Jennifer Carré de Tela Botanica et Rémi Knaff de l’Inra.
VINCENT PEIRERA
L'association basée à Montpellier en France est au cœur du développement d'applications web et mobiles de botanique.
Créée en 1999 à Montpellier et aujourd'hui forte d'un réseau de 22 000 membres de 89 pays, l'ONG Tela Botanica
s'est donnée pour mission de développer des outils et événements autour
de la botanique. L'une de ses activités est la création et l'animation
d'une base de données informatique open source des différentes variétés de plantes, qui compte aujourd'hui près de 100 000 entrées.
Une mine de connaissances que l'association met dès 2009 au profit
d'applications numériques innovantes. Elle s'associe avec plusieurs
partenaires financiers et scientifiques (Agropolis Fondation, Inra,
Inria, Cirad, IRD) afin de développer l'application PlantNet.
"Notre objectif était de fournir aux botanistes professionnels et
amateurs un outil pour mieux reconnaître les espèces de la biodiversité
végétale, et enrichir notre base de données collaborative de nouvelles
entrées", précise Jennifer Carré, responsable des réseaux botaniques de
l'association.
PlantNet fournit ainsi un outil inédit qui fait sensation lors de son
lancement au Salon de l'Agriculture 2013. L'application, disponible sur
le web d'abord puis sur les périphériques mobiles, permet à ses
utilisateurs, lors de leurs balades, de prendre une ou plusieurs photos
de plantes, et se voir retourner des résultats de reconnaissance issus
de la base de Tela Botanica, associés à un taux de probabilité. À
l'utilisateur de valider alors le résultat qui lui semble juste.
Deux millions d'utilisateurs
Bien que se basant sur des technologies de pointe telles qu'un
algorithme d'intelligence artificielle de l'Inra qui permet la
reconnaissance des plantes, PlantNet n'est pas une application
automatique. Elle est ainsi souvent qualifiée à tort de “Shazam des
plantes”, en référence à la fameuse application permettant d'identifier
une chanson diffusée autour de soi. "Une plante est un organisme vivant,
dont l'aspect n'est pas aussi fixe qu'une longueur d'onde ou un
code-barres", précise Rémi Knaff, médiateur scientifique à l'Inra.
PlantNet a cependant séduit plus de deux millions d'utilisateurs dans le
monde.
Le programme Floris'Tic de quatre millions d'euros venus de l'État et de
partenaires privés, a permis le développement de PlantNet. Il sert
également de financement pour d'autres outils numériques sur la
botanique.
Tela Botanica a ainsi sorti en juin une nouvelle application. "Smart'Flore permet
de créer des sentiers botaniques, regroupement de plantes géolocalisées
dans des lieux donnés, tels que le Parc Clemenceau ou le jardin des
plantes de Montpellier", précise Jennifer Carré.
L'association lance également ce mardi la première formation en ligne (Mooc) gratuite sur la botanique. Un projet qui a déjà séduit plus de 17 000 utilisateurs inscrits avant même son ouverture !
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