samedi 14 novembre 2015

Cop21 et agriculture: Les haies sont aussi bonnes pour le climat que les légumineuses ou intercultures

13/11/2015 | par | Terre-net Média

 Limiter l’érosion des sols, favoriser la biodiversité, protéger les cultures et les animaux contre le vent et la chaleur, etc : les atouts des haies bocagères sont multiples. Surtout, elles sont bonnes pour le climat. Intégrées au panel de solutions agricoles pour limiter l’empreinte carbone du secteur, les haies bocagères pourraient permettre une économie de 1,3 Mt éqCO2 par an si les producteurs en doublaient la surface consacrée d’ici 2030, selon l’Ademe.

Les Chambres d’agriculture et l’Inra comptabilisent environ 810 000 ha de haies en France, dont 503 000 sur des terres agricoles. A ces surfaces s’ajoutent environ 150 000 ha d’alignement d’arbres. Selon les espèces plantées, un hectare de haie permet un stockage du carbone, dans le sol et les racines, compris entre 550 et 900 kg CO2/ha/an. Avec 1,8 Mha de ces haies, le secteur agricole pourrait ainsi économiser environ 1,3 Mt éqCO2.

Accroître la surface en haies bocagères permettrait aussi au secteur agricole de s’assurer un gisement d’énergie renouvelable important. Un kilomètre de haie d’une largeur totale de 10 mètres offre un potentiel de production jusqu’à 80 m3 « apparent plaquette » humide (MAP), soit jusqu’à 17 t de bois sec, de quoi permettre le chauffage annuel d’une maison de 150 m2 et d’économiser plus de 1 500 litres de fioul.

Optimiser les débouchés du bois

 

D’un point de vue économique, implanter et entretenir une haie reste coûteux. Selon les Chambres d’agriculture, l’implantation de 100 mètres linéaires coûte de 6 à 15 €, amortissable sur 30 ans. « Des aides sont possibles jusqu’à 80 % », précise l’APCA. Il faut compter ensuite de 10 à 30 €/100 ml/an en entretien, entre la taille et le recépage.
« La plantation et l’entretien des haies doivent être pensés pour optimiser ses services et les débouchés du bois, tout en minimisant les contraintes », explique l’APCA. Le développement de filières courtes collectives, avec les Cuma et les collectivités, permet d’optimiser les chantiers et sécuriser les débouchés. Le coût de revient en bois énergie est ainsi estimé entre 55 et 80 €/t de plaquette sèche. Ces plaquettes sèches peuvent être vendues entre 75 et 110 €/t.

N.B : Données issues de la fiche technique n°2 du kit de communication « Bon pour le climat » de l'APCA.


vendredi 13 novembre 2015

Publication récente de la collection Options Méditerranéennes



Options Méditerranéennes, collection du CIHEAM, vient de publier son dernier numéro, qui réunit les travaux présentés lors de deux séminaires du réseau Foncimed, en 2011 et 2013.

http://om.ciheam.org/om/pdf/b72/b72.pdf

Bulletin de veille thématique COP21


La 21e conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tiendra du 30 novembre au 10 décembre à Paris. Inter-réseaux réalise un bulletin de veille thématique autour de cet événement et des enjeux qu’il soulève. L’objectif est de proposer une sélection bibliographique sur les enjeux des négociations - et plus largement du changement climatique - pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, avec un focus sur l’Afrique.

 Vous pouvez le télécharger en suivant ce lien

Colloque international LESOR’2016 - TUNISIE

Téléchargement de l'appel à communications:


Appel à communications Colloque LESOR'2016 Télécharger Vesion Francaise

Call for papers international conference LESOR'2016 Download English version

jeudi 12 novembre 2015

ISRFG 2016 - 14th International Symposium on Rice Functional Genomics

Organisé par le Cirad.


+ d'infos sur le site de l'événement

Comment les plantes changent de sexe

Publié le 11/11/2015
Par

 

En dix ans de travaux, l'Inra a compris quels étaient les gènes responsables des fleurs mâles et femelles chez les cucurbitacés. Un enjeu important pour améliorer les rendements des semences de melon et de concombre.


