Frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax). Cette espèce dite invasive pose des problèmes de santé humaine, économiques et environnementaux. © J-R, shutterstock.com
La rapidité d’expansion du frelon à pattes jaunes ou frelon asiatique en Europe n’est pas forcément liée aux activités humaines. Une étude démontre que la mise en place d’actions de lutte ciblée pourrait réduire grandement la progression et les impacts de cette espèce invasive.
Depuis son introduction accidentelle vers 2004 en France, le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) a envahi l’Europe. Cette espèce invasive pose des problèmes dans plusieurs domaines : 
- Santé humaine : type allergies, et certaines attaques sur l’Homme ont conduit à des décès ;
 - Économie : le secteur apicole est particulièrement touché à cause des ruchers attaqués ;
 - Environnement : le frelon est un prédateur généraliste pouvant avoir un impact sur la biodiversité.
 
Depuis
 son arrivée, le nombre de colonies augmente rapidement d’année en année
 sur les territoires colonisés (par exemple, en Indre-et-Loire, 3 
colonies en 2009, 10 en 2010, 41 en 2011, 202 en 2012, 466 en 2013, plus
 de 600 en 2014, et un millier en 2015). 
Des chercheurs de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte
 (université François-Rabelais, CNRS, Tours) et de l’Unité de recherche 
de zoologie forestière de l’Inra Val-de-Loire ont développé un modèle 
mathématique permettant de simuler, en France, l’expansion du frelon asiatique
 en s’appuyant sur des données biologiques et de terrain. Les 
scientifiques se sont notamment basés sur les données issues du 
programme de sciences participatives du Muséum national d’histoire 
naturelle (frelonasiatique.mnhn.fr). 
De l’importance d’une lutte ciblée
Ce modèle leur a permis de tester plusieurs scénarios : 
- La dispersion du frelon asiatique sans l’intervention de l’Homme.
 - La combinaison de cette dispersion naturelle du frelon et d’une dispersion par les activités humaines (transports accidentels par l’Homme).
 - Les conséquences de l’élimination des colonies de frelons.
 
Les
 résultats indiquent que le front d’expansion du frelon asiatique 
progresse de 78 kilomètres par an en moyenne. Les chercheurs démontrent 
que la rapidité de la colonisation peut s’expliquer par les seules 
capacités de dispersion des frelons et ne peut pas être systématiquement
 imputable à l’Homme. 
Le modèle révèle que lorsqu’on augmente 
considérablement le niveau de lutte ciblée contre le frelon, on ne 
parvient pas à éliminer l’espèce invasive mais on réduit nettement son 
expansion et la densité de ses populations. L’intensification de la 
lutte ciblée est donc nécessaire pour limiter l’expansion de l’espèce 
dans l’avenir et en diminuer les impacts. Les pièges actuels, utilisant 
des appâts alimentaires, ne sont pas sélectifs d’où l’intérêt de développer un piège sélectif et spécifique des frelons asiatiques.


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire