont déterminantes 
pour l'avenir de l'agriculture, l'agro-industrie luttant pour nourrir 
une population toujours croissante dans un contexte de changement 
climatique, de rareté des ressources en eau et de nombreuses 
préoccupations environnementales. Les technologies innovantes 
et les avancées en matière de productivité deviennent de plus en plus 
importantes en raison de la pression croissante exercée sur les systèmes
 alimentaires", déclare Frans Weilbach, responsable de l'industrie agroalimentaire pour PwC Afrique dont le siège est en Afrique du Sud. "La population mondiale augmente rapidement et le climat est en constante évolution. Les
 agro-industries procèdent à des changements pour adopter des 
technologies de pointe. Des drones collectant des données à 
l'intelligence artificielle agricole, la technologie permet au secteur 
agricole d'être plus précis et plus efficace alors que l'agro-industrie 
fait pression en faveur d'une augmentation des profits."
L'agriculture
 devrait devenir un secteur pesant $ 1 000 milliards en Afrique 
subsaharienne d'ici 2030. Plus de la moitié (58,8 %) des personnes ayant
 répondu à l'enquête considèrent les investissements en Afrique comme 
une opportunité pour le développement de leurs activités, notamment dans
 des pays comme la Zambie, le Botswana, la Tanzanie et l'Afrique du Sud.
 Pourtant, c'est bien en Côte d'Ivoire que la croissance attendue par le
 FMI est la plus élevée du continent avec 8,5%, relève PwC en 
introduction de son étude, juste devant la Tanzanie et le Sénégal, tous 
deux à 6,9% et 6,6% respectivement.
24% du PIB du Nigeria est agricole mais… 
Les
 plus grands enjeux en matière de croissance de l'activité que les 
dirigeants ont cités résident dans l'accès à la technologie, la rareté 
des ressources naturelles et les incertitudes en matière 
d'approvisionnement, résume APO. En outre, les entreprises 
estiment que les gouvernements n'offrent pas d'avantages fiscaux 
suffisants pour garantir une compétitivité internationale, et ne font 
pas assez d'effort pour des ouvriers qualifiés dans le secteur.
 "L'agriculture
 a contribué à hauteur de 24,18 % au PIB réel du Nigeria au quatrième 
trimestre 2015. Cela est principalement dû à l'agriculture mécanisée et à
 d'autres activités de la chaîne de valeur agricole. Cela est alimenté 
par le gouvernement qui a mis l'accent sur l'agro-industrie comme un 
vecteur de lutte contre la pauvreté, et en partie par les 
investissements continus de la part des agriculteurs commerciaux", estime Rasheed Rahji, partenaire de PwC au Nigeria. "Etant
 donnée la chute du prix international du pétrole brut au cours des 
18 derniers mois, le gouvernement a encouragé les exportations agricoles
 comme une source alternative de devises étrangères. Un certain nombre 
de défis doivent encore être surmontés dans le secteur agricole. Cela 
inclut les infrastructures inadéquates, l'accès aux crédits et la 
formation des petits exploitants aux techniques agricoles modernes. Le 
fait d'accorder une attention particulière à ces sujets permettrait très
 certainement d'améliorer la sécurité alimentaire au Nigeria et 
d'augmenter son PIB ainsi que ses revenus étrangers."
41% des entreprises voient un risque climatique sur l'agriculture à court terme
L'agro-industrie
 africaine a également indiqué avoir continué à mettre l'accent sur la 
gestion du risque, 95,2% des personnes qui ont répondu à l'enquête ayant
 périodiquement réalisé des évaluations formelles des risques.
Les
 entreprises interrogées ont indiqué que la capacité en ressource 
humaine (RH) interne, les conflits au travail, la rotation du personnel 
et la communication entre les employés et la direction étaient les 
enjeux les plus importants en matière de ressources humaines.
Concernant
 les changements climatiques, il ressort de l'enquête un consensus 
général sur la réalité du phénomène à l'échelle mondiale, mais de 
nombreuses incertitudes demeurent lorsqu'il s'agit de mesurer exactement
 l'impact de ces changements sur l'agriculture et la sécurité 
alimentaire. Ceci dit, 41,2 % des entreprises agro-industrielles 
interrogées estiment que le changement climatique aura un impact 
significatif sur l'agriculture en Afrique subsaharienne à court terme et
 35,3 % que cet impact sera constaté dans les 20 prochaines années.
De
 plus, 33,5 % des dirigeants du secteur ont indiqué qu'ils envisagent 
d'investir dans les énergies renouvelables, tandis que 29,4 % l'ont déjà
 fait, notamment dans l'énergie solaire et le biogaz.
Les nouvelles technologies pour plus de rentabilité
La
 pression accrue qui pèse sur la rentabilité des exploitations et 
activités agricoles contraint l'industrie à adopter de manière précoce 
les nouvelles technologies afin d'améliorer la productivité et le 
rendement du secteur. Les personnes interrogées ont constaté que les 
données en temps réel offrent la meilleure opportunité pour l'innovation
 technologique. De plus, les drones deviennent rapidement un véritable 
outil pour la technologie verte. La recherche mondiale démontre 
également que l'intelligence artificielle (IA) dans l'agriculture sera 
le facteur clé de l'augmentation des capacités de production mondiales 
pour répondre à la demande d'une population en constante augmentation. 
Cela va de pair avec l’agriculture de précision et les autres tendances 
technologiques. La majorité des personnes interrogées (76,5 %) 
reconnaissent que l'intelligence artificielle dans l'agriculture 
contribuera de manière importante à l'augmentation des capacités en 
Afrique dans les dix années à venir. Seulement 47 % des entreprises ont 
déjà investi, ou prévoient d'investir, dans le développement de moyens 
agricoles pour la production primaire par le biais de l'intelligence 
artificielle. Cela pourrait être dû au coût de mise en œuvre, qui 
demeure la plus grande restriction constatée dans ce domaine (64,7 %).


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