Améliorer les rendements des récoltes est une préoccupation ancienne des semenciers. Ce qui l'est moins, c'est de comprendre comment certaines plantes changent de sexe pour augmenter, de manière naturelle, les rendements des cultures. Un seul gène chez les cucurbitacées (melon, concombre, etc.) permet de comprendre comment les fleurs mâles et femelles se développent sur la même plante. Tel est l'exploit accompli par des chercheurs de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) en coopération avec un laboratoire en pharmacie du CNRS et de l'université René Descartes et l'université Bar-Ilan en Israël, publié jeudi 6 novembre dans la revue Science. «C'est la poursuite de nos travaux engagés il y a dix ans. Nous avions d'abord expliqué comment transformer une fleur femelle d'une cucurbitacée en hermaphrodite, publié dans Science en 2008. Puis, comment une fleur mâle devient femelle, accepté par Nature en 2009», rappelle Abdelhafid Bendahmane, chercheur à l'Inra à l'université d'Évry, et principal auteur de la nouvelle publication.

Identifier le gène et le vérifier

Car l'objectif est de faire en sorte que toutes les semences soient femelles, puisque ce seront-elles qui fourniront les fruits comestibles (à de rares exceptions près, comme l'asperge). Pour arriver à comprendre quel était le gène qui code pour la fabrication de l'hormone responsable de la pousse des fleurs femelles, les biologistes ont d'abord croisé des variétés de plantes qui avaient des fleurs exclusivement mâles et celles qui développaient à la fois des fleurs mâles et femelles. «En regardant, les descendants de ces croisements pendant plusieurs mois en serre, et en analysant leur ADN, nous avons identifié plusieurs gènes qui pouvaient être responsables du fait que des plants de concombre développaient seulement des fleurs mâles», explique le professeur Rafael Perl-Treves, de l'université Bar-Ilan.
Puis l'opération a été recommencée sur des milliers d'individus et à l'aide d'une cartographie fine, le gène qui permet la synthèse de l'éthylène (l'hormone végétale) a été identifié. Afin de s'assurer qu'ils avaient trouvé le bon gène, les chercheurs ont ensuite «utilisé une méthode de génétique inverse, appelée Tilling», ajoute Abdelhafid Bendahmane. De nouveaux croisements ont été répétés en essayant de trouver dans une base de 10.000 plantes de la même variété de graines, celles pour laquelle le gène responsable de la production d'éthylène avait muté, et qui donc ne pouvait pas s'exprimer. Combiné aux travaux précédents, les chercheurs ont alors pu obtenir de manière sûre des plants uniquement mâles, femelles ou hermaphrodites.

Améliorer les «rendements des semences dites négligées»

Ces recherches ont conduit à une demande conjointe de brevet, en 2013, revendiqué par l'Inra, les chercheurs et Vilmorin (groupe Limagrain). Elles ouvrent la porte à une amélioration des rendements «pour les semences dites négligées, selon la FAO. En Inde, par exemple, 16 variétés de cucurbitacées cultivées pourraient en bénéficier», ajoute le chercheur de l'Inra. Il y consacre une part des 2,5 millions d'euros des fonds versés par l'ERC (Conseil européen de la recherche).
Mais ces travaux ne sont pas terminés. La prochaine étape consistera à étudier les gènes secondaires, ceux qui jouent un rôle pour réprimer ou au contraire accroître la production des hormones sexuelles des plantes peu étudiées, contrairement au maïs ou au blé.



Cirad: l'ouvrage Changement climatique et agricultures du monde disponible en anglais

Produit par les chercheurs du Cirad en amont de la COP 21, l'ouvrage de synthèse Changement climatique et agricultures du monde est disponible en anglais sous le titre Climate Change and Agriculture Worldwide . Il traite des problématiques des agricultures et des agriculteurs des pays du Sud dans le contexte du changement climatique. Les incertitudes sont nombreuses, les questions multiples, mais des solutions existent, aussi diverses que de nouvelles pratiques agronomiques, le recyclage des résidus agricoles, le diagnostic des maladies émergentes ou les paiements pour services écosystémiques. Des pistes innovantes pour les agricultures du futur dans tous ces pays, accompagnées d'un regard critique sur toutes les grandes manœuvres en cours et ce que cela implique pour la recherche. 


Accéder à la présentation de l'ouvrage en anglais
Climate Change and Agriculture Worldwide
Ed. E. Torquebiau
Springer 2015

Source:  http://www.cirad.fr/actualites/

                                                                                          

mercredi 11 novembre 2015

Carte de fertilité des sols


Le ministère Marocain de l’Agriculture, en collaboration avec le groupe OCP et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a développé une carte de fertilité des sols. Cette carte de fertilité prend pleinement place dans la liste des outils mis en place pour appuyer la stratégie nationale “Plan Maroc Vert” et fait figure de base de donnée scientifique essentielle à une agriculture raisonnée et productive.

