vendredi 30 octobre 2015

Dépendance alimentaire : l’Inra France dessine un scénario catastrophe dans la zone MENA


Par Jeune Afrique avec AFP 
 
 La dépendance alimentaire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient risque de s'accroître d'ici à 2050 si les tendances de production et de consommation persistent, avec le changement climatique comme facteur aggravant, selon une étude présentée le 28 octobre par l'Institut national de la recherche agronomique. 
 
 La part des produits agricoles importés dans la consommation alimentaire passerait de 40 % aujourd’hui à au moins 50 %, voire davantage si l’on tient compte des effets du réchauffement climatique, selon les scénarios mis au point par trois chercheuses de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra France). « L’impact essentiel provient du réchauffement climatique. La maîtrise de ses effets est fondamentale pour assurer la sécurité alimentaire globale », a souligné Chantal Le Mouel, une des auteurs de l’étude.

 Un des scénarios prévoit la perte de la moitié des surfaces cultivables dans les pays du Maghreb.

Scénarios

Le scénario de base table sur une poursuite de l’accroissement démographique, avec une population en hausse de 50 % d’ici 2050, et sur une occidentalisation du régime alimentaire, avec davantage de calories consommées, sous forme de céréales et de volaille.
Le besoin en terres cultivées augmenterait, ainsi que le recours aux importations.
L’évolution serait encore plus inquiétante en prenant en compte une hausse de 2 degrés de la température moyenne globale, qui viendrait accroître l’aridité de régions déjà peu propices à l’agriculture.
Dans ce second scénario, les pays du Maghreb et du Proche-Orient seraient frappés de plein fouet, perdant respectivement la moitié et le quart de leurs surfaces cultivables.
En revanche, une hausse des températures permettrait à la Turquie d’augmenter sa production agricole de 15 %, devenant un acteur clé de l’approvisionnement de la région. Celle de l’Égypte resterait stable grâce à l’irrigation de la vallée du Nil.

Une demande en produits alimentaires multipliée par six

Ces projections « posent la question d’une stratégie de développement de l’élevage basée sur des produits importés » pour nourrir les animaux, notamment blé et maïs, comme c’est devenu la règle depuis les années 60, estime Chantal Le Mouel.
La dépendance alimentaire de ces régions n’a cessé de croître depuis cette période, passant de 10 % en 1961 à 40 % aujourd’hui.
La demande en produits alimentaires a été multipliée par 6 durant cette période, surtout pour les céréales, l’huile et le sucre.
La production de ces denrées, bien que quadruplée, « n’a pas suffi à suivre la croissance démographique » à cause d’une « progression trop faible des rendements », a expliqué la chercheuse Pauline Marty.
« Cette dépendance est une source très importante de vulnérabilité pour la région, avec des factures de céréales qui pèsent très lourd dans le budget des États n’ayant pas de ressources pétrolières », a-t-elle souligné.
La flambée des prix du blé, et donc du pain, en 2008-2010 a été l’un des éléments déclencheurs des « printemps arabes », a-t-elle rappelé.

Une combinaison de leviers

Les principaux fournisseurs de la région en produits agricoles sont l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Amérique du Sud (Brésil, Argentine), la Russie et les pays de l’ex-URSS.
Pour réduire la dépendance alimentaire, « il faut une combinaison de leviers: des politiques publiques et des investissements importants, ainsi que des conditions socio-économiques favorables », a souligné la chercheuse Agneta Forslund.
Mais les conflits moyen-orientaux constituent un obstacle majeur. « Là où résonnent les armes, c’est la sécurité alimentaire qui se dérègle », a estimé Sébastien Abis, chercheur au Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM).

Source: http://www.jeuneafrique.com/275358/societe/dependance-alimentaire-linra-dessine-un-scenario-catastrophe-dans-la-zone-mena/




jeudi 29 octobre 2015

Revue de presse hebdomadaire de l'INRAA du 25 au 29 octobre 2015



Télécharger la revue de presse hebdomadaire de cette semaine relative aux activités du monde agricole nationale en format pdf:  https://drive.google.com/file/d/0B31_DDeBbdcnZU5jMXBWc0h0dEE/view?usp=sharing

Génétique : Une partie du matériel mondial transféré au Maroc

Publié le 28/10/2015


Une partie des plus prestigieuses collections du matériel génétique au monde a été transférée au Maroc, octobre courant, à la banque de gènes de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA)-Settat à la demande du centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA).

Cette collection, constituée de 29 233 accessins couvant des variétés de blé, d’orge, de lentille et pois chiche, va enrichir davantage le patrimoine génétique existant à la banque de gènes de l’INRA–Settat, indique un communiqué de l’ICARDA-Rabat.

Source:  http://www.infomediaire.net/news/maroc/genetique-une-partie-du-materiel-mondial-transfere-au-maroc

 

Innovation : des fusils de paintball pour chasser la chenille processionnaire du pin

Thibault Lescuyer de l'Agence Créative CulturElle | 28 Oct. 2015

 Suite aux dérèglements climatiques, elle remonte vers le Nord. Pour chasser cette chenille urticante pour l'Homme, une entreprise française a eu l'idée de convertir des lanceurs de paintball en diffuseurs de molécules odorantes.

La dépendance alimentaire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient risque de s'accroître (Inra france)

Publié




La principale cause est le réchauffement climatique, ajoute l'Institut national de la recherche agronomique

La dépendance alimentaire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient risque de s'accroître d'ici à 2050 si les tendances de production et de consommation persistent, avec le changement climatique comme facteur aggravant, selon une étude présentée mercredi par l'Inra.


La part des produits agricoles importés dans la consommation alimentaire passerait de 40% aujourd'hui à au moins 50%, voire davantage si l'on tient compte des effets du réchauffement climatique, selon les scénarios mis au point par trois chercheuses de l'Institut national de la recherche agronomique.

"L'impact essentiel provient du réchauffement climatique. La maîtrise de ses effets est fondamentale pour assurer la sécurité alimentaire globale", a souligné Chantal Le Mouel, une des auteurs de l'étude. Le scénario de base table sur une poursuite de l'accroissement démographique, avec une population en hausse de 50% d'ici 2050, et sur une occidentalisation du régime alimentaire, avec davantage de calories consommées, sous forme de céréales et de volaille. Le besoin en terres cultivées augmenterait, ainsi que le recours aux importations.

L'évolution serait encore plus inquiétante en prenant en compte une hausse de 2 degrés de la température moyenne globale, qui viendrait accroître l'aridité de régions déjà peu propices à l'agriculture. Dans ce second scénario, les pays du Maghreb et du Proche-Orient seraient frappés de plein fouet, perdant respectivement la moitié et le quart de leurs surfaces cultivables. En revanche, une hausse des températures permettrait à la Turquie d'augmenter sa production agricole de 15%, devenant un acteur clé de l'approvisionnement de la région. Celle de l'Egypte resterait stable grâce à l'irrigation de la vallée du Nil.

Ces projections "posent la question d'une stratégie de développement de l'élevage basée sur des produits importés" pour nourrir les animaux, notamment blé et maïs, comme c'est devenu la règle depuis les années 60, estime Chantal Le Mouel. La dépendance alimentaire de ces régions n'a cessé de croître depuis cette période, passant de 10% en 1961 à 40% aujourd'hui. La demande en produits alimentaires a été multipliée par 6 durant cette période, surtout pour les céréales, l'huile et le sucre.

La production de ces denrées, bien que quadruplée, "n'a pas suffi à suivre la croissance démographique" à cause d'une "progression trop faible des rendements", a expliqué la chercheuse Pauline Marty. "Cette dépendance est une source très importante de vulnérabilité pour la région, avec des factures de céréales qui pèsent très lourd dans le budget des Etats n'ayant pas de ressources pétrolières", a-t-elle souligné. La flambée des prix du blé, et donc du pain, en 2008-2010 a été l'un des éléments déclencheurs des "printemps arabes", a-t-elle rappelé.
Les principaux fournisseurs de la région en produits agricoles sont l'Union européenne, les Etats-Unis, l'Amérique du Sud (Brésil, Argentine), la Russie et les pays de l'ex-URSS.

Pour réduire la dépendance alimentaire, "il faut une combinaison de leviers: des politiques publiques et des investissements importants, ainsi que des conditions socio-économiques favorables", a souligné la chercheuse Agneta Forslund. Mais les conflits moyen-orientaux constituent un obstacle majeur. "Là où résonnent les armes, c'est la sécurité alimentaire qui se dérègle", a estimé Sébastien Abis, chercheur au Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM).

