LE MONDE
| 19.03.2016 Par Stéphane Foucart
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Hasard du calendrier, le lancement de
la semaine mondiale des alternatives aux pesticides, organisée du 20 au
30 mars, coïncide cette année avec la publication d’une vaste étude sur
les « coûts cachés » de l’utilisation de ces substances. Ce travail de
longue haleine, entrepris par deux chercheurs de l’Institut national de
la recherche agronomique (INRA) et publié dans la dernière édition de Sustainable Agriculture Reviews, est le premier à colliger l’ensemble des connaissances disponibles sur ce que les économistes appellent les « externalités négatives »
liées à l’utilisation des produits phytosanitaires. Ce fardeau
économique, estiment les chercheurs, peut dans certains cas excéder
largement les bénéfices offerts par les herbicides, fongicides et autres
insecticides.
Selon leurs estimations, le rapport coûts-bénéfices des pesticides de
synthèse était ainsi largement défavorable aux Etats-Unis au début des
années 1990. Alors qu’ils apportaient environ 27 milliards de dollars
par an à l’économie américaine, ils pesaient pour au moins 40 milliards
de dollars… « L’utilisation des pesticides procure des bénéfices
économiques bien connus en termes de productivité de l’agriculture par
exemple, explique Denis Bourguet, chercheur au Centre de biologie
pour la gestion des populations (INRA, CIRAD, IRD, SupAgro Montpellier)
et coauteur de ces travaux. Mais ils entraînent aussi des coûts
économiques très variés qui font l’objet de peu, voire d’aucun travaux.
Et lorsqu’ils sont évalués, ces coûts sont généralement lourdement
sous-estimés. »
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