La chenille en question arrivée en Afrique probablement "via les vols
commerciaux directs" reliant l'Afrique à l'Amérique du Nord ou du Sud,
selon le Centre international pour l'agriculture et les biosciences.
(JIM YOUNG / REUTERS)
C'est ce qu'indique une étude menée par les scientifiques du Centre international pour l'agriculture et les biosciences.
Une chenille légionnaire, originaire des Amériques et récemment introduite en Afrique, dévore les champs de maïs, se "propage rapidement" sur le continent et risque de constituer une "menace majeure pour le commerce agricole mondial". C'est ce que conclut une étude (en anglais) publiée
lundi 6 février par le Centre international pour l'agriculture et les
biosciences (Cabi). Selon cette organisation internationale à but non
lucratif basée au Royaume-Uni, ces chenilles, baptisées chenilles
d'automne, "pourraient se propager dans les prochaines années en Asie tropicale et en Méditerranée".
Elle mange plus d'une centaine de plantes
Venue probablement "via les vols commerciaux directs" reliant l'Afrique à l'Amérique du Nord ou du Sud, cette espèce mange en priorité du maïs mais peut dévorer "plus de 100 espèces de plantes différentes"
comme le riz, le sorgho, la canne à sucre, le chou, la betterave,
l'arachide, le soja, le coton, le millet, les tomates, et la pomme de
terre.
L'analyse des chenilles prélevées dans trois régions du Ghana montre qu'il y a deux espèces qui "attaquent largement le maïs", note Matthew Cock, l'un des auteurs de cette étude. "Une
action urgente sera nécessaire pour prévenir des pertes dévastatrices
pour les cultures et les moyens de subsistance des agriculteurs", ajoute le chercheur.
Réunion d'urgence de l'Agence de l'ONU
Vendredi,
l'Agence des Nations unies pour l'alimentation (FAO) a annoncé une
recrudescence de chenilles dans le sud de l'Afrique et l'organisation
d'une "réunion régionale d'urgence" pour organiser une "réponse coordonnée".
Leur présence est confirmée au Zimbabwe et les résultats de tests sont
attendus au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en Afrique du Sud et en
Zambie.
En décembre, les autorités zambiennes ont annoncé avoir
fait appel à l'armée pour lutter contre une invasion de chenilles qui
ravageaient les champs de maïs et menaçaient la sécurité alimentaire du
pays. Selon la FAO, le pays a déjà dépensé trois millions de dollars
pour contrôler la propagation de ces chenilles qui ont déjà affecté
quelque 130 000 hectares de cultures.
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