(AFP)

Source:  http://www.i24news.tv/fr/actu/international/90666-151029-la-dependance-alimentaire-de-l-afrique-du-nord-et-du-moyen-orient-risque-de-s-accroitre-inra





mardi 27 octobre 2015

Nouveaux articles sur le site. V&PC


Huit nouveaux articles ont été publiés récemment sur le site. V&PC vous donne accès gratuitement à l'ensemble des archives de la revue, soit plus de 200 articles classés par thèmes (process et technologies, nutrition, hygiène et sécurité sanitaire, environnement, économie et consommation, bien-être animal) et par espèces (bovins et ovins, porc et charcuterie, volailles, produits élaborés, etc.).

La revue française de la recherche en viandes et produits carnés


Publication récente: Amélioration des semences de blé : 1994-2014

Le CGIAR a récemment publié un document d’orientation intitulé : « Impacts of international wheat improvement research, 1994-2014, and the need for secure funding ».

Le document fait état d’une étude qui démontre les bénéfices, notamment établis sur une base monétaire, des recherches du CGIAR et ses partenaires, l’International Maize and Wheat Improvement Center (CIMMYT) et l’International Center for Agricultural Research in the Dry Areas (ICARDA), dans le développement de semences de blé au cours des vingt dernières années. Les résultats sont mis en contexte dans la perspective de la crise alimentaire de 2008, et de l’interconnexion des enjeux de l'alimentation, l’énergie, l’eau et la paix.

Le document d’orientation est disponible, en anglais, à l’adresse suivante :

 http://repository.cimmyt.org/xmlui/bitstream/handle/10883/4467/57020.pdf?sequence=1

Le CGIAR fournit, en anglais, un résumé du projet et des liens pour une lecture plus approfondie à l’adresse suivante : http://www.cgiar.org/consortium-news/impacts-of-international-wheat-improvement-research-need-for-secure-funding-evidenced-by-policy-brief/

Source: 

La place des femmes dans l'agriculture climate-smart

À l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale (15 octobre 2015), la Banque mondiale, en collaboration avec la FAO et le Fond international de développement agricole (FIDA), a publié un guide intitulé : « Gender in ClimateSmart Agriculture: Module 18 for the Gender in Agriculture Sourcebook ».
Ce guide met en lumière plusieurs travaux effectués par des chercheurs, entre autres ceux du CGIAR, au sujet de la place des femmes dans la mise en œuvre des initiatives climate-smart en agriculture. Il s’adresse aux partenaires de développement, aux gouvernements, et aux autres chercheurs s’intéressant au développement et à l’agriculture.

Le guide est disponible, en anglais, à l’adresse suivante : http://www-wds.worldbank.org/external/default/WDSContentServer/WDSP/IB/2015/10/20/090224b083157348/2_0/Rendered/PDF/Gender0in0clim0riculture0sourcebook.pdf
 
Une description et une mise en contexte sont disponibles sur le site Internet du CGIAR : https://gender.cgiar.org/8546/why-is-gender-important-for-climate-smart-agriculture/

Source: 

lundi 26 octobre 2015

L'intelligence des abeilles décryptée à Toulouse

Publié le 24/10/2015


 Des chercheurs toulousains du CRCA-CNRS de l'Université Paul-Sabatier dévoilent les mécanismes cérébraux de l'apprentissage chez les abeilles.

 Les abeilles seraient capables de résoudre des problèmes complexes, comme certains primates et l'homme. Ces insectes ont toujours attiré l'attention par la complexité de leur vie sociale et leurs capacités remarquables d'apprentissage et de mémoire qui leur permettent de naviguer de façon efficace dans la nature, entre la ruche et les fleurs exploitées. L'équipe de Martin Giurfa et Jean-Marc Devaud au Centre de recherche sur la cognition animale (CRCA – CNRS/Université Toulouse III), avec des chercheurs du laboratoire Evolution, génome, comportement et écologie et de l'université Libre de Berlin, dévoile pour la première fois les mécanismes cérébraux responsables de l'apprentissage de haut niveau chez les abeilles. L'analyse d'apprentissages complexes a révélé que des structures cérébrales, appelées corps pédonculés, sont nécessaires pour la résolution de taches de discrimination complexe, tout en n'étant pas requises pour des apprentissages simples (*). Les abeilles, au-delà de leur capacité d'apprendre des associations simples entre couleurs ou odeurs et récompense alimentaire (le nectar ou le pollen présents dans les fleurs) sont aussi en mesure d'apprendre à résoudre des problèmes complexes que l'on croyait être une prérogative de l'homme et de certains primates. Ces études soulèvent la question de la particularité des abeilles par rapport à d'autres insectes qui montrent, dans la plupart des cas, des capacités cognitives moins développées.
Les régions cérébrales des abeilles appelées corps pédonculés occupent une portion très volumineuse du cerveau des hymenoptères. Des abeilles qui méritent une protection environnementale accrue face aux disparitions massives qui les menacent.

Publiée dans la revue Proceedings of The National Academy of Sciences USA.



 بسم الله الرحمن الرحيم

 " وَأَوْحَى رَبُّكَ إِلَى النَّحْلِ أَنِ اتَّخِذِي مِنَ الْجِبَالِ بُيُوتًا وَمِنَ الشَّجَرِ وَمِمَّا يَعْرِشُونَ (68) ثُمَّ كُلِي مِنْ كُلِّ الثَّمَرَاتِ فَاسْلُكِي سُبُلَ رَبِّكِ ذُلُلًا يَخْرُجُ مِنْ بُطُونِهَا شَرَابٌ مُخْتَلِفٌ أَلْوَانُهُ فِيهِ شِفَاءٌ لِلنَّاسِ إِنَّ فِي ذَلِكَ لَآَيَةً لِقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ (69)".

  صدق الله العظيم

dimanche 25 octobre 2015

Séminaire BIOSEC: le programme définitif

Premier séminaire National sur la Biodiversité, l’Environnement et la Sécurité alimentaire (Biosec2015), qui aura lieu le 20-21 Octobre 2015 à Boumerdes (Algérie).

 https://drive.google.com/file/d/0B31_DDeBbdcnNnVpOE5ibzU4a28/view?usp=sharing

Changement climatique: 13°C serait la température idéale pour l'économie et l'agriculture

23/10/2015 | AFP Paris, 22 oct 2015 (AFP) -

La productivité économique globale est à son pic lorsque la température annuelle moyenne atteint 13 degrés Celsius mais elle décroit ensuite fortement à mesure que le mercure monte, affirme une étude publiée dans la revue Nature.


 Une équipe de chercheurs, menée par Marshall Burke de l'Université de Stanford (Californie) a analysé les données économiques de 166 pays sur une durée de 50 ans, entre 1960 et 2010.

Au delà de 13 degrés, la productivité se met à « décliner fortement », souligne cette étude parue mercredi dans la revue britannique. Cette relation « non linéaire » entre efficacité économique et température n'a pas changé depuis 1960, est valable pour les activités agricoles comme pour celles relevant des autres secteurs économiques. Et elle se vérifie dans les pays riches comme dans les pays pauvres, assurent les chercheurs.
« Ces résultats apportent pour la première fois la preuve que l'activité économique dans toutes les régions du monde va de pair avec le climat », affirment ces scientifiques.

Jusqu'à présent, ce lien n'était pas établi au niveau macro-économique alors qu'il est plus aisé de l'observer sur le plan micro-économique où l'on remarque par exemple une diminution des rendements agricoles à partir d'un certain niveau de température ou une baisse de la productivité des travailleurs.

Les chercheurs se sont également appuyés sur ces données du passé pour tenter de prévoir l'impact économique du changement climatique. Si le réchauffement continue sur sa lancée (scénario du "business as usual" ), la planète risque de subir 4,3°C supplémentaires d'ici 2100 par rapport à l'ère préindustrielle. Cela provoquera une chute de 23 % du revenu global moyen, ont calculé les chercheurs qui soulignent que les inégalités entre les pays vont se creuser.

A cette date, si rien n'est fait, 77 % des pays seront plus pauvres en termes de revenu par habitant que s'il n'y avait pas eu de changement climatique. Seules quelques régions pourraient bénéficier de cette hausse des températures : celles qui sont dotées actuellement d'un climat froid, comme le Nord de l'Europe ou la Russie. Les pays riches mais chauds comme les Etats-Unis devraient en revanche être pénalisés.

 Quant aux pays les plus chauds, qui sont aussi souvent déjà les plus pauvres, ils vont être « frappés très durement », souligne Thomas Sterner, du département d'économie de l'Université de Göteborg (Suède), dans un commentaire publié dans Nature.

Les estimations de Marshall Burke et de son équipe sur les pertes économiques provoquées par le réchauffement climatique « sont très supérieures à celles prévues par la plupart des modèles », pointe Thomas Sterner. « Cela donne encore plus de raisons de tenter de limiter les dégâts dès aujourd'hui ».

Cette étude est publiée à quelques semaines de la grande conférence de l'ONU sur le climat à Paris (COP21) début décembre. La communauté internationale vise à limiter le réchauffement à + 2° par rapport au niveau d'avant la Révolution industrielle, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Source:  Terre-net

REGIONAL CONFERENCE FOR ANIMAL GENETIC RESOURCES CONSERVATION

REGIONAL CONFERENCE FOR ANIMAL GENETIC
RESOURCES CONSERVATION
Towards Sustainable Utilization
February 23-24, 2016, Sultan Qaboos University, Muscat, Oman


Les colonies de frelons asiatiques souffrent de consanguinité

Publié le 22/10/2015
                                                                                 



                        © Bernard Piquenard

Des chercheurs de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte[1] viennent de faire une découverte qui pourrait permettre, à terme, de diminuer l'expansion du frelon asiatique en Europe. Ils ont mis en évidence que les frelons souffrent d'un phénomène de dépression de consanguinité.



Les auteurs de l'étude ont analysé plusieurs colonies de frelons collectées tout le long de l'année entre 2012 et 2014. Comme pour les colonies de guêpes et de frelons européens, celles du frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) passent par deux stades au cours de l'année : du printemps à la mi-août, des ouvrières sont produites et agrandissent le nid, puis de fin août à décembre des reproducteurs apparaissent (mâles et futures reines).



Cependant, les chercheurs ont montré que 68 % des colonies analysées produisaient des mâles lors de la première période, alors que seules des ouvrières devraient être présentes. Une analyse génétique a démontré que leur production était liée à une perte de diversité génétique chez cette espèce, suite à l'introduction initiale d'un faible nombre de reines en France. Comme les mâles ne participent pas aux activités au sein des colonies, cette production de mâles précoces à la place d'ouvrières pourrait ralentir la croissance des colonies et à terme limiter l'expansion de cette espèce invasive.



Le frelon asiatique a été introduit accidentellement en France vers 2004. Depuis cette date, cette espèce invasive envahit l'Europe. Le frelon pose des problèmes de santé humaine (des personnes ont été attaquées et certaines sont décédées), économiques (le secteur apicole est particulièrement touché car des ruchers se font attaquer par des frelons) et environnementaux (le frelon est un prédateur généraliste qui a certainement un impact sur la biodiversité).



Depuis son arrivée, le nombre de colonies augmente rapidement année par année sur les territoires colonisés.

Notes



 L'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (IRBI) est un laboratoire de l'université de Tours et du CNRS, qui se consacre à l'analyse des processus adaptatifs et évolutifs, à tous les niveaux d'organisation, du génome aux communautés. Ses recherches s'appuient sur les méthodes et les concepts de l'écologie, la morphologie fonctionnelle, la génétique ainsi que sur la biologie évolutive. Les études menées se caractérisent par les modèles utilisés, des insectes, et par une approche intégrative des questions abordées, grâce à la diversité des compétences et des réseaux de collaboration de ses chercheurs.



Référence



Darrouzet E, Gévar J, Guignard Q, Aron S (2015) Production of Early Diploid Males by European Colonies of the Invasive Hornet Vespa velutina nigrithorax. PLoS ONE 10(9): e0136680. doi:10.1371/journal.pone.0136680


Auteur



Centre National de la Recherche Scientifique

 Source : http://www.notre-planete.info/actualites/4362-frelon-asiatique-expansion



Frelon asiatique sur un cadavre
© Bernard Piquenard

 Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/4362-frelon-asiatique-expansion
22 octobre 2015

 Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/4362-frelon-asiatique-expansion