A l'occasion de sa 3e édition, la Conférence mondiale de la recherche
agricole pour le développement (GCARD) a mis l’accent sur l’impact et le
changement d’échelle, dans l’objectif de réduire la faim et la pauvreté
dans le monde, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Le
Cirad s’est fortement impliqué dans l’organisation de cette édition.
Rendez-vous mondial des acteurs de la recherche agronomique pour le
développement, la Conférence mondiale de la recherche agricole pour le
développement (GCARD) s’est déroulée du 5 au 8 avril 2016 à Johannesburg
en Afrique du Sud. L’objectif de cette 3e édition était d’établir un
agenda d’activités autour d’un plan d’actions pluri-institutionnelles.
Les deux précédentes éditions, à Montpellier (France) en 2010 et à Punta
del Este (Uruguay) en 2012, avaient respectivement permis de définir
les objectifs d’une recherche agronomique mondiale pour le développement
et de dimensionner les moyens pour les atteindre.
« Participer à l’innovation locale tout en contribuant à un impact à grande échelle
, nécessaire au regard des enjeux de développement, exige la mise en
œuvre d’actions coordonnées à différents niveaux d’organisation. Nous
avons cherché à identifier plusieurs de ces actions durant la session de
la GCARD 3 sur l’impact de la recherche »,
souligne Patrick Caron, Directeur général délégué du Cirad, président de
la session. Le Cirad y a ainsi présenté sa méthodologie d’évaluation de
l’impact de la recherche agronomique, ainsi que l’initiative
d’atténuation et d’adaptation au changement climatique « 4 pour 1000 ».
Mesurer l’impact de la recherche : une méthode originale
« La méthode d’évaluation de l’impact ‘ImpresS pour
IMPact des REchercheS au Sud ou IMPact of RESearch in the South’ a
été mise en place par le Cirad pour documenter, sur plusieurs années, le
chemin d’impact des productions de la recherche, à travers 13 études de
cas »,
explique Etienne Hainzelin, coordinateur du « chantier Innovation-Impact » au Cirad. « Il s’agit d’analyser la complexité de la contribution de la recherche
à l’innovation
et de caractériser, par indicateurs quantitatifs et qualitatifs, les impacts avérés ».
Plusieurs participants se sont montrés très intéressés par cette méthode jugée originale par son approche participative
: les acteurs et bénéficiaires des innovations participent en effet aux différentes étapes de l’analyse de l’impact. «
Par ce type d’analyse, nous cherchons à mettre en évidence les éléments
récurrents qui permettent aux actions de recherche d’avoir un effet sur
le développement. Nous cherchons également à augmenter la culture de l’impact
de nos équipes »
.
Mobilisation collective pour stocker du carbone dans les sols mondiaux
Au cours de cette même session, le Cirad a présenté l’initiative « 4
pour 1000 », lancée lors de la COP 21 à Paris en décembre 2015. « Il
s’agissait de poursuivre la mobilisation de tous les acteurs,
scientifiques et décideurs politiques autour de l’objectif de protéger
les sols et de tirer parti de leur capacité à stocker du carbone »
, souligne Hervé Saint-Macary, référent pour cette initiative au Cirad.
Cette initiative vise à améliorer l’adaptation au changement climatique
et à atténuer les effets des émissions de gaz à effet de serre liées aux
activités humaines. L’exposé du Cirad a également fait l’objet d’un
débat autour d’une situation où la recherche est sollicitée par les
instances politiques pour
mettre en œuvre des solutions locales face à une problématique très globale,
comme le changement climatique.
Afrique-Europe : innovation et pilotage de la recherche par la demande
En parallèle de la GCARD 3, de nombreux échanges ont été animés par la
délégation du Cirad mobilisée pour l’occasion, notamment dans le cadre
de la plateforme pour le partenariat Afrique-Europe en recherche
agricole pour le développement (PAEPARD). « L’objectif de cette
plateforme est de créer ou renforcer de façon durable les conditions
favorables à l’émergence de projets innovants en agriculture »
, précise Rémi Kahane du Cirad*. A travers diverses études de cas tirées
de son expérience depuis décembre 2009, la plateforme a exposé sa
vision d’un pilotage de la recherche par les utilisateurs. « Cette approche a radicalement
changé les rapports entre acteurs impliqués dans le processus d’innovation agricole.
Depuis 2 ans, le nombre et la qualité des propositions de projets de recherche ont largement progressés ».
PAEPARD a tenu son comité de pilotage à l’issue de la GCARD 3.
* Le Cirad co-gère la PAEPARD en tant que représentant européen pour
Agrinatura et European Forum for Agricultural Research for Development.
Le saviez-vous?
La GCARD est organisée par le Forum mondial de la recherche agricole
(GFAR) et le CGIAR (Consultative Group on International Agricultural
Research). Cette édition 2016 a regroupé plus de 500 participants de 83
pays : partenaires de la recherche agricole ou du développement,
bailleurs de fonds, représentants du secteur privé et de la société
civile (organisations de producteurs, organisations non
gouvernementales,…).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire