26 septembre 2016 par
             Mariela Hristova,    Eatglobe
Source: Swiss Federal Institute for Forest, Snow and Landscape Research WSL
 
 
                    
                                                 
  
Source: Swiss Federal Institute for Forest, Snow and Landscape Research WSL
            Le champignon (en vert) entoure la pointe de la racine et pousse entre les cellules de l'écorce de la racine.
        
Une récente analyse du génome d'un type spécifique de champignon symbiotique, menée
 par les scientifiques de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt,
 la neige et le paysage suisse (WSL) et de l'Institut national de la 
recherche agronomique français (INRA) avec le soutien des chercheurs du 
département américain de l'Institut Energy Joint Genome, révèle que les 
champignons semblent aider les arbres à être plus résistants à la 
sécheresse.
Pour absorber les nutriments et l'eau, les arbres dépendent d'une 
symbiose avec les champignons - que l'on appelle mycorhize - terme formé
 des mots grecs pour champignon 'mykòs' et racine 'riza'. La sorte la 
plus fréquente de champignon dans ce type de relation est le Cenococcum geophilum,
 qu'on trouve sur les racines des arbres dans les zones arctiques, 
tempérées et subtropicales. Sous des conditions extrêmes, on le trouve 
également en abondance. Les pointes des racines des plantes en symbiose 
mycorhizienne avec ce genre de champignon sont plus résistantes à la 
sécheresse et se développent même dans des sols très secs, ce qui est un
 signe d'une meilleure résilience globale des arbres hôtes.
C'est pourquoi l'équipe de scientifiques a décidé d'analyser le 
génome du C. geophilum pour essayer de déterminer si le champignon peut 
améliorer sensiblement la résistance des arbres à la sécheresse. Afin 
d'identifier les gênes spécifiques, les chercheurs ont injecté 
le champignon en question à des jeunes pins, et des champignons communs à
 un autre groupe d'arbres. Ils ont ensuite mesuré l'activité des gênes 
dans chaque symbiose mycorhizienne, une activité plus intense signifiant
 une meilleure tolérance à la sécheresse.
Le réseau fongique augmente la zone à partir de laquelle l'arbre hôte peut recueillir l'eau et les nutriments du sol
L'analyse du génome a révélé plusieurs résultats remarquables.
L'équipe a découvert que deux des trois plantes auxquelles on avait 
injecté le plus gros taux de C. geophilum avaient formé davantage de 
canaux, et étaient ainsi plus adaptées à la sécheresse. De plus, le 
génome du champignon a également montré un grand nombre de gènes 
utilisés pour communiquer avec la plante par le biais de protéines.
Le champignon a également perdu plusieurs gènes qui auraient pu être 
néfastes à la plante, comme ceux nécessaires pour casser les cellules 
des plantes pour s'en nourrir. Cette perte était nécessaire pour éviter 
que la plante n'active un mécanisme de protection contre le champignon. 
Et c'est aussi la raison pour laquelle le champignon a muté 
génétiquement pour aider la plante hôte à mieux recueillir l'eau et les 
nutriments.
Les scientifiques espèrent à présent identifier des sortes de 
C. geophilum particulièrement adaptées à la sécheresse, pour aider des 
arbres à supporter des climats arides partout dans le monde.
Des pins dans une région semi-aride
  
 
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