Pour mieux comprendre le
comportement de Rhynchophorus ferrugineus et, à terme, limiter sa
prolifération, des chercheurs de l’Inra Versailles-Grignon testent avec
succès une puce électronique qui permet de suivre les déplacements de ce
ravageur.
Originaire d’Asie, le charançon rouge, Rhynchophorus
ferrugineus, est un redoutable ravageur. Ses larves dévorent l’intérieur
des palmiers - palmiers dattiers essentiellement au Moyen-Orient, palmiers
ornementaux en Europe, les entrainant vers une mort inéluctable. Evaluer et
comprendre les déplacements de cet insecte est un élément essentiel pour
estimer et surtout gérer le risque qu’il représente mais bien des inconnues
demeurent.
Des scientifiques de l’Inra Versailles-Grignon ont
cherché à mettre à profit une technologie récente et prometteuse, la
radio-marquage, afin d’avoir une vision fine des déplacements du charançon
rouge, au niveau du palmier où il vit la plupart du temps caché dans les
nombreuses anfractuosités de la plante ou à proximité lorsqu’il s’en éloigne et
se disperse.
Facile à dire, encore fallait-il le faire !
Du matériel à toutes épreuves…
Les chercheurs ont d’abord évalué la résistance du
matériel, des puces électroniques de type RFID (en l'anglais radio frequency
identification) décelables à faible distance (10 cm) et des
radio-transmetteurs équipés d’une antenne et d’une micro-batterie, et
décelables à plus grande distance (> 50 m selon les indications du
fabricant) au comportement fouisseur de l’insecte. Ils ont fixé les puces sur
le thorax des insectes et ont laissé évoluer les insectes marqués en milieu
confiné, dans des conditions proches du milieu naturel.
Une semaine plus tard, la quasi-totalité des puces (90
%) étaient toujours en place. Les puces RFID étaient toutes intactes à
l’inverse des radio-transmetteurs dont la majorité des antennes (90 %) étaient
brisées, ce qui réduisait fortement leur capacité à pouvoir être détectés à
distance.
… et sans conséquence pour le comportement de
l’insecte
La présence des puces RFID n’a pas affecté la capacité
à voler des insectes. Par contre, si les radio-émetteurs permettaient à tous
insectes de s’envoler, seuls 17 % d’entre eux ont pu voler normalement, les
autres étant gênés vraisemblablement par le poids du matériel.
Forts de ces premiers résultats, les chercheurs ont
privilégié les puces RFID. Leur détection et leur localisation à partir
d’insectes invisibles parce qu’évoluant au cœur des palmiers, se sont révélés
aisées, et quasiment sans inférence lorsque deux insectes étaient au contact.
Plus encore, ces puces n’ont affecté ni l’accouplement ni la ponte.
Ces résultats, encourageants, offrent des perspectives
intéressantes pour étudier le comportement du charançon rouge du palmier.
L’utilisation des puces RFID pourrait permettre à terme d’avoir une vision
précise de la dynamique de regroupement ou de dispersion de cet insecte dans la
perspective d’apprécier et de gérer au mieux le risque qu’il représente.
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