Le robot désherbeur dans un champ de colza
TechnologieCes véhicules légers solaires, pilotés par GPS, servent à désherber des cultures. Ils sont développés par la société Ecorobotix basée à Y-Parc.
Après les drones qui essaiment dans l’agriculture, voilà les véhicules autonomes solaires qui débarquent dans nos champs pour des traitements phytosanitaires!
La société Ecorobotix, à
Yverdon, a testé ces derniers mois des robots agricoles de désherbage du
côté de la plaine de l’Orbe. Ce sont des prototypes mais la jeune
pousse basée à Y-Parc, qui vient de lever 3 millions de francs auprès
d’investisseurs, peut lancer la production d‘une présérie de 10 unités
et compte vendre ses premières machines début 2018.
Cet
engin agricole électrique, équipé de panneaux photovoltaïques,
travaille sans conducteur ni opérateur. Une fois installé au coin d’un
champ, il se déplace seul grâce à sa caméra et au système GPS qui permet
de l’orienter dans une zone de travail précise en suivant les lignes de
culture. Il fonctionne à la manière des tondeuses à gazon automatiques,
explique Aurélien G. Demaurex, fondateur de la société. Sans joystick
mais grâce à une appli sur son smartphone. L’agriculteur lui attribue la
tâche avant de surveiller à distance les informations qu’il reçoit en
retour. Comme l’état des récipients de désherbant ou le type de
mauvaises herbes à traiter. Le système de vision du robot lui permet
d’analyser les images de la surface du sol et d’appliquer le traitement
seulement quand il est nécessaire. Deux bras robotiques spraient une
microdose d’herbicide de manière ciblée sur les herbes nuisibles. Le
principal avantage du robot autonome pour l’agriculteur, selon
l’entrepreneur issu d’HEC à Lausanne, est d’utiliser vingt fois moins de
produits chimiques qu’une machine agricole standard équipée d’une pompe
à traiter.
Ecorobotix pense pouvoir vendre ce véhicule
25 000 francs. Dans l’agriculture conventionnelle, l’investissement
devrait pouvoir être rentabilisé en moins de cinq ans. L’entreprise
évalue le potentiel de ventes d’un tel engin à plusieurs millions dans
le monde, en priorité dans les marchés occidentaux et émergents.
Les
premières machines devraient trouver leur meilleure capacité sur de
grandes surfaces planes ou légèrement en pente, jusqu’à 5%, maximum 10%.
Le désherbant intelligent peut traiter diverses cultures, intercultures
et prairies, notamment contre les vivaces au printemps et en plein été,
les champs de betteraves en mai-juin ou les plantations de colza en
septembre et octobre.
L’idée de ce robot est née il y a
une dizaine d’années dans la tête de Steve Tanner, ingénieur en
microtechnique à l’EPFL et codirecteur de la société. Il a conçu un
premier prototype en 2014 dans la ferme familiale à Essert-Pittet. En
2016, Ecorobotix est passé de trois à une dizaine de personnes, surtout
des ingénieurs, Ceux-ci imaginent aussi un produit pour l’agriculture
biologique, en prévoyant de remplacer l’utilisation de produits
chimiques par une lame broyeuse des mauvaises herbes.
Pour
le prototype actuel, l’énergie solaire suffit à le faire tourner, même
dans une plaine de l ’Orbe baignée par le brouillard! (24 heures).
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