APS/ lundi, 21 mars 2016
L'étude pour la réhabilitation, la
préservation et la multiplication des peuplements du pistachier de
l'Atlas et de d'Acacia raddiana dans la wilaya de Ghardaïa a été
validée, a appris lundi l'APS auprès du conservateur des forêts de la
wilaya.
S'exprimant en marge de la célébration de la journée internationale des
forêts, Mohamed Abbès a précisé que cette étude permet de mettre en
place, sur la base d'une approche scientifique intégrée et participative
impliquant tous les partenaires, des mesures pour la préservation de
ces espèces arboricoles, leur régénération et leur extension.
Conceptualisée par le Bureau national d'étude pour le développement
rural (BNEDER), sur demande du ministère de l'Agriculture et du
Développement rural, pour le compte de la direction générale des forêts,
cette étude vise à conserver la biodiversité et à améliorer la
productivité de ces arbres endémiques (Pistachier de l'Atlas et l'Acacia
raddiana) protégés en Algérie et qui constituent des ressources
pastorales et forestières d'une valeur inestimable, selon le même
responsable.
Répandu dans la partie nord de la wilaya, le pistachier de l'Atlas,
"El-Botma" en arabe et "Igeghène" en Tamazight, est un imposant arbre
adapté au climat aride et saharien de la région, supportant les vents
forts et résistant aux conditions extrêmes (steppiques et arides), aux
périodes de sécheresses steppiques, à l'ensablement, à la
désertification et à la pression croissante de l'homme et de ses
troupeaux, a expliqué le conservateur.
Une colonie de près de 700 individus ont été répertoriés dans les
régions de Berriane, le long d’Oued-N'sa, de Guerrara et de Daya Ben
Dahoua, et sont menacés de déracinement du aux crues d'oueds et
également à l'exploitation anarchique comme fourrage et bois de
chauffage par les bergers et la population locale, a ajouté M. Abbès.
Dans le but de protéger cet arbre aux différentes vertus, dont le fruit
"pistache" riche en huile très énergétique et très prisée par la
population, l'écorce produit de la résine mastic (colophane visqueuse) à
usage médicinal, la conservation des forêts de Ghardaïa a mis en place
une stratégie intégrée.
Cette stratégie s'articule autour de deux axes : La préservation par la
fixation des berges de l'oued en posant des gabions destinés à protéger
le pistachier de déracinement par l'effet de l'érosion fluvial, et la
régénération de cette espèce par la production de plants dans la
pépinière de Berriane, précise la même source.
L'Acacia raddiana, s’adapte "très bien" au climat aride
L'Acacia raddiana, "Talha" en Arabe et "Absegh" en Tamazight, est une
espèce particulièrement bien adaptée à la sécheresse et réputée
également pour son efficacité dans la fixation du sol de par son système
racinaire.
Cette espèce est répandue au Sud de la wilaya de Ghardaïa dans la
région d’El-Menea et Hassi El-Gara, sur une superficie de plus de 14.500
hectares avec une densité de 20 à 30%.
Cet arbre aux nombreuses vertus joue un rôle majeur dans les régions
sahariennes notamment comme fourrage pour l’alimentation du bétail, sur
les différents parcours traditionnels pour l’élevage, moyen de fixation
et d’amélioration du sol, abri pour l’homme et les animaux et comme bois
à usage multiple.
Réputé chez les nomades pour ses nombreuses vertus médicinales,
l’acacia est indispensable dans la pharmacopée traditionnelle
saharienne, notamment la gomme extraite de cet arbre, ses feuilles, ses
fleurs et ses fruits.
‘‘Ces arbres qui ont défié le temps et le climat, restent extrêmement
vulnérables pour plusieurs raisons, dont la croissance ce démographique
et urbanistique, ainsi que l’arrachage et le pâturage excessif’’, a
souligné le conservateur des forêts de Ghardaïa.
Des efforts sont déployés par la conservation des fortes pour assurer
la pérennité des arbres en générale et les espèces menacées en
particulier, par la sensibilisation des citoyens et les acteurs locaux
sur la préservation des forêts et l’augmentation du ratio d'espaces
verts par la plantation des arbres et le reboisement dans les zones
urbaines et périurbaines.
La journée internationale des forêts (21 mars) constitue une étape de
sensibilisation des enfants et jeunes aux biens et services générés par
la forêt et au devoir de respecter son équilibre, afin d'accroître la
conscience écologique, de stimuler l'action individuelle et collective
pour faire face aux problèmes environnementaux actuels et de forger un
engagement pour la préservation des ressources forestières, selon le
même responsable.
Quelque 4.000 plants d’arbres seront mis en terre à travers l’ensemble
des communes de la wilaya durant la célébration de cette journée
internationale des forêts.
Durant la campagne 2015-2016, allant du 25 octobre (journée nationale
de l’arbre) au 21 mars (journée internationale des forêts), pas moins de
31.500 arbustes ont été plantés à travers les communes de la wilaya,
par les forestiers en collaboration avec les membres de la société
civile, les établissements de la formation professionnelle et
l’université, a fait savoir le conservateur des forêts.
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