samedi 25 avril 2015

«La plante peut se protéger naturellement»

 Publié le 24/04/2015

 Sciences / High tech

 Jean-Philippe Combier, chercheur à l'INRA (CNRS) : «La science est faite de hasard»./Photo DDM, Thierry Bordas


Le laboratoire de recherche toulousain (LRSV) a fait une découverte majeure dans le domaine de la biologie cellulaire et moléculaire. Les plantes peuvent se développer sans produits chimiques.
Et si les plantes ou les grandes cultures céréalières n'avaient plus besoin de pesticides et autres engrais pour se développer et résister aux prédateurs ? Des chercheurs toulousains du Laboratoire de recherche en sciences végétales (LRSV), installé dans les locaux de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) à Auzeville, sont en passe de faire tomber un «dogme scientifique». Les résultats de leurs recherches, commencées en 2011, ont été publiés le 25 mars dans la revue scientifique de renommée internationale Nature. Jean-Philippe Combier, chercheur au LRSV (université Paul-Sabatier/CNRS), est à l'initiative de cette avancée majeure.
Votre équipe de recherche «Symbiose mycorhizienne et signalisation cellulaire» a fait des prouesses en matière de développement des plantes sans substances chimiques ?
D'abord, la symbiose mycorhizienne est une sorte d'association intime et mutualiste entre la plante, le végétal, avec des champignons liés aux racines. Mais ce n'est pas nouveau : les plantes ont développé cette symbiose lorsqu'elles sont sorties de l'eau, elles ont cherché un partenaire terrestre, il y a environ 470 millions d'années. On l'a découvert depuis une quinzaine d'années à l'aide des fossiles. La science est faite de hasard, disait l'inventeur de la pénisiline Alexander Fleming.
Comment agit cette symbiose sur les végétaux ?
Précisément, je travaille sur les microARNs – des molécules d'Acide RiboNucléique qui agissent sur la régulation et l'expression de nombreux gènes. Ce sont des éléments génétiques, naturels, importants pour le développement des plantes et des animaux. En substance, ces microARNs contrôlent certaines protéines et on a démontré qu'elles produisent des micropeptides qui ont eux-mêmes un impact sur l'expression des gènes. Notre recherche porte sur le détournement de ces micropeptides de leur fonction d'origine pour améliorer la croissance des plantes. Et leur protection.
Les potentialités sont énormes pour l'agronomie. Pourrait-on se passer des engrais, des pesticides à l'avenir ?
En agronomie, ça permettrait de réduire les intrants chimiques (engrais, pesticides) de manière importante. Et en termes de rendement d'une culture, on peut envisager d'augmenter la biomasse produite en traitant avec des molécules naturelles. Juste avec de l'eau, la plante se développe plus rapidement, tout en prenant soin de réduire la croissance de l'infestation de parasites. Actuellement, les industriels se montrent très intéressés par nos résultats, toutes les options sont sur la table.


Brevets déposés

Toulouse tech transfer (TTT), société d'accélération du transfert de technologies de Midi-Pyrénées, accompagne depuis le début les recherches du LRSV (université Toulouse III Paul Sabatier/CNRS). Après la publication des résultats des chercheurs toulousains dans la revue Nature, plusieurs brevets ont été déposés et TTT se charge de «les mener à maturation».
Recueilli par Gérald Camier

Source:  http://www.ladepeche.fr/article/2015/04/24/2093228-la-plante-peut-se-proteger-naturellement.html

Même chez les plantes, l'habit ne fait pas le moine


Posté par Adrien le Mardi 21/04/2015



 Le Kwongan est une région écologique unique du sud-ouest de l'Australie où l'on retrouve un type de végétation arbustive exceptionnellement riche en espèces. Photo: Courtoisie Etienne Lalibert



 Le Kwongan a dévoilé les secrets souterrains du royaume végétal à des chercheurs de l'Université de Montréal et de l'University of Western Australia. Le Kwongan est une région écologique unique du sud-ouest de l'Australie où l'on retrouve un type de végétation arbustive exceptionnellement riche en espèces, qui poussent sur des sols parmi les plus infertiles au monde.


 Cette particularité a permis aux chercheurs de découvrir que les plantes utilisent une diversité époustouflante de stratégies d'acquisition des éléments nutritifs dans ces sols extrêmement infertiles. "En milieu naturel, les plantes adaptées aux sols infertiles utilisent presque toutes la même stratégie aérienne leur permettant d'utiliser les nutriments du sol très efficacement: elles produisent des feuilles très coriaces qui persistent pendant plusieurs années. Par contre, jusqu'à maintenant la diversité des adaptations souterraines des racines dans les sols très pauvres demeurait inconnue," explique le professeur Etienne Laliberté, l'un des auteurs de l'étude.

En effet, selon leur étude publiée aujourd'hui dans la revue Nature Plants, le Kwongan contient presque toutes les adaptations d'acquisition des nutriments connues dans le monde végétal, sur des sols si pauvres que l'agriculture y est totalement impossible sans avoir recours à une quantité phénoménale de fertilisants. "Jusqu'ici, les scientifiques croyaient que la sélection naturelle aurait dû favoriser une seule stratégie racinaire particulièrement efficace pour l'acquisition des nutriments, étant donné l'extrême infertilité des sols, dit le professeur Laliberté. Or, contrairement à ce que l'on observe pour le feuillage, où les différentes espèces de plantes convergent toutes vers la même stratégie d'utilisation efficace des nutriments dans les feuilles, il ne semble pas exister de solution miracle d'acquisition des nutriments par les racines dans les sols très pauvres. Des plantes poussant côte-à-côte peuvent utiliser des stratégies complètement différentes avec autant de succès. C'était une surprise pour nous."

Si les idées reçues font que les arbustaies semi-arides d'Australie sont perçues comme banales et homogènes, la réalité s'avère complètement différente. "Certaines plantes forment des symbioses racinaires avec des champignons, d'autres avec des bactéries, tandis que d'autres capturent et digèrent des insectes pour les nutriments qu'ils contiennent. De plus, un autre grand groupe d'espèces excrètent des composés organiques leur permettant d'augmenter la disponibilité des nutriments, dit Graham Zemunik, le premier auteur de l'étude. Le Kwongan australien est l'un des points chauds de la diversité végétale sur la planète, au même titre que les forêts tropicales". Cette qualité incite l'équipe scientifique à appuyer une initiative pour faire inscrire le Kwongan dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

"Partout dans le monde, on transforme les écosystèmes à un rythme effarant, déclare M Zemunik. Afin de protéger la biodiversité dans le mesure du possible, il essentiel de mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes. Pour y parvenir, notre étude démontre l'importance d'étudier ce qui est dissimulé sous terre et qui n'est pas immédiatement perceptible."

Source:  http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=13881

mercredi 22 avril 2015

Agroalimentaire. Ils veulent inventer une farine à base d'insectes

Mardi 21 avril 2015

 Créée en 2012, Innoprotéa France est une association dont le siège est à Saffré. Elle élève des grillons et des vers et veut créer des produits alimentaires, dont une farine écologique.

Qui est Innoprotéa France ?

Une association basée à Saffré qui, depuis 2012, fait de la recherche sur la culture d'insectes. Nous avons un élevage biologique de grillons domestiques et de vers de farine à Vay, d'une surface de 50 m2.

Pourquoi vous êtes-vous lancés dans l'élevage d'insectes ?

L'élevage d'insectes est une réponse écologiquement viable : peu d'eau pour nourrir les insectes, un élevage vertical hors sol qui prend peu de place et facile à entretenir. On les nourrit avec les invendus des maraîchers bio. Les grillons domestiques et les vers de farine sont deux espèces rampantes, qui présentent des intérêts lipidiques et protéiques, notamment un rapport oméga 3/oméga 6 proche de celui préconisé par les nutritionnistes.
De plus, ces espèces seront sans doute aussi les premières à recevoir une autorisation au niveau législatif. Pour le moment, il n'est pas autorisé de mettre sur le marché européen des insectes dans le cadre de l'alimentation humaine. Des tolérances existent selon les régions.

Quand ces barrières législatives seront-elles levées ?

Difficile à dire. Il ne faut pas y compter avant deux ans, voire cinq, je pense. En attendant, nous étudions d'autres débouchés possibles à court terme : les médicaments et les cosmétiques. Nous allons aussi, peut-être, proposer une formation sur l'élevage d'insectes.
Mais notre coeur de métier, à moyen terme, c'est l'alimentation humaine. Si nous vendons déjà des insectes à consommer directement, nous cherchons surtout à créer une farine riche en protéines, à base d'insectes. C'est le coeur de notre projet.

Quel est l'avantage de cette farine à base d'insectes ?

Ce sera une farine très riche en protéines. Nos coûts de production sont plus bas : pas de consommation d'eau et nous recyclons les invendus des marchés. Pas d'impact au niveau du territoire car, pour produire plusieurs tonnes, il nous faut juste 1 000 m2 de surface grâce à nos élevages verticaux. Pour produire la même quantité avec du soja ou du blé, il faut plusieurs hectares de terres agricoles et beaucoup d'eau. Notre projet de farine rencontre un vrai intérêt au niveau de l'agroalimentaire.

C'est quoi la suite pour Innoprotéa France ?

On cherche à créer notre société. Comme il faut agrandir l'entreprise, on va s'installer provisoirement à Nantes. Mais notre but est de revenir ici, dans le nord du département. On a aussi commencé à distribuer à plus grande échelle et à commercialiser nos produits. Par exemple, nous vendons des insectes à déguster à la cave de La fille du tonnelier, route de Paris, à Nantes. Insectes et vin se marient très bien !
Mais notre plus grand chantier à venir, ce sont les recherches pour trouver comment mettre au point une farine de qualité. Pour cela, nous travaillons déjà avec l'Institut national de la recherche agronomique (Inra France), l'école vétérinaire et agroalimentaire de Nantes, Oniris et la Banque publique d'investissement. Et nous recherchons d'autres investisseurs.

Pourquoi vouloir s'installer dans le nord du département ?

J'ai 40 ans, je suis né à Saumur et j'ai vécu au Mans. Mais depuis vingt-cinq ans, je vis en Loire-Atlantique. Pascal Aurouet, la cinquantaine, vient lui de Paris et vit à Saffré depuis quinze ans. Frédric Helin, Manceau de 35 ans, nous a rejoints à Saffré depuis un an. C'est parce qu'on se plaît ici, qu'on a envie de faire vivre ce territoire qu'on veut s'y installer. Et on a senti un réel intérêt autour de notre projet, quand nous l'avons soumis aux élus locaux et aux gens du coin.

 Contact. Innoprotéa France, 12, La Bouzenaie, 44390 Saffré. Tél. 06 42 28 33 13. Courriel : innoproteafrance@gmail.com. Page Facebook : InnoproteaFrance

Source:  http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/agroalimentaire-ils-veulent-inventer-farine-base-dinsectes-21-04-2015-206208
 

mardi 21 avril 2015

3ème Conférence scientifique mondiale sur l´Agriculture Climato-Intelligente


3ème Conférence scientifique mondiale sur l´Agriculture Climato-Intelligente 16 au 18 mars 2015 à Montpellier : Consultez les présentations et vidéos de la conférence

 3ème Conférence scientifique mondiale sur l´Agriculture Climato-Intelligente 16 au 18 mars 2015 à Montpellier : Consultez les présentations et vidéos de la conférence 

Source: 

Actualites du site Agropolis International

Biotechnologie Agricole: Des plantes plus productives pour nourrir la planète

Publié le mardi 21 avril 2015


Amplifier la photosynthèse des cultures végétales augmenterait la productivité. Une hypothèse théorique qui s’avère difficile à appliquer

La population mondiale devrait passer de sept milliards d’individus aujourd’hui à neuf milliards en 2050. Selon les experts, si le régime des habitants continue d’être riche en produits carnés et laitiers, la Terre devra fournir 85% de biomasse en plus, notamment des céréales pour les élevages. Comment nourrir humains et bêtes? Stephen Long, agronome à l’Université d’Illinois aux Etats-Unis, et ses collègues américains et chinois proposent une approche théorique basée sur l’optimisation de la photosynthèse des plantes. Ce processus biologique naturel des végétaux leur permet d’utiliser la lumière pour fabriquer des sucres. Les réflexions de ces scientifiques ont été publiées le 27 mars dans la revue Cell.

Ces dernières décennies déjà, les agronomes ont trouvé des solutions pour augmenter la productivité agricole, avec un impact plus ou moins grand sur l’environnement. «Avant 1960, la production a été accrue principalement en augmentant la surface exploitée, pour arriver à environ 40% de la surface terrestre dédiée à la culture et aux pâturages, raconte Christian Fankhauser, professeur au Centre intégratif de génomique de l’Université de Lausanne. Puis, l’augmentation de la surface agricole a été freinée, ce qui est essentiel pour maintenir la biodiversité. D’autres mesures ont donc été prises pour augmenter la productivité par hectare, comme l’utilisation de nouvelles variétés, de fertilisants et de pesticides.» Le biologiste lausannois rappelle les limites de ce type de produits: «Les engrais sont à base d’azote dont l’extraction à partir de l’air est très coûteuse en énergie. Les phosphates, aussi utilisés comme fertilisants, sont obtenus dans des mines qui ne sont pas inépuisables.»

D’où la nécessité de chercher, même théoriquement, d’autres solutions. Améliorer la photosynthèse est une piste pertinente, selon Stephen Long. Tout d’abord, c’est une des réactions chimiques les mieux connues. «Tout le vivant dépend plus ou moins de cette réaction extraordinaire qui a été étudiée sous toutes les coutures», commente Christian Fankhauser. La réaction de photosynthèse consomme du dioxyde de carbone (CO2) de l’air et de l’eau pour produire des dérivés des sucres. Pour fabriquer cette matière organique, les cellules des végétaux possèdent des compartiments appelés chloroplastes qui contiennent des pigments – comme la chlorophylle de couleur verte – transformant l’énergie lumineuse en énergie chimique.
Par ailleurs, des modèles informatiques de la photosynthèse offrent la possibilité de tester virtuellement des milliers de changements de l’activité des gènes impliqués dans la photosynthèse. Les chercheurs peuvent aussi étudier l’impact théorique de l’intégration de gènes étrangers à la plante sur le rendement énergétique, et identifier les meilleures cibles à manipuler génétiquement. «Ces modèles informatiques sont très importants, observe Christian Fankhauser. Ils apportent une vision globale de l’intervention théorique avant sa mise en œuvre pratique.»
Enfin, l’agronome américain ajoute que de nouveaux outils pour modifier l’ADN ont été développés en recherche, comme la technique dite CRISPR-Cas9 permettant une chirurgie très précise de l’ADN (Lire LT du 24.03.2015). Cependant, cette technique soulève des questions. «CRISPR-Cas9 est une technique essentielle pour développer de nouvelles variétés, commente Christian Fankhauser. Mais il faudra légiférer sur son utilisation car dans certains cas, il sera difficile de distinguer une plante génétiquement modifiée par cette méthode d’une variété mutante issue de la sélection.»
Sur la base de ces outils informatiques et moléculaires, Stephen Long envisage plusieurs approches possibles. Par exemple, l’utilisation de l’ADN des algues et des cyanobactéries. Leurs cellules, qui sont aussi photosynthétiques, sont très efficaces pour réaliser la réaction chimique. Leurs séquences génétiques pourraient être intégrées à celles des plantes. Le gain en productivité des cultures a été estimé à 60%, selon une étude de Stephen Long parue en 2014 dans la revue Plant Physiology.
Une autre approche est celle de la modification de l’architecture des plantes, c’est-à-dire la forme et la position des feuilles, afin d’optimiser la capture de la lumière. «C’est ce que font depuis longtemps les agronomes en sélectionnant des variétés ayant les feuilles du haut plus verticales pour laisser de la lumière aux feuilles du bas», observe Christian Huygue, directeur de recherche à l’Institut national français de la recherche agronomique (INRA). Selon lui, il faut cependant regarder les effets de manière globale: «Il y a un compromis à faire; des feuilles plates à la base permettent aussi de lutter contre les mauvaises herbes en leur faisant de l’ombre, et donc d’utiliser moins de pesticides.» Le gain a ici été estimé entre 15 et 60%, selon deux publications en 2014 et 2006 de Stephen Long et de ses collègues.
Cependant, toutes ces hypothèses sont théoriques et le rendement estimé est loin d’être transposable dans les champs. «Ces approches concernent souvent des mécanismes moléculaires, explique Christian Huyghe. Or dans un champ, il faut avoir une approche multicritère de la plante dans son écosystème. On devrait intégrer dans les modèles l’alimentation en eau et CO2, la concurrence entre plantes voisines, les cycles de floraison et de stockage, etc. Ce changement d’échelle est très important.»
L’effet de ces modifications génétiques sur la physiologie générale de la plante doit aussi être pris en compte. Exemple, retoucher une enzyme clé de la photosynthèse, telle que la Rubisco, pourrait avoir des conséquences plus larges. Celle-ci est en effet riche en azote, un élément important notamment pour la fabrication des graines. Améliorer la photosynthèse, c’est donc aussi prendre le risque de perturber d’autres fonctions capitales pour la plante.
Enfin, il ne faut pas oublier que la proposition de Stephen Long d’augmenter le pouvoir photosynthétique des cultures, jugée «pertinente et intéressante» par Christian Huyghe, est une solution parmi d’autres pour nourrir hommes et bêtes. «On pourrait aussi réduire le gaspillage, qui représente près de 30% des récoltes, notamment en utilisant cette biomasse pour autre chose», propose l’agronome de l’INRA, qui suggère aussi d’introduire une succession culturale plus grande, pour produire toute l’année. Diminuer la consommation de viande serait une autre option. «Aujourd’hui, l’alimentation occidentale est à 60% basée sur des protéines animales, précise Christian Huyghe. Une diminution de 10% serait déjà bénéfique.»