La carte de fertilité des sols concerne l’ensemble du territoire marocain soit la superficie agricole utile totale de 8,8 millions d’hectares, elle permet ainsi à chaque agriculteur de répondre de manière efficace aux besoins en engrais, en fertilisants et en eau.

21e Conférence des parties COP21

DU 30 NOVEMBRE AU 11 DÉCEMBRE 2015 À PARIS  



De quoi s'agit-il?

La réponse politique internationale au changement climatique débuta au Sommet de la Terre à Rio en 1992, où la ‘Convention de Rio’ inclut l’adoption de la CCNUCC. Cette convention développa un projet pour l’action visant la stabilisation des concentrations atmosphériques des gaz à effet de serre (GES) pour éviter une « interférence anthropique dangereuse avec le système du climat ». La CCNUCC, qui entra en vigueur le 21 mars 1994, comprend de nos jours un nombre total de membres presque universel : 195 parties.
L’objectif principal de la Conférence annuelle des Parties (‘Conference of Parties’, COP) est de réviser la mise en œuvre de la Convention. La première COP eut lieu à Berlin en 1995, et depuis, des réunions importantes ont inclus la COP3 où le protocole de Kyoto fut adopté, la COP11 où le Plan d’Action de Montréal fut produit, la COP15 à Copenhague où un accord pour prolonger le protocole de Kyoto ne fut malheureusement pas réalisé, et la COP17 à Durban où le Fonds Vert pour le Climat fut créé.
En 2015, la COP21, également connue sous le nom de la Conférence sur le Climat à Paris, envisagera d’obtenir, pour la première fois en plus de 20 ans de négociations aux Nations Unies, un accord universel juridiquement contraignant sur le climat, ayant pour but de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C.
La France jouera un rôle principal international en accueillant cette conférence primordiale, et la COP21 sera l’une des plus grandes conférences internationales jamais organisées dans le pays. Il est prévu que la conférence attire près de 50,000 participants, y compris 25,000 délégués officiels venant des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des agences de l’UN, des ONG, et de la société civile.

Quel était le résultat de la COP20 à Lima ?

En 2014, la COP20, organisée à Lima, attira plus de 15,000 délégués officiels, et les négociateurs conclurent les conversations avec ‘la demande de Lima pour l’action sur le climat’,   un projet de document qui établit les bases pour un nouvel accord global sur le climat.
Alors que la COP20 se déroulait, il y avait plus de 400 conférences dans lesquelles de nouveaux projets et initiatives de recherche furent présentés. Le Sustainable Innovation Forum de 2014 fut le plus grand événement centré sur le commerce pendant la COP20, ayant attiré des orateurs très en vue, des célébrités, et plus de 500 délégués approuvés au préalable –représentant le secteur privé, le gouvernement, les ONG, les agences des Nations Unies et la société civile. Durant les deux semaines de la COP20, plus de 140 conférences de presse furent organisées et plus de 900 journalistes venant de partout dans le monde firent des reportages sur cet événement international.

Comment pouvez-vous participer à la COP21 ?

Le Sustainable Innovation Forum 2015 en partenariat avec le PNUE, convoquera plus de 750 participants à une séance prolongée sur deux jours, afin de renforcer davantage la facilitation des partenariats et d’apporter une plus grande importance à l’innovation de la part du monde des affaires sur le changement climatique. Joignez-vous aux organismes les plus éminents venant de l’entreprise, des gouvernements, des Nations Unies et du service public pour accélérer davantage le développement durable international et pour inspirer l’ambition concernant le climat. Faites partie d’un débat éclairé, collaborez en vous faisant de nouvelles relations et encouragez des partenariats innovants pour le changement.
Organisé par Climate Action en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) en même temps que la COP21, le Forum suscite un débat énergique et permet d’échanger des idées, de partager de la technologie et des solutions qui peuvent devenir des actions positives en faveur d’un programme de développement pour après 2015. Le Sustainable Innovation Forum de 2015 se concentrera sur les développements innovants luttant contre les plus gros problèmes concernant le changement climatique en ce moment.

Ce qu’il faut retenir du dernier rendez-vous avant la COP21
 http://www.cop21.gouv.fr/dernier-rendez-vous-avant-la-cop21-63-ministres-du-monde-entier-a-paris/


Pour visiter le site web officiel de la COP21 et donc pour davantage d’informations, veuillez cliquer ici: http://www.cop21.gouv.fr/

Source: http://www.cop21paris.org/


Conférence Internationale sur les Symbioses Végétales et leurs Applications Biotechnologiques, Agronomiques et Environnementales

Chers collègues, 

Les membres du comité d'organisation ont le grand plaisir de vous annoncer la tenue de la conférence internationale sur les symbioses végétales et leurs applications biotechnologiques, agronomiques et environnementales qui aura lieu à l’université de Khemis Miliana du 19 au 20 Avril 2016. 


mardi 10 novembre 2015

Êtes vous prêt à faire reprogrammer votre ADN ?



Il y a encore quelques années, modifier le génome était un travail long, complexe et coûteux. Mais depuis trois ans, un nouvel outil d’une puissance et d’une précision sans précédent, baptisé CRISPR-CAS9, est en train de révolutionner la génomique. Il utilise un fragment d’ARN capable de guider le gène à insérer vers le site de l’ADN cible, et une enzyme nommée Cas9 coupe ce dernier pour y insérer le nouveau code souhaité.

Pour lire l'article complet, cliquez sur:  http://fr.ubergizmo.com/2015/11/09/reprogrammer-adn-genome.html

70 ans de la FAO (1945-2015)


 

Ce livre raconte l'histoire de ces sept décennies de l'histoire de la FAO, de ses protagonistes et de leurs efforts. Nous avons creusé dans les archives de la FAO afin de mettre en lumière des images en noir et blanc inédites, elles forment un portefeuille d'images évocatrices des premières années de l'Organisation. Le présent livre récite aussi les 10 histoires de succès de l'Organisation. 

Consulter en ligne |


Source:  http://www.fao.org/publications/fr/




FAO: La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2015

Protection sociale et agriculture: Briser le cercle vicieux de la pauvreté rurale

De nombreux pays ont atteint les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la réduction de la pauvreté. D’autres, en revanche, en sont encore loin et le défi de l’après-2015 consistera à éliminer totalement la pauvreté et la faim. Nombre de pays en développement reconnaissent de manière de plus en plus affirmée que des mesures de protection sociale sont nécessaires pour éviter que des personnes déjà pauvres sombrent dans le dénuement total et que des personnes mieux loties se retrouvent elles aussi en situation de pauvreté à la suite d’une crise.

Cette année, La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2015 s’emploie à montrer que des mesures de protection sociale peuvent contribuer à rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de la vulnérabilité des habitants des zones rurales, pour peu qu’on les couple avec une action plus large en faveur du développement agricole et rural.
Source: http://www.fao.org/publications/


Températures douces: quelles conséquences pour l'agriculture?

Publié le 9/11/2015

La météo exceptionnelle de ces derniers jours n'a pas fait que des heureux. Pour preuve, les truffes du Périgord ont pourri et la qualité de la vigne est altérée. Mais tout n'est pas perdu, au contraire, nous assure Thierry Caquet, chercheur à l'INRA. Explications. 

Après celui du 1er novembre, la France a de nouveau connu un week-end d'une douceur inédite pour le mois, avec des températures atteignant jusqu’à 14°c au-dessus de la normale. Un record pour la saison.

 

lundi 9 novembre 2015

Agriculture : Création d’une joint-venture algéro-américaine

Un protocole d’accord pour la création d’une joint-venture algéro-américaine dans le domaine agricole a été signé, hier à Alger, entre le groupe industriel agroalimentaire algérien Lacheb et le groupe agricole international américain AIAG.

L’accord a été paraphé en présence de l’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, Mme Joan A. Polaschik, du président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, de la représentante du ministère algérien de l’Agriculture, Mme Hadjrès, et du vice-président du FCE, Mohamed Baïri.

La joint-venture, dénommée Firma, d’un coût de 100 millions de dollars, sera implantée à Mostaganem et Mascara et couvrira plusieurs domaines agricoles, dont les techniques d’irrigation, la semence de pomme de terre et des céréales, l’élevage bovin et la formation.

Le président de la délégation américaine a assuré ses partenaires de l’engagement des Etats-Unis en matière de transfert technologique et de savoir-faire. La représentante du ministère de l’Agriculture a indiqué, pour sa part, que l’accord en question permettra à l’Algérie d’introduire et de mettre au point des variétés américaines de semences de pomme de terre et de céréales.
