Qu’est-ce que la robustesse ?
La
robustesse traduit la capacité des animaux à s’adapter aux perturbations
de l’environnement sans altérer leurs performances de production. La
robustesse des femelles reproductrices est ainsi importante pour assurer
la pérennité et la durabilité des élevages de ruminants en situations
d’aléas. L’une des principales perturbations auxquelles des vaches
allaitantes doivent faire face en système extensif (systèmes herbagers
utilisant peu d’intrants) est la variation des apports alimentaires liée
aux aléas climatiques.
Comment évaluer la robustesse des vaches allaitantes ?
L’objectif
de l’étude était dans un premier temps de déterminer, au niveau
individuel, comment les vaches priorisent certaines fonctions (survie,
production, reproduction) lorsqu’elles sont sous-alimentées. Pour cela,
la répartition de l’énergie ingérée entre les différentes fonctions
productives (lait, tissus) et non productives (fonctionnement de base de
l’organisme) a été évaluée.
Deux lots de 20 vaches allaitantes de
race charolaise ont été constitués avec une variabilité intra-lot de
l’état corporel au vêlage. Ils ont été soumis durant les 120 premiers
jours post-partum, respectivement à une sous-alimentation ou à une
alimentation non limitante. A la mise à l’herbe, les deux lots ont été
regroupés sur les mêmes pâtures pendant 60 jours. Les variations de
poids, de note d’état corporel, de production de lait, ainsi que des
réserves lipidiques ont été mesurées.L’’énergie allouée aux fonctions
non productives a été calculée comme l’énergie totale ingérée diminuée
de l’énergie allouée à la production de lait et de l’énergie mobilisée
ou déposée dans les tissus.
Les résultats montrent que la
production de lait est priorisée par les vaches et reste équivalente
quel que soit leur état corporel au moment du vêlage et le niveau
d’alimentation reçu. Ce maintien du niveau de production chez les vaches
sous-alimentées est permise par leur capacité à diminuer la quantité
d’énergie allouée aux fonctions non productives.
Cette variation
d’énergie peut être proposée comme un indicateur de la robustesse des
vaches allaitantes soumises à des environnements nutritionnels
changeants. La pertinence de cet indicateur indirect (proxy*) de la
robustesse des vaches doit être validée avec un plus grand nombre
d’individus et une gamme plus étendue d’environnements, avant
d’envisager son utilisation en pratique, notamment dans le cadre de
l’élaboration de phénotypes à sélectionner dans le futur.
*Expression
anglo-saxonne désignant un indicateur, un signal, une mesure
illustrative d’un phénomène ou d’une condition. Le proxy (« proxies » au
pluriel) est utilisé principalement lorsque l’on ne dispose pas de
mesures directes, précises et objectives, d’où l’expression synonyme
parfois utilisée d’« indicateur indirect » (indirect indicator)
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