Les sucres jouent un rôle fondamental dans le fonctionnement des plantes
notamment dans sa préparation à résister à différents stress biotiques
et/ou abiotiques. C’est le concept de Sweet Immunity ou défense liée aux
sucres. Ce concept novateur est à la base de travaux menés pour trouver
des solutions alternatives aux produits phytosanitaires chimiques. Les
projets USAGE (2012-2014) puis récemment SWEET (2016-2019) visent à
comprendre les voies de défenses activées dans la plante et à tester des
applications foliaires d’infra-doses de sucres sur les plantes pour
renforcer et accélérer le processus de Sweet Immunity. L’objectif global
est d’associer des sucres avec des doses réduites d’intrants et de
faire homologuer ces sucres comme substance de base. Cette technique est
testée sur différents couples bioagresseurs/cultures : pyrale/maïs,
carpocapse/pommier et plus récemment taupin/maïs ou encore
bruche/féverole.
La
pulvérisation foliaire d’infra-doses de sucres induit une réaction de la
plante se traduisant par une résistance de celle-ci face aux
bioagresseurs. C’est le concept de Sweet Immunity qui se manifeste à la
fois avant l’attaque, au moment de la reconnaissance de l’hôte par
l’agresseur à la surface des feuilles et lors de l’attaque par
l’activation de voies de défenses dans la plane (hors insectes). L’idée
travaillée au travers du projet Sweet est d’utiliser la pulvérisation
d’infra-doses pour abaisser les seuils de populations de bioagresseurs à
des seuils plus faciles à combattre ou en dessous de seuils
économiques.
Cette approche s’insère dans une
démarche de protection intégrée en vue de réduire l’usage de produits
chimiques mais également en agriculture biologique pour réduire des
produits comme le cuivre. Des résultats prometteurs sont d'ors et déjà
obtenus en viticulture pour lutter contre le mildiou, en arboriculture
pour lutter contre le carpocapse ou encore en grandes cultures contre le
pyrale du maïs.
A terme, c’est également une voie de
recherche pour la sélection variétale car ces effets de résistance sont
spécifiques du couple variété de plante/bioagresseur. Les sélectionneurs
pourraient, grâce à la connaissance des mécanismes et gènes concernés,
créer des variétés dont la résistance serait accrue.
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