jeudi 29 septembre 2016

5 manières de sauver la planète avec les champignons

Dépollution, recyclage, pesticide naturel : les champignons possèdent des vertus extraordinaires qui pourraient contribuer à préserver l’environnement. Partons à la découverte de ce règne à part, méconnu, et des solutions qui existent.

Les champignons comme solution à la pollution, aux pesticides ou au recyclage

 

Paul Stamets est un expert en matière de champignons : il les a étudiés toute sa vie et résume ses découvertes dans une conférence TED (Technology, Entertainment and Design), vue plus de 3,6 millions de fois : « six manières de changer le monde avec des champignons ». Paul Stamets rappelle que les champignons font partie des organismes les plus anciens sur Terre, qu’ils sont capables de vivre des milliers d’années et qu’ils ont résisté à des catastrophes majeures, comme les impacts d’astéroïdes. Ils contribuent à créer la vie des sols en produisant l’humus.



Les champignons dépolluent les sols

 

 

Paul Stamets présente une expérience réalisée avec des tas de terre saturés de diesel et autres déchets pétroliers. Le mycélium, « racine » des champignons, absorbe le pétrole et détruit ses composés chimiques. Le tas traité avec du mycélium est dépollué six semaines plus tard, détruisant les hydrocarbures et recréant un écosystème à partir des champignons.
ette technique s’appelle la bioremédiation, qui consiste à utiliser des micro-organismes pour dépolluer. On a combattu la marée noire de l’Exxon Valdez en Alaska ou celle du Prestige en Espagne en utilisant la bioremédiation. Les champignons peuvent également parvenir à détruire l’amiante.

Les champignons pour recycler le plastique

 

De la même manière, des chercheurs ont découvert un champignon amazonien capable de recycler le plastique. En effet, ce champignon casse les chaînes de polyuréthane qui constituent le plastique et le rend donc biodégradable.
Même s’il faudra une vingtaine d’années avant d’utiliser cette découverte et d’en faire un usage industriel, cette découverte pourrait bouleverser la chaîne du recyclage et nous permettre de nous débarrasser du plastique qui envahit les sols et les eaux.

Les champignons, carburant du futur

 

On le sait, les biocarburants ne sont pas la panacée pour remplacer l’essence : ils sont particulièrement gourmands en ressources et en terres agricoles. Ce désagrément pourrait être évité grâce à un champignon : le Trichoderma reesei qui a la particularité de transformer la cellulose contenue dans les débris végétaux en sucres, à partir desquels on fait le biocarburant. L’utilisation de champignons pourrait donc grandement faciliter la production de biocarburants à partir de déchets agricoles ou végétaux.

Un champignon tueur d’insectes, pesticide naturel

 

Paul Stamets a également découvert des champignons tueurs d’insectes, à cause – ou grâce – aux fourmis charpentières qui rongeaient le bois de sa maison. À l’aide d’une manipulation de leurs spores, les champignons attirent les fourmis qui se précipitent pour les manger, avant d’éclore dans les insectes : le problème de l’invasion se trouve réglé en quelques semaines.

                              champignon pesticide
         Le champignon tueur d’insectes Ophiocordyceps manipule une fourmi ©David P. Hughes

Le scientifique a déposé un brevet qui serait efficace contre 200.000 espèces. Une bonne manière de lutter contre les invasions d’insectes dans les champs par exemple pour éviter l’utilisation de pesticides.

Les champignons pour lutter contre les maladies

 

Les champignons sont déjà souvent utilisés pour lutter contre certaines maladies : la pénicilline par exemple est un champignon utilisé depuis presque cent ans comme antibiotique.

Le champignon Agaricon, une espèce très ancienne que l’on ne retrouve que dans certaines forêts d’Amérique du Nord, a été étudié par les équipes de Paul Stamets et par le programme américain Bioshields. Il est prouvé qu’il peut lutter efficacement contre la variole ; le champignon Agaricon est également extraordinairement efficace contre le virus de la grippe classique et ses dérivées, H1N1 ou H5N1. On peut donc imaginer le potentiel de l’étude d’autres champignons dans la lutte contre les maladies ou les virus qui attaquent l’Homme.
Paul Stamets conclut sa conférence ainsi : « voici une espèce avec laquelle nous pouvons collaborer. Je pense qu’utiliser le mycélium peut aider à sauver le monde. » Alors tous à vos champignons !




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