Des scientifiques français préconisent de réduire l'apport en oméga-6 dans la nourriture des animaux, responsable d'inflammation des artères chez les humains. Source AFP
Publié le
| Le Point.fr
Prendre de bonnes résolutions ne suffit pas. Pour mieux manger, il
faut également améliorer la nourriture des animaux de boucherie,
notamment en augmentant la ration d'oméga-3 via des graines de lin ou
des microalgues, montre une vaste étude scientifique coordonnée par
l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), dont les
résultats seront présentés mardi. « Nous avons démontré qu'en
introduisant du lin ou des microalgues riches en DHA [l'oméga-3 le plus
essentiel à notre organisme, NDLR] dans la nutrition animale, on arrive à
combler le déficit en oméga-3 des humains » a déclaré lundi à l'Agence France-Presse Jacques Mourot, biochimiste, spécialiste en nutrition humaine et animale à Inra de Rennes.
Jacques Mourot a coordonné l'étude Agralid qui a mobilisé une
vingtaine de chercheurs depuis trois ans, en lien avec la coopérative
Terrena, la société de nutrition animale Valorex et l'association Bleu
Blanc Cœur.
Un excès d'oméga-6
L'étude montre que l'introduction de lin ou de microalgues
(comportant les mêmes oméga-3 que ceux du poisson) contribue à
rééquilibrer les volumes d'oméga-3 et d'oméga-6 chez l'animal, comme
chez l'humain qui le consomme. Les oméga, en particulier 3 et 6, sont
des acides gras aux effets bénéfiques pour la santé, car ils font
obstacle aux acides gras saturés, à l'origine notamment de problèmes
cardiovasculaires. « Les recommandations de l'Anses (Agence nationale de
sécurité sanitaire de l'alimentation) pour la consommation d'oméga-3
sont de 2 grammes par jour pour l'acide alpha linolénique. Or, nous n'en
consommons que 800 mg en moyenne par jour. Et de 500 mg pour les
dérivés à longue chaîne (DHA). Or, nous n'en consommons que 200 à 250
mg » a précisé Jacques Mourot.
Toujours selon l'Anses, l'être humain ne devrait pas consommer plus
de cinq fois plus d'oméga-6 que d'oméga-3. « Or, le rapport varie entre
15 et 30 en moyenne », constate le scientifique. Selon les
nutritionnistes, cet excès d'oméga-6 (venant des huiles de maïs ou de
tournesol, ou des tourteaux d'oléagineux consommés par les animaux
d'élevage) peut produire des inflammations des artères pouvant déboucher
sur des cancers. Consommés en quantité raisonnable, ils ont des effets
positifs, par exemple sur la peau.
Lancée depuis trois ans, l'étude de l'Inra a porté sur l'alimentation
des vaches laitières, qui comptent pour près de la moitié de la viande
bovine consommée en France, des poules pondeuses et des poulets de chair.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire