Il reçoit, ce mardi, à Paris, le prix du « Laurier Défi 
scientifique 2016 » de l’Institut national de la Recherche Agronomique 
(Inra). Raphaël Mercier, généticien à l’Inra Versailles Grignon, se voit
 ainsi gratifier d’une distinction très prestigieuse, équivalente à 
celle des médailles du CNRS. Ce sont ses recherches sur le « noyau dur 
de la cellule » qui sont mis à l’honneur. Le prix lui sera remis par 
Axel Kahn, le célébre généticien président du comité d’éthique de 
l’Inra France, en présence du ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.
Il
 faut dire que ce chercheur, âgé de 42 ans, est d’ores et déjà considéré
 comme un expert mondial de la méiose. Ce mécanisme de division 
cellulaire est essentiel à la reproduction. « La méiose est le moteur de
 l’hérédité et du bagage cellulaire que l’on transmet à ses héritiers. 
La trisomie 21 ou les défauts de fertilité s’expliquent par des défauts à
 ce stade et pourraient éclaircir 40 % des fausses couches affectant les
 femmes », explique-t-il, avec une telle pédagogie que la science la 
plus ardue parait totalement évidente à son écoute.
C’est au sein 
de l’Institut Jean-Pierre Bougin (IPJB), une unité créée en 2010 à 
Versailles-Grignon et où travaillent 300 personnes (dont une centaine de
 chercheurs), que ce quadragénaire phosphore. Il évolue au milieu des 26
 équipes qui oeuvrent sur place dans de nombreux domaines de recherche 
fondamentale en biologie végétale. Les études de Raphaël Mercier 
s’appuient sur les mutations de l’Arabidopsis, une plante très courante 
dont les gênes sont proches de ceux de la souris et, donc, de l’homme. 
En 15 ans, il a d’ailleurs mis en évidence, avec son groupe, une 
soixantaine de gênes de cette plante impliqués dans la méiose. « Nous 
disposons d’un atout important avec nos serres qui permettent de 
reproduire sur un demi hectare des conditions de culture très 
perfomantes pour la compréhension de l’Arabidopsis », appuie David 
Bouchez, le directeur de l’IPJB.
Raphaël
 Mercier n’en est pas à son coup d’essai. Ce fils d’agriculteurs du 
Maine-et-Loire a été happé par le science dès le collège. Arrivé en 1998
 à Versailles-Grignon pour passer sa thèse, il collectionne depuis les 
distinctions telles que le prix de la fondation Schlumberger pour 
l’Education et la Recherche, en 2014, et celui de la fondation Simone et
 Cino Del Duca Institut de France en 2015. Mais cela ne tourne pas la 
tête de cet habitant des Clayes-sous-Bois qui apprécie, en dehors de son
 laboratoire, de se plonger dans des séries policières à rallonge dont 
il aime décrypter les énigmes. Comme par hasard.
  leparisien.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire