Par Philippe Stoop, SPS n°316
Pour les médias grand public, la réponse à cette question paraît 
évidente : les pesticides réduisent la biodiversité. C’est pourtant 
l’objet d’âpres débats entre agronomes, et de façon plus feutrée, au 
niveau scientifique. En effet, s’il est clair que les pesticides 
réduisent la biodiversité à l’intérieur des parcelles cultivées, les 
partisans de l’agriculture conventionnelle (par opposition à 
l’agriculture bio) font valoir qu’ils augmentent fortement les 
rendements et diminuent la surface agricole nécessaire pour nourrir 
l’humanité, limitant la destruction d’espaces naturels. Toute la 
difficulté est de quantifier cet effet positif et de le comparer aux 
effets négatifs. La difficulté est encore accrue par le fait que ces 
effets antagonistes ne s’exercent pas à la même échelle géographique.
Deux expertises collectives de l’INRA de France, « Pesticides, Agriculture et 
Environnement », en 2005, puis « Agriculture et Biodiversité » en 2010 
ont fait l’inventaire des travaux scientifiques sur l’impact des 
pesticides (et de façon générale de l’agriculture intensive) sur la 
flore et la faune non-cible.
Ces synthèses montrent des effets indésirables associés aux 
pesticides sur de nombreuses catégories d’organismes, y compris des 
espèces non ciblées comme les lombrics. Mais elles montrent aussi qu’il 
est très difficile de faire la part entre plusieurs facteurs :


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