Thomas J.
Vilsack, ministre de l’agriculture, États-Unis, et Stéphane Le Foll, ministre
de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, France M Thomas J
Vilsack et M Stéphane Le Foll; ©DR
La
réunion 2016 des ministres de l’agriculture de l’OCDE, que nous avons
l’honneur de coprésider, a pour thème « Des politiques meilleures pour
un système alimentaire productif, durable et résilient » et vient à
point nommé.
C’est la première fois, depuis six ans, que les ministres de
l’agriculture se retrouvent à l’OCDE pour réfléchir aux défis et
opportunités auxquels le système alimentaire mondial est confronté. De
plus, notre réunion suit de près l’adoption des Objectifs de
développement durable de l’ONU (ODD) et l’Accord de Paris sur le
changement climatique, qui requerront des contributions importantes de
l’agriculture. Nous savons que celle‑ci est au fondement d’un avenir
mondial prometteur. Lors de cette réunion, nous devrons mettre à profit
les progrès en cours et envisager les politiques qui pourraient nous
aider à nourrir correctement une population humaine croissante, à
protéger nos ressources naturelles et à soutenir les agriculteurs et
habitants des zones rurales dans le monde, malgré les difficultés
soulevées par le changement climatique.
Certaines réponses aux enjeux communs sont d’ores et déjà connues. L’augmentation de la productivité est depuis longtemps dans la ligne de mire des décideurs publics et la durabilité éveille davantage l’intérêt depuis quelques années. En outre, du chemin reste à parcourir pour améliorer la résilience du secteur agricole et alimentaire face aux chocs dus aux conditions météorologiques et aux marchés, limiter les risques d’épizooties et de crises sanitaires, et développer les échanges agricoles. L’occasion nous est donnée de nous rassembler et d’examiner les stratégies et panoplies de mesures qui, à nos yeux, nous offrent les meilleurs atouts pour aller de l’avant et relever les défis à venir.
Nous savons que la coopération internationale sera essentielle à la réussite de nos efforts. Elle est indispensable dans le domaine de la transparence, pour que le dialogue soit étayé par les meilleures informations disponibles, d’autant plus que les marchés connaissent des conditions inhabituelles. L’AMIS, système international d’information sur les marchés agricoles du G20, est un exemple à suivre en la matière. Les contributions de l’agriculture à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation requièrent également une intensification de la coopération internationale et des stratégies synergiques, pour développer des techniques de gestion intelligentes adaptées au climat et des démarches comme l’initiative « 4 pour 1 000 », qui vise à préserver et accroître les stocks de carbone dans les sols. Pour répondre à certains de ces enjeux, les ODD et l’Accord de Paris sur le changement climatique prévoient des cibles opérationnelles, mais nous devrons effectuer une transition dans plusieurs domaines d’action, de façon à intégrer les activités dans un système agricole et alimentaire compétitif, résilient et robuste.
Nous devrons accroître notre soutien à l’innovation agricole sous toutes ses formes, y compris la recherche, les technologies, l’enseignement et la formation, l’évolution de la gestion et de la structure des exploitations. Pour ce faire, nous devrons encourager le développement de l’économie numérique et l’ouverture des données liées à l’agriculture et à l’alimentation ; accroître les investissements dans la recherche‑développement, le partage de connaissances avec l’amont et avec l’aval, et les systèmes d’innovation ; et continuer à appuyer la bioéconomie, notamment l’énergie et les matériaux renouvelables tirés de la biomasse.
Il sera impératif que les échanges s’inscrivent dans des marchés ouverts, pour que les produits de base et les produits alimentaires puissent être distribués efficacement au moment et là où ils sont nécessaires, tout en promouvant des ambitions environnementales fortes, un développement inclusif et une conduite responsable des entreprises. Il ne faut pas que les mesures nationales isolent les producteurs des marchés mondiaux, mais qu’elles assurent un filet de sécurité en cas de difficultés inattendues et pour s’adapter à l’évolution des besoins. Calibrées pour favoriser la croissance localement, des politiques de développement économique des zones rurales s’imposeront pour améliorer les débouchés professionnels dans ces zones et les revitaliser.
Parallèlement, nous devrons promouvoir des systèmes agricoles et alimentaires à la fois compétitifs et gérés de façon responsable. Nous devons veiller à répondre aux besoins des populations vulnérables dans chaque système, nous attaquer aux gaspillages et pertes alimentaires, et être attentifs aux articulations entre santé humaine, santé végétale et santé animale. Des panoplies de mesures globales et cohérentes, conçues avec un large soutien du secteur agricole et alimentaire local, seront nécessaires pour atteindre tous ces objectifs. Nos débats devraient nous permettre d’apprendre les uns des autres, à partir de l’expérience et du contexte propres à nos pays.
Nous savons que beaucoup de ces opportunités et défis figurent déjà au programme de recherche étoffé de l’OCDE. Mais nous pensons que nos réflexions des 7 et 8 avril sur les nouvelles formes d’action mettront en évidence des domaines nouveaux que l’Organisation aura à étudier en profondeur. Il nous faudra disposer d’éléments concrets pour concevoir les politiques les plus adaptées à nos objectifs partagés et, en même temps, assurer la réussite de leur mise en œuvre en tenant compte des conditions locales. Nous aurons besoin de travaux sur le rôle de la science et de l’innovation sous toutes ses formes, des travaux qui intègrent performance climatique et performance environnementale, et qui insistent davantage sur la résilience à l’échelle du secteur, bénéfique aux exploitations, aux collectivités rurales et aux consommateurs.
Répétons‑le : coprésider cette importante réunion est à nos yeux un privilège et nous attendons beaucoup de nos échanges. Ensemble, nous pouvons jeter les bases d’un système agricole et alimentaire résilient pour demain.
Ministère française de l’Agriculture http://agriculture.gouv.fr
Département de l’Agriculture des États-Unis http://www.usda.gov
Voir www.oecd.org/fr/agriculture/ministerielle/
©L'Observateur de l'OCDE avril 2016
- See more at: http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/4025/#sthash.CHrjH7r2.dpufCertaines réponses aux enjeux communs sont d’ores et déjà connues. L’augmentation de la productivité est depuis longtemps dans la ligne de mire des décideurs publics et la durabilité éveille davantage l’intérêt depuis quelques années. En outre, du chemin reste à parcourir pour améliorer la résilience du secteur agricole et alimentaire face aux chocs dus aux conditions météorologiques et aux marchés, limiter les risques d’épizooties et de crises sanitaires, et développer les échanges agricoles. L’occasion nous est donnée de nous rassembler et d’examiner les stratégies et panoplies de mesures qui, à nos yeux, nous offrent les meilleurs atouts pour aller de l’avant et relever les défis à venir.
Nous savons que la coopération internationale sera essentielle à la réussite de nos efforts. Elle est indispensable dans le domaine de la transparence, pour que le dialogue soit étayé par les meilleures informations disponibles, d’autant plus que les marchés connaissent des conditions inhabituelles. L’AMIS, système international d’information sur les marchés agricoles du G20, est un exemple à suivre en la matière. Les contributions de l’agriculture à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation requièrent également une intensification de la coopération internationale et des stratégies synergiques, pour développer des techniques de gestion intelligentes adaptées au climat et des démarches comme l’initiative « 4 pour 1 000 », qui vise à préserver et accroître les stocks de carbone dans les sols. Pour répondre à certains de ces enjeux, les ODD et l’Accord de Paris sur le changement climatique prévoient des cibles opérationnelles, mais nous devrons effectuer une transition dans plusieurs domaines d’action, de façon à intégrer les activités dans un système agricole et alimentaire compétitif, résilient et robuste.
Nous devrons accroître notre soutien à l’innovation agricole sous toutes ses formes, y compris la recherche, les technologies, l’enseignement et la formation, l’évolution de la gestion et de la structure des exploitations. Pour ce faire, nous devrons encourager le développement de l’économie numérique et l’ouverture des données liées à l’agriculture et à l’alimentation ; accroître les investissements dans la recherche‑développement, le partage de connaissances avec l’amont et avec l’aval, et les systèmes d’innovation ; et continuer à appuyer la bioéconomie, notamment l’énergie et les matériaux renouvelables tirés de la biomasse.
