mardi 19 avril 2016

M. Sid- Ahmed Ferroukhi: «Il est possible de réduire notre dépendance alimentaire»

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid- Ahmed Ferroukhi, invité de la rédaction de la Chaine III de la radio algérienne, a annoncé l’organisation prochaine au niveau des wilayas du pays, de journées sur les investissements dans les activités économiques liées au monde agricole

Le ministre souhaite que l’investissement privé remplace l’investissement public dans ce secteur. Pour Ferroukhi, le système de production agricole peut devenir plus performant s’il reçoit le soutien de tous. Il appelle à accentuer la bataille de la production agricole et réduire ainsi sa dépendance alimentaire qui est l’un des objectifs que s’est fixé l’Algérie pour, en même temps, diminuer ses importations et investir des marchés étrangers par le biais de ses produits maraîchers notamment.
Il considère qu’il s’agit là d’un défi qui est en train d’être relevé et qui ne demande qu'à être poursuivi et appuyé par une série de mesures d’accompagnement. Le ministre estime qu’il faut raisonner en termes de capacités à mobiliser les ressources financières privées et penser à intégrer les jeunes dans l’activité agricole en la modernisant, notamment dans les grandes exploitations.

La configuration des exploitations en Algérie comprend des superficies de 25 à 30 hectares, qu’il faut respecter, en complémentarité avec des grandes exploitations et la sphère agro-alimentaire. Il rappelle que plus de 350 000 hectares de terres ont été attribués par le biais de la concession et qu’il y a un montant de 500 milliards de dinars en investissements qui peuvent être mis en place. Ils vont venir s’intégrer dans ce tissu de pôles agricoles constitué de filières de production végétale (blé dur et tomate industrielle notamment) et animale, pour la production de viande et de lait.
Parmi les actions entreprises sur le terrain, particulièrement dans les zones sud du pays, il fait état de l’identification de plus de 80 pôles agricoles réalisant environ 30% de la production agricole nationale, et qui ont besoin, dit-il, d’être accompagnés en matière de logistique et de transformation de leurs produits. Il fait savoir qu’une convention entre son ministère et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique va aider à organiser la recherche-développement autour de cibles précises et in situ pour accompagner le mouvement de modernisation des exploitations agricoles.

A propos de l’exploitation des nappes souterraines du sud du pays, Sid-Ahmed Ferroukhi a souligné qu’il y a les moyens de bien exploiter ces formidables ressources souterraines qui sont non renouvelables. Leur utilisation de manière rationnelle permettra de créer de la valeur ajoutée au profit du développement économique national grâce à des investissements agricoles bien étudiés dans les régions du sud.
Il estime qu’il faut encourager le développement de l’hydroponie qui offre l’avantage de pouvoir utiliser l’eau dans des cycles fermés, avec une plante placée dans un dispositif où il n’y a pas de pertes d’eau et pas d’irrigation. Pour le ministre, cette technique de culture agricole permet de valoriser la ressource eau sans gaspillage. Deux grands projets, annonce-t-il, sont envisagés dans la promotion de cette technique agricole et concerneront la wilaya d’El-Oued.

Le ministre appelle à développer une agriculture durable qui économise l’eau. Il confirme que les projets agricoles qui sont lancés dans la mise en valeur sont fondés sur les pratiques intensives. A propos de l’exportation des produits agricoles en surplus, il estime qu’il est possible de passer des quotas d’exportation actuels de 7 000 tonnes de pomme de terre réalisés récemment, à 70 000 tonnes, pour peu que les agriculteurs soient encouragés à développer des variétés adaptées à la demande étrangère et en multipliant les efforts pour mieux organiser les moyens logistiques aux ports et aéroports pour faciliter les opérations d’exportation. Enfin, sur la question de la facture des produits agricoles dont les prix ont tendance à s’envoler et à dépasser le pouvoir d’achat du consommateur, il rappelle qu’il s’agit d’un problème posé à la sphère commerciale.


 

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