Source:  http://www.letemps.ch/Page/Uuid/55c1d2d4-e782-11e4-a4c3-0255b4a09538/Des_plantes_plus_productives_pour_nourrir_la_plan%C3%A8te

lundi 20 avril 2015

Le secteur agricole ne peut porter seul le développement rural

le 20.04.15


- Certaines estimations indiquent qu’il y a deux fois plus de pauvres dans les zones rurales que les zones urbaines. Le traitement de la pauvreté rurale nécessite-t-il une approche différenciée ?
Il n’existe pas de données quantitatives actualisées et systématiques sur le niveau de vie dans les zones rurales en Algérie qui permettent de faire une analyse fine et précise de la question de la pauvreté dans ces zones. Mais l’absence de telles données ne réduit en rien de l’importance du problème. Un rapport publié par le ministère de l’Agriculture et du développement rural en 2004 faisait déjà ressortir un net écart de l’indice de développement humain entre les  communes rurales (IDH variant entre 0,362 et 0,505 pour la majorité de ces communes) par rapport à la moyenne nationale (IDH 0,733).
Ce décalage de niveau de développement ne s’exprime pas seulement en termes de revenu moyen disponible par habitant, mais aussi et surtout en termes d’accès limité aux infrastructures et services socio-économiques (éducation, santé, culture, loisirs, accès à l’eau potable), qui peut affecter à long terme les capacités des citoyens à s’émanciper individuellement et à porter les dynamiques collectives nécessaires pour le développement leur territoire. Le traitement de la pauvreté rurale passe par le développement de ces territoires. Avant de parler de développement rural, il faut préciser que le monde rural en Algérie correspond à 948 communes sur les 1541 du pays, et compte près de 37% de sa population (plus de 13 millions d’habitants).

Promouvoir son développement et améliorer d’une manière significative et durable les conditions de vie de ses habitants veut dire engager d’une manière combinée : I) une amélioration durable de la productivité agricole par la mise à niveau technique et organisationnelle permanente des exploitations ; II) un développement des autres activités économiques : tourisme, artisanat, services, etc. ; III) un rattrapage en infrastructures et équipements collectifs ; et IV) une amélioration de la gouvernance locale et l’organisation de la société civile.  Ce qui est constaté aujourd’hui, c’est une forte disparité régionale et locale par rapport à l’ensemble de ces points. Beaucoup de communes rurales, notamment en zones de montagne, en steppe et dans le Sahara, connaissent des retards importants en matière de développement.
Les territoires ruraux qui se développent sont ceux qui attirent le plus d’investissements pour valoriser leurs ressources spécifiques (ressources naturelles, savoir-faire, patrimoine culturel, etc.). Le principal défi des autorités publiques nationales et locales est donc de créer les conditions susceptibles de libérer les initiatives locales, d’encourager la créativité et d’attirer les investisseurs.
- Le monde rural recèle des potentialités économiques certaines, mais ne semble pas tirer la dynamique de développement dans ces zones. Pourquoi ?
Le développement économique, au sens de création de richesses et d’emplois, reste la pierre angulaire de tout processus de développement rural. Dans certaines régions rurales du pays, ce rôle de locomotive économique est assuré par le secteur agricole, mais dans de nombreuses autres régions, le secteur agricole ne peut porter, à lui seul, la dynamique de développement car la productivité agricole augmente moins vite que la population.
Le développement de nouvelles activités économiques hors agriculture devient une exigence et est la seule issue à la stagnation ou la régression de ces zones. Mais cette diversification économique, nécessaire pour le développement des zones rurales, bute sur la faiblesse des secteurs économiques (tourisme, industrie) à l’échelle nationale.

- En matière de politique publique, des programmes destinés au développement rural ont été lancés. Comment évaluer leur apport par rapport aux besoins de ces populations ?
Depuis le début des années 2000, les pouvoirs publics ont, en effet, engagé une série d’ambitieux programmes de développement agricole et rural qui ont mobilisé d’importants moyens financiers. Beaucoup d’acquis sont enregistrés, notamment en matière d’infrastructures et d’équipements socio-économiques, permettant aux zones rurales de réduire leur retard dans ce domaine.
En matière de développement économique, le bilan est plus mitigé, et géographiquement différencié. Certaines régions (certaines communes de Biskra, El Oued, Tiaret…par exemple) connaissent un développement agricole important engendrant une dynamique économique locale qui semble inclusive. Par contre, d’autres régions peinent à trouver le chemin de la croissance économique, malgré les fonds publics investis.

La principale leçon à tirer de ces politiques est que le développement rural ne se limite pas à la mobilisation de moyens matériels, mais dépend aussi de l’efficacité du cadre organisationnel et réglementaire qui permet l’émergence des acteurs et détermine leur qualité et leurs relations. Des acteurs peu efficaces, des relations conflictuelles ou faibles, des maillons manquants ralentissent le processus de développement que les pouvoirs publics soutiennent par des budgets importants.
Safia Berkouk
 Source: http://www.elwatan.com/economie/le-secteur-agricole-ne-peut-porter-seul-le-developpement-rural-20-04-2015-292826_111.php

dimanche 19 avril 2015

Journées Portes ouvertes sur le Centre de Recherche sur L’Information Scientifique et Technique: CERIST

Journées Portes ouvertes sur le Centre de Recherche sur L’Information Scientifique et Technique: CERIST, Ben Aknoun, Alger les 21 et 22 avril 2015


Les journées portes ouvertes sur le CERIST ont pour objectif principal d’encourager les rencontres entres les différents partenaires du centre, les étudiants et d’échanger des informations. C’est aussi un moyen pratique pour découvrir le CERIST à travers ses produits et prestations en matière de recherche scientifique en IST.
Les journées portes ouvertes auront lieu au niveau de la bibliothèque du CERIST de 9H30 à 15H30. Les participants auront l’occasion de visiter les différents stands où ils trouveront les chercheurs du CERIST pour répondre à leurs questions.
Pour plus d’information, veuillez nous contacter:

vrr@cerist.dz

3ème Congrès International de la Biodiversité Végétale


Sous le thème :
Biodiversité végétale et biotechnologie:

Bilan des découvertes et perspectives de restauration des habitats et de préservation des espèces

 

 

Site web de la manifestation scientifique:

http://www.cibv2015.com/