Quel est le point en commun entre les OGM, la spiruline, le transfert embryonnaire et les eaux polluées ? Tout simplement le Centre de recherche en biotechnologie (CRBT) de Constantine.
Grâce aux portes ouvertes sur le CRBT, les particuliers, les
différentes directions concernées, les étudiants et surtout le grand
public ont pu faire la découverte des différents projets de recherches
des cinq divisions du Centre: biotechnologie et sante, biotechnologie
alimentaire, biotechnologie et environnement, biotechnologie
industrielle et biotechnologie et agriculture.
Le laboratoire gouvernemental de référence pour la détection des OGM
(organismes génétiquement modifiés) est le premier du genre en Algérie,
selon les membres de son équipe. Un des rôles les plus importants de ce
laboratoire est la participation à l’harmonisation et au développement
d’une législation rigoureuse dans le contrôle des produits agricoles.
« Il faut savoir qu’en Algérie, on peut facilement avoir des OGM dans
nos assiettes car il n’y a aucun contrôle des semences, ni avant ni
après leur importation. La traçabilité est inexistante», nous confie
A. B. ingénieur en agriculture.
Un premier test a été réalisé par le laboratoire sur des graines de
courgettes importées de Chine, à la demande d’un partenaire privé qui se
lance dans l’importation des graines. Les tests se sont révélés
positifs ! Le premier constat établi par les membres du Centre est le
manque de coordination entre les secteurs. Un manque de coordination
confirmé à l’unanimité.
Non loin du stand du laboratoire de détection des OGM, nous
rencontrons Ahmed Bouzar, doctorant, qui travaille sur la spiruline.
Cette algue porte ce nom en raison de sa forme de spirale. Elle
s’obtient à partir d’une cyanobactérie qui se cultive sur les milieux
alcalins riches en minéraux. Les vertus de la spiruline sont multiples.
Cette micro-algue faisait déjà le bonheur des Incas.
Le laboratoire étudie aussi la valorisation des déchets de certaines
industries, qui génèrent des minéraux particulièrement, pour tirer
profit des propriétés physicochimiques de la spiruline, augmentant ainsi
la biomasse microbienne en produisant des protéines d’un côté, et de
l’autre faire du bien à l’environnement via la dégradation des déchets.
Aussi, le but est l’extraction des biomolécules actives de la
spiruline, afin de les utiliser comme additifs alimentaires naturels,
dans les élevages par exemple.
Donc la spiruline peut être exploitée dans la protection
de l’environnement, la potentialisation de l’élevage animalier (dont la
pisciculture) et le développement de l’industrie agroalimentaire, grâce
aux biomolécules et aux antioxydants biologiques. Un projet séduisant
sur tous les plans. Rares sont les pays qui la cultivent, l’Algérie le
fait mais la production est encore au stade expérimental.
Abdelkader Hiri est l’un des rares connaisseurs de la micro-algue en
Algérie, il la cultive à Tamanrasset depuis plus de 13 ans.
Deux projets de production de l’algue devraient voir le jour en 2016, à Ouargla et à Biskra, dans la daïra de Loutaya.
La spiruline pourrait bien être utilisée chez les bovins et ovins sujets d’implantation embryonnaires, vu sa teneur en vitamine E nécessaire à tout développement embryonnaire.
En effet, le stand de recherches en agriculture et santé animale a
présenté son laboratoire d’implantation embryonnaire, actif depuis trois
ans. Le transfert embryonnaire pourrait bien être une solution pour
augmenter la production laitière et même carnée, afin de booster le
secteur agricole.
Une convention a été signée avec le Centre national d’insémination
artificielle et l’amélioration génétique (CNIAAG) afin de rentabiliser
les deux centres, amoindrir la facture nationale et surtout faire un
travail de vulgarisation auprès des éleveurs.
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