Le type de culture et le mode de conservation jouent un rôle primordial et permettent de restituer tout le goût du produit.
Saint-Pierre, Cœur de bœuf,
Rose de Berne, Noire de Crimée, Green Zebra… En salade ou à la croque
au sel, ces variétés de tomates, pour ne citer qu'elles, sont des mets
de choix plébiscités de longue date par les jardiniers. Leur fragilité
les rend cependant impropres à la commercialisation et donc
inaccessibles aux consommateurs, en dehors des circuits courts. La
raison? Ces délicieuses petites natures s'avèrent incapables de résister
aux chocs et de se conserver plusieurs jours sans s'abîmer, à la
différence des tomates
de supermarché sélectionnées pour subir sans dommages ce véritable
parcours du combattant grâce au gène Long Life qui leur confère une peau
dure. Mais les rend notoirement insipides.
Il serait faux
cependant de croire que le goût se résume à la génétique, même si cette
dernière joue une part prépondérante. Les méthodes culturales et le mode
de conservation jouent aussi un rôle primordial. Une Rose de Berne
cultivée avec des méthodes intensives ne sera pas meilleure qu'une
tomate industrielle, même si celle-ci provient… d'un jardin, d'une
mini-serre ou d'un balcon.
L'eau ennemi du goût
C'est ainsi que l'excès d'azote, même d'origine «bio» (compost,
purin d'ortie…), est particulièrement préjudiciable à la qualité. Cet
élément, que la plante absorbe essentiellement sous forme de nitrates,
stimule la formation de tiges et de feuilles au détriment de la
floraison et de la fructification. Sans compter qu'une végétation
luxuriante, et donc peu aérée, facilite l'apparition de maladies
redoutables comme l'anthracnose et le mildiou.
L'eau est le second ennemi du goût. Nécessaires après le semis et la plantation, les arrosages
doivent se raréfier par la suite et même carrément cesser au moment de
la récolte, sauf bien sûr en cas de forte sécheresse. L'objectif est
d'inciter la plante à développer son système racinaire en profondeur où
elle trouvera l'eau nécessaire à ses besoins. L'apport d'un épais paillage
en surface limite l'évaporation, même au plus fort de l'été, évitant de
sortir l'arrosoir à tout bout de champ. Et de récolter des fruits
gorgés d'eau et sans saveur…
Autre technique incontournable: la taille.
Pour donner le meilleur d'eux-mêmes, les plants de tomates doivent être
débarrassés de leurs «gourmands» au moyen d'un sécateur ou d'une paire
de ciseaux. Ces rameaux secondaires qui poussent à l'aisselle des
feuilles de la tige principale finissent, à la longue, par épuiser le
pied. Lequel donnera des tomates de petits calibres à la qualité
altérée.
Une fois cueillie à point, la récolte doit être
entreposée à l'abri du soleil dans un endroit frais et surtout pas au
réfrigérateur! Les tomates y perdraient l'essentiel de leurs arômes.
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