Des chercheurs de l'EPFZ ont introduit un gène du pommier sauvage de Sibérie, résistant au feu bactérien.
L'essai en plein champ a pour but de tester la résistance des pommiers modifiés contre diverses souches de l'agent pathogène Erwinia amylovora, responsable du feu bactérien.
Des pommiers génétiquement modifiés, dotés d'une meilleure 
résistance au feu bactérien, pourront être cultivés en plein champ. Le 
centre de compétence Agroscope a été autorisé par la Confédération pour mener un essai sur le site protégé de Reckenholz (ZH) en Suisse.
L'Office fédéral de l'environnement (OFEV)
 a partiellement autorisé cette expérimentation le 29 avril moyennant de
 strictes conditions de précaution, a-t-il indiqué mardi dans un 
communiqué. Ces essais dureront six ans au maximum.
La 
lignée de pommiers destinée à l'expérimentation a été développée par des
 chercheurs de l'Ecole polytechnique de Zurich. A l'aide de procédés de 
génie génétique, ils ont introduit un gène du pommier sauvage de 
Sibérie, résistant au feu bactérien, dans la variété cultivée «Gala 
Galaxy». Le pommier cisgénique qui en a résulté a d'ores et déjà montré 
une bonne résistance lors d'essais en laboratoire.
Depuis 2007 en Suisse
L'essai
 en plein champ a pour but de tester la résistance des pommiers modifiés
 contre diverses souches de l'agent pathogène Erwinia amylovora, 
responsable du feu bactérien. Cette maladie, apparue en Suisse en 1989, a
 connu une forte expansion ces dernières années. En 2007, 250'000 arbres
 infectés avaient dû être détruits.
L'expérience vise 
principalement à déterminer comment les pommiers se comportent en plein 
champ et quelles sont les répercussions du gène introduit (cisgène) sur 
l'environnement. Les essais contribueront également à faire progresser 
la recherche dans le domaine de la biosécurité.
Eliminer les fleurs
En
 raison des risques sur les espèces fruitières indigènes, l'OFEV a posé 
plusieurs conditions pour éviter tout risque d'hybridation. Agroscope 
devra notamment éliminer les fleurs des pommiers cisgéniques. D'autres 
mesures sont exigées, telles l'installation de clôtures, une sécurité 
accrue pour les transports, un plan d'urgence en cas d'imprévu.
L'Alliance
 suisse pour une agriculture sans génie génétique Stop OGM a qualifié 
cette expérimentation de «ridicule». Elle ne permettra pas d'atteindre 
les objectifs qu'elle s'est fixés, car l'inoculation de la bactérie se 
fera en laboratoire et les fleurs seront enlevées. Or l'infection 
naturelle se fait justement par les fleurs, une composante que l'on 
supprime artificiellement.
Pour Stop OGM, ces nouveaux essais ne 
sont destinés qu'à occuper le site protégé de Reckenholz qui coûte cher 
aux contribuables. D'après l'organisation, il vaudrait mieux privilégier
 des programmes de sélection moins onéreux mais abandonnés par Agroscope
 faute de moyens.
La cisgénèse opérée sur les pommes consiste en 
un transfert de gène provenant d'espèces étroitement apparentées. Le 
site protégé de Reckenholz est déjà utilisé pour des essais de plantes 
génétiquement modifiées. La Suisse observe un moratoire sur les OGM dans
 la production agricole jusqu'à fin 2017. Seule la recherche est 
permise, sous réserve d'une autorisation. (ats/nxp).


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