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Alcimed
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L’agriculture de précision est une méthode de gestion agricole
visant à optimiser les rendements et les investissements, en cherchant à
mieux tenir compte des variabilités des milieux et des conditions entre
les différentes parcelles ainsi qu'à l’intérieur de chacune d'entre
elles. Dans une tribune, Alcimed détaille de quelle manière l’imagerie
satellite peut aider l’agriculture de précision.
Le satellite est déjà largement utilisé en agriculture de précision,
principalement pour des applications de navigation (suivi de position et
pilotage des machines agricoles par GPS) ainsi que pour les prévisions
météorologiques. Viennent aujourd’hui s’ajouter à ces pratiques les
applications liées à l’imagerie qui utilisent des prises de vue dans des
bandes spectrales spécifiques pour en déduire des paramètres physiques
relatifs aux plantes.
L’application principale concerne la modulation, qui permet d’adapter
les apports d’intrants selon la position du tracteur au sein d’une
parcelle. Le principe consiste à prendre en compte l’hétérogénéité
intra-parcellaire grâce aux images satellite pour pouvoir appliquer la
bonne dose, au bon endroit, au bon moment.
Des avantages reconnus
Ces avantages concernent notamment l’étendue des zones couvertes, le
taux de rafraîchissement élevé ainsi que la fiabilité et la richesse des
données. En effet, il est le seul moyen d’acquisition permettant, grâce
à une flotte de satellites, d’obtenir des images d’un pays entier avec
un rafraichissement de 24 à 48h à des résolutions suffisantes pour
réaliser la majorité des applications.
De plus, le satellite ayant été l’un des premiers outils utilisés pour
les applications basées sur l’imagerie, il existe un historique de
données de plus de 10 ans qui permet d’analyser l’évolution des
parcelles dans le temps : l’évolution de l’hétérogénéité de la parcelle,
l’impact de certains phénomènes climatiques, etc.
Enfin, les images issues du satellite permettent de conseiller les
exploitants à distance, ce qui est très intéressant pour les sociétés
souhaitant fournir un service aux agriculteurs sans avoir à envoyer
d’équipe sur place. Comme le précise Christelle Marestang, responsable
de mission chez Alcimed, « contrairement aux drones ou autres moyens
de mesure in-situ, le satellite permet une acquisition et une gestion
des données à distance, permettant ainsi aux entreprises fournissant du
service aux agriculteurs une logistique simplifiée et la possibilité de
couvrir facilement de larges territoires. »
Trois défis à relever
Trois principaux challenges restent cependant à relever par le
satellite afin répondre aux besoins des agriculteurs comme la modulation
d’apport en azote pour de nouvelles cultures, la détection de maladies
des cultures ou bien encore pour des applications en irrigation de
précision et ainsi développer de nouveaux clients (machinistes,
industriels agro-alimentaires,…) :
1. Améliorer l’accès aux services en réduisant le temps de mise en
oeuvre d’un nouveau service ainsi qu’en développant des plateformes de
livraison et de visualisation des images satellites qui seraient plus
intuitives.
2. Démystifier la technologie d’imagerie satellite, souvent perçue par
les utilisateurs potentiels comme un moyen complexe et très coûteux.
3. Prendre en compte l’importance de l’expertise agronomique : une très
bonne connaissance des paramètres liés à chaque culture est nécessaire
pour déduire de l’image des actions au champ. Cette expertise peut être
apportée par différents acteurs : organismes publics de recherche,
entités privées de conseil, industriels agroalimentaires… La réussite
d’un service d’agriculture de précision se fait donc souvent grâce à un
partenariat entre le fournisseur d’image et un spécialiste de
l’agronomie locale.
Des nouveaux moyens
L’agriculture de précision connait aujourd’hui un foisonnement de
moyens d’acquisition qui viennent parfois concurrencer le satellite. Les
drones font une percée importante sur le marché avec des acteurs comme
Airinov qui fournissent du conseil sur les apports en azote. Ces
entreprises surfent sur l’engouement pour le drone ainsi que sur ses
qualités, qui sont principalement la réactivité, et la résolution des
clichés. Depuis quelques années, les capteurs montés sur tracteur se
développent également, comme le Nsensor de Yara qui analyse la
végétation et permet de moduler, en temps réel les apports en azote.
L’imagerie aéroportée concerne seulement des applications de niche à
cause d’un coût à l’hectare très important.
L’utilisation de données multi sources - satellite, avion, drone, in
situ - permet de mieux couvrir les parcelles et d’accéder à des données
non disponibles en mono-source. On peut noter l’exemple d’Airbus Defence and Space,
acteur historique de l’agriculture de précision basée sur l’imagerie
satellitaire qui complète aujourd’hui son service Farmstar (conseil sur
les apports en azote) avec des prises de vue par drone pour couvrir
certaines parcelles difficilement accessibles par satellite.
Aujourd’hui, tous les fournisseurs de produits et services à
l’agriculteur tendent à proposer des services d’agriculture de précision
(coopératives, machinistes, fournisseurs d’intrants,…). Si l’on ajoute à
cela la facilité croissante d’accès à la donnée, avec par exemple les
données de la série de satellites d'observation Sentinel 2,
la position des acteurs historiques du satellite se trouve fragilisée.
Doivent-ils investir dans l’amélioration des données (accès à de
nouvelles données, de nouvelles cultures, amélioration de la résolution,
du rafraichissement,..) ou aller jusqu’au développement de services
clés en main pour les acteurs de l’agriculture de précision ?
Alcimed
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