Il sera impératif que les échanges s’inscrivent dans des marchés ouverts, pour que les produits de base et les produits alimentaires puissent être distribués efficacement au moment et là où ils sont nécessaires, tout en promouvant des ambitions environnementales fortes, un développement inclusif et une conduite responsable des entreprises. Il ne faut pas que les mesures nationales isolent les producteurs des marchés mondiaux, mais qu’elles assurent un filet de sécurité en cas de difficultés inattendues et pour s’adapter à l’évolution des besoins. Calibrées pour favoriser la croissance localement, des politiques de développement économique des zones rurales s’imposeront pour améliorer les débouchés professionnels dans ces zones et les revitaliser.
Parallèlement, nous devrons promouvoir des systèmes agricoles et alimentaires à la fois compétitifs et gérés de façon responsable. Nous devons veiller à répondre aux besoins des populations vulnérables dans chaque système, nous attaquer aux gaspillages et pertes alimentaires, et être attentifs aux articulations entre santé humaine, santé végétale et santé animale. Des panoplies de mesures globales et cohérentes, conçues avec un large soutien du secteur agricole et alimentaire local, seront nécessaires pour atteindre tous ces objectifs. Nos débats devraient nous permettre d’apprendre les uns des autres, à partir de l’expérience et du contexte propres à nos pays.
Nous savons que beaucoup de ces opportunités et défis figurent déjà au programme de recherche étoffé de l’OCDE. Mais nous pensons que nos réflexions des 7 et 8 avril sur les nouvelles formes d’action mettront en évidence des domaines nouveaux que l’Organisation aura à étudier en profondeur. Il nous faudra disposer d’éléments concrets pour concevoir les politiques les plus adaptées à nos objectifs partagés et, en même temps, assurer la réussite de leur mise en œuvre en tenant compte des conditions locales. Nous aurons besoin de travaux sur le rôle de la science et de l’innovation sous toutes ses formes, des travaux qui intègrent performance climatique et performance environnementale, et qui insistent davantage sur la résilience à l’échelle du secteur, bénéfique aux exploitations, aux collectivités rurales et aux consommateurs.
Répétons‑le : coprésider cette importante réunion est à nos yeux un privilège et nous attendons beaucoup de nos échanges. Ensemble, nous pouvons jeter les bases d’un système agricole et alimentaire résilient pour demain.
Ministère française de l’Agriculture http://agriculture.gouv.fr
Département de l’Agriculture des États-Unis http://www.usda.gov
Voir www.oecd.org/fr/agriculture/ministerielle/
©L'Observateur de l'OCDE avril 2016
La réunion 2016 des ministres de l’agriculture de
l’OCDE, a pour thème « Des
politiques meilleures pour un système alimentaire productif, durable et
résilient » et vient à point nommé.
C’est la première fois, depuis six ans, que les
ministres de l’agriculture se retrouvent à l’OCDE pour réfléchir aux défis et
opportunités auxquels le système alimentaire mondial est confronté. De plus,
notre réunion suit de près l’adoption des Objectifs de développement durable de
l’ONU (ODD) et l’Accord de Paris sur le changement climatique, qui requerront
des contributions importantes de l’agriculture.
Nous savons que celle‑ci est au
fondement d’un avenir mondial prometteur. Lors de cette réunion, nous devrons
mettre à profit les progrès en cours et envisager les politiques qui pourraient
nous aider à nourrir correctement une population humaine croissante, à protéger
nos ressources naturelles et à soutenir les agriculteurs et habitants des zones
rurales dans le monde, malgré les difficultés soulevées par le changement
climatique.
Certaines réponses aux enjeux communs sont d’ores et
déjà connues. L’augmentation de la productivité est depuis longtemps dans la
ligne de mire des décideurs publics et la durabilité éveille davantage
l’intérêt depuis quelques années. En outre, du chemin reste à parcourir pour
améliorer la résilience du secteur agricole et alimentaire face aux chocs dus
aux conditions météorologiques et aux marchés, limiter les risques d’épizooties
et de crises sanitaires, et développer les échanges agricoles. L’occasion nous
est donnée de nous rassembler et d’examiner les stratégies et panoplies de
mesures qui, à nos yeux, nous offrent les meilleurs atouts pour aller de
l’avant et relever les défis à venir.
Nous savons que la coopération internationale sera
essentielle à la réussite de nos efforts. Elle est indispensable dans le
domaine de la transparence, pour que le dialogue soit étayé par les meilleures
informations disponibles, d’autant plus que les marchés connaissent des
conditions inhabituelles. L’AMIS, système international d’information sur les marchés
agricoles du G20, est un exemple à suivre en la matière. Les contributions de
l’agriculture à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation
requièrent également une intensification de la coopération internationale et
des stratégies synergiques, pour développer des techniques de gestion
intelligentes adaptées au climat et des démarches comme l’initiative
« 4 pour 1 000 », qui vise à préserver et
accroître les stocks de carbone dans les sols. Pour répondre à certains de ces
enjeux, les ODD et l’Accord de Paris sur le changement climatique prévoient des
cibles opérationnelles, mais nous devrons effectuer une transition dans
plusieurs domaines d’action, de façon à intégrer les activités dans un système
agricole et alimentaire compétitif, résilient et robuste.
Nous devrons accroître notre soutien à l’innovation
agricole sous toutes ses formes, y compris la recherche, les technologies,
l’enseignement et la formation, l’évolution de la gestion et de la structure
des exploitations. Pour ce faire, nous devrons encourager le développement de
l’économie numérique et l’ouverture des données liées à l’agriculture et à
l’alimentation ; accroître les investissements dans la recherche‑développement,
le partage de connaissances avec l’amont et avec l’aval, et les systèmes
d’innovation ; et continuer à appuyer la bioéconomie, notamment l’énergie
et les matériaux renouvelables tirés de la biomasse.
Il sera impératif que les échanges s’inscrivent dans
des marchés ouverts, pour que les produits de base et les produits alimentaires
puissent être distribués efficacement au moment et là où ils sont nécessaires,
tout en promouvant des ambitions environnementales fortes, un développement
inclusif et une conduite responsable des entreprises. Il ne faut pas que les
mesures nationales isolent les producteurs des marchés mondiaux, mais qu’elles
assurent un filet de sécurité en cas de difficultés inattendues et pour
s’adapter à l’évolution des besoins. Calibrées pour favoriser la croissance
localement, des politiques de développement économique des zones rurales
s’imposeront pour améliorer les débouchés professionnels dans ces zones et les
revitaliser.
Parallèlement, nous devrons promouvoir des systèmes
agricoles et alimentaires à la fois compétitifs et gérés de façon responsable.
Nous devons veiller à répondre aux besoins des populations vulnérables dans
chaque système, nous attaquer aux gaspillages et pertes alimentaires, et être
attentifs aux articulations entre santé humaine, santé végétale et santé
animale. Des panoplies de mesures globales et cohérentes, conçues avec un large
soutien du secteur agricole et alimentaire local, seront nécessaires pour
atteindre tous ces objectifs. Nos débats devraient nous permettre d’apprendre
les uns des autres, à partir de l’expérience et du contexte propres à nos pays.
Nous savons que beaucoup de ces opportunités et défis
figurent déjà au programme de recherche étoffé de l’OCDE. Mais nous pensons que
nos réflexions des 7 et 8 avril sur les nouvelles formes d’action mettront
en évidence des domaines nouveaux que l’Organisation aura à étudier en
profondeur. Il nous faudra disposer d’éléments concrets pour concevoir les
politiques les plus adaptées à nos objectifs partagés et, en même temps,
assurer la réussite de leur mise en œuvre en tenant compte des conditions
locales. Nous aurons besoin de travaux sur le rôle de la science et de
l’innovation sous toutes ses formes, des travaux qui intègrent performance
climatique et performance environnementale, et qui insistent davantage sur la
résilience à l’échelle du secteur, bénéfique aux exploitations, aux
collectivités rurales et aux consommateurs.
Répétons‑le : coprésider cette importante réunion
est à nos yeux un privilège et nous attendons beaucoup de nos échanges.
Ensemble, nous pouvons jeter les bases d’un système agricole et alimentaire
résilient pour demain.
Ministère française de l’Agriculture http://agriculture.gouv.fr
Département de l’Agriculture des États-Unis http://www.usda.gov
Source
©L'Observateur de l'OCDE avril 2016
Thomas
J. Vilsack, ministre de l’agriculture, États-Unis, et Stéphane Le Foll,
ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, France M
Thomas J Vilsack et M Stéphane Le Foll; ©DR - See more at:
http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/4025/#sthash.CHrjH7r2.dpuf
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