ENVIRONNEMENT. Certaines plantes n'ont plus le parfum qu'on leur connaissait jadis. En cause : la pollution et les croisements de variétés censés les rendre plus résistantes.
MAIS OÙ EST PASSÉE
 l'odeur de nos fleurs d'antan ? Dans cette boutique remplie de roses, 
de lys et d'orchidées, les clients de Sandrine, fleuriste depuis 
dix-sept ans, lui font très régulièrement la même réflexion : « Ils me 
font remarquer que les fleurs ne sentent plus pareil. En réalité, la 
plupart des bouquets ont toujours une odeur, mais celle-ci est moins 
prononcée. » 
Intrigués par ce phénomène, des chercheurs américains viennent peut-être de pointer du doigt un coupable : la pollution de l'air -- notamment l'ozone, qui dégrade le parfum des fleurs en réduisant la portée de leurs effluves. « L'ozone agit sur les fleurs car il représente un stress pour elles », explique Magali Proffit, chargée de recherches au CNRS. Face à ce qu'elles ressentent comme une agression, les plantes sont contraintes de se défendre, en utilisant notamment leur arôme. « Elles émettent plus d'odeurs contre l'ozone, pour se protéger », précise la chercheuse. Le parfum agit en quelque sorte comme un bouclier face à l'ennemi.
Des roses plus robustes mais moins odorantes
Intrigués par ce phénomène, des chercheurs américains viennent peut-être de pointer du doigt un coupable : la pollution de l'air -- notamment l'ozone, qui dégrade le parfum des fleurs en réduisant la portée de leurs effluves. « L'ozone agit sur les fleurs car il représente un stress pour elles », explique Magali Proffit, chargée de recherches au CNRS. Face à ce qu'elles ressentent comme une agression, les plantes sont contraintes de se défendre, en utilisant notamment leur arôme. « Elles émettent plus d'odeurs contre l'ozone, pour se protéger », précise la chercheuse. Le parfum agit en quelque sorte comme un bouclier face à l'ennemi.
Des roses plus robustes mais moins odorantes
 Mais
 lorsque les odeurs émises par les fleurs se libèrent dans l'atmosphère,
 elles n'ont même pas le temps d'embaumer les champs alentour de leur 
parfum, car l'ozone le capture : leurs fragrances se retrouvent 
dégradées par la pollution ambiante. « Les composés odorants de la fleur
 sont modifiés, c'est pourquoi les fleurs sentent différemment », 
détaille Magali Proffit.
Sandrine,
 notre fleuriste de Saint-Ouen, relativise ce phénomène. « Des fleurs 
comme le lys blanc sentent toujours autant qu'autrefois. » Sandrine a 
d'ailleurs placé à droite de son comptoir celles que les Grecs 
appelaient dans l'Antiquité « les reines des fleurs ». Et le fait est 
qu'elles dégagent une odeur agréable, sans même que l'on ait besoin de 
mettre le nez dessus. Mais pour d'autres variétés, comme la rose, 
l'arôme semble aujourd'hui passé au second plan, au profit d'autres 
critères, lorsque les fleurs sont conçues. « Beaucoup de producteurs 
sont arrivés sur le marché, et l'on n'hésite plus à modifier les 
variétés pour obtenir une meilleure rentabilité, ce qui modifie du coup 
le parfum de la fleur. » Chercheur à l'Institut national de la recherche
 agronomique (Inra), Philippe Hugueney explique que « les roses 
cultivées aujourd'hui sont des créations variétales ». « Elles sont le 
résultat de croisements entre différentes variétés de roses dans 
l'objectif de les rendre plus résistantes. » Au détriment de leur 
parfum. « On aurait pu garder l'odeur de la rose dans ce processus, mais
 d'autres choses ont été privilégiées, comme la robustesse », ajoute 
Magali Proffit. En d'autres termes, si vous voulez des roses qui ne se 
fânent pas trop vite, ne vous attendez pas à ce qu'elles embaument votre
 intérieur. Sandrine l'admet : « Les fleurs qui sentent le plus sont 
celles qui tiennent généralement le moins longtemps. » De quoi nous 
rendre nostalgiques des jardins parfumés d'autrefois.
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