Yvan Gautronneau aborde
le thème « L’agriculture écologiquement intensive". Ingénieur
agronome, ancien professeur à l’ISARA, Yvan Gautronneau a souligné que
l'agriculture écologiquement intensive, l'agro-écologie repose sur un
retour au respect du sol, de l'environnement et doit faire appel à des
techniques plus précises.
Yvan Gautronneau, s’il n’est plus en activité professionnelle, reste
un militant actif d’une agriculture respectueuse de l’environnement, des
sols. Il l’a montré ce mardi 14 juin, ( voir sa présentation. Agriculture écologiquement intensive IESF 14 06 2016 Présentation d'Yvan Gautronneau)
dans l'amphithéâtre de l'école ESME-SUDRIA ( Lyon 2ème) en évoquant
d’abord l’historique des demandes en faveur d’une agriculture moins
polluante que l'agriculture productiviste. Yvan Gautronneau, son
diplôme d'ingénieur agronome en poche a été consultant sur les sols, a
enseigné à l ‘ISARA, puis a animé une équipe de recherche qui fut parmi
les premières à s’intéresser à l’agro-écologie. Un travail qu'il a mené
en lien avec l’Institut national de recherche agronomique.
Il a retracé comment d’année en année des chercheurs, des agronomes
de terrain ont à la fois vu les limites de l’agriculture dite
conventionnelle et cerné les techniques capables d’améliorer
sensiblement les rendements d’une agriculture respectueuse des sols.
Des techniques alternatives
Des techniques alternatives existent. De la science et l'observation
permettent de comprendre et de faire comprendre comment des techniques
moins perturbatrices, peuvent permettre de restaurer les sols et des
rendements . Ces techniques sont multiples. La première consiste par
exemple à ne pas laisser le sol à nu. Naturellement un sol se couvre de
végétaux, qui le protègent contres les agressions météorologiques,
maintiennent l'activité biologique, réduisent l'érosion. Il est
intéressant pour l’agriculteur de semer des cultures intermédiaires, qui
protègeront le sol tout en lui apportant des éléments enrichissants
naturels.
Moins de labour
La structure du sol elle-même ne doit pas être perturbée. Le labour
doit être le moins profond possible, voire absent, pour permettre aux
semences d’entrer dans une terre préparé naturellement. Une rupture
importante réside dans la rotation des cultures. Cette rotation
consiste à ne pas cultiver deux années de suite la même espèce. Le sol
n’est pas sollicité de la même manière et surtout le cycle de
reproduction de certains ravageurs, peut être brisé. Yvan Gautronneau, a
rappelé qu'en alternant la culture de maïs avec d’autres cultures, des
producteurs de Savoie ont réduit la pression de la chrysomèle du maïs,
un papillon dont les larves occasionnent des ravages sur une culture
génératrice de forts revenus.
Certaines évolutions de pratiques agricoles font appel à des
technologies nouvelles. Une agriculture de précision permet d'intervenir
sur le vivant avec finesse. Le recueil de données plus nombreuses,
l'utilisation du positionnement par satellite pour mieux repérer les
particularités de parcelles, le recours à des techniques combinées,
graduelles, le recours à des équipements robotisés, permettre
d'améliorer les rendements, en réduisant l'impact environnementales. Les
biotechnologies, y compris des organismes génétiquement modifiés ne
doivent pas être exclus d'une panoplie technique en évolution rapide.
Circuits courts
Enfin, les pratiques sociales doivent évoluer, dans le sens d'un
rapprochement entre consommateurs et producteurs. Aujourd'hui une bonne
partie des productions sont livrées sur des marchés où les cours
mondiaux ou européens sont la règle. La tendance est toujours celle
d'un alignement des prix vers le bas. Pour rompre avec ce cercle
vicieux, les circuits courts sont une solution. Ils ont des formes
multiples. Yvan Gautronneau cite simplement une initiative à laquelle il
participe dans les Boucles de l'Isère, au nord de ce département. Les
producteurs ont lancé un label local certifiant la production locale de
produits proposés aux consommateurs du secteur, mais aussi à des
consommateurs plus éloignés. L'attachement au terroir, la traçabilité ,
la confiance et la connaissance mutuelle sont des valeurs nouvelles ( ou
anciennes remises au gout du jour) qui permettent de refonder une
économie locale en perte de repères.
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