La stévia ? Une plante et un édulcorant
qui ont donné naissance à «Oviatis», la société créée par Philippe
Boutie et qui se développe sur le site de l'Agropole.
La stévia va-t-elle remplacer l'aspartame en tant qu'édulcorant ?
C'est le pari pris par le Lot-et-Garonnais Philippe Boutie, fondateur de
la société Oviatis, basée à l'Agropole. Originaire de Lacaussade, cet
ancien responsable régional d'un géant industriel du sucre a créé son
entreprise en décembre 2013.
Une plante aux multiples avantages
«J'ai commencé à entendre parler de la stévia en 2009, quand les
industriels du sucre cherchaient de nouveaux édulcorants. Avant, on ne
connaissait que l'aspartame et ses molécules chimiques alors je me suis
intéressé de près à cette plante d'Amérique du Sud et je me suis dit
qu'il y avait quelque chose à faire sur ce marché. Je me suis donc lancé
en 2011». Philippe Boutie frappe alors à la porte de la chambre
d'agriculture, qui donne son feu vert pour une expérimentation dans le
nord du département. «La stévia pousse très bien dans la région»,
explique le responsable d'Oviatis. «Lors du terrible hiver de 2012, nous
avons perdu 50 % de la production mais l'autre moitié a résisté. Nous
avons donc travaillé sur cette base-là en compagnie de l'INRA (Institut
national recherche agronomique) pour réaliser notre première production
réelle bio en 2015 chez trois agriculteurs du département». Installée à
l'Agropole, dans les locaux de la société Rouages, Oviatis s'appuie sur
le savoir-faire de l'entreprise de plantes aromatiques qui se charge de
l'extraction des molécules de sucre. Implantée en Asie et Amérique du
Sud, la stévia, avec son pouvoir sucrant 300 fois plus important que le
sucre, présente aussi l'énorme avantage d'être naturelle, contrairement à
l'aspartame. «Ça n'a pas tout à fait le goût du sucre, car il reste une
légère amertume qu'il faut arriver à gommer», précise Philippe Boutie,
seul producteur et transformateur de stévia bio en France. Sur un marché
à fort potentiel, cette nouvelle culture est aussi source d'espoir pour
la filière agricole lot-et-garonnaise, car elle est «financièrement
plus intéressante que les céréales et a besoin de beaucoup moins d'eau».
Forte de ces nombreux atouts, l'entreprise Oviatis va vivre une année
2016 charnière après 3 ans de recherches. Les premiers produits sont
attendus cet été, avec l'ambition de toucher l'industrie agroalimentaire
et la grande distribution, mais aussi les marchés des cosmétiques ou
des aliments pour animaux qui utilisent des édulcorants. Avec une
production de 4 à 5 hectares aujourd'hui, Oviatis vise les 100 hectares
de stévia bio en 2021. La société de l'Agropole pourra aussi compter sur
le soutien de son colocataire, Rouages, qui s'occupe de l'extraction,
puis de l'infusion et de la purification de la plante. Un vrai travail
d'équipe 100 % made in Lot-et-Garonne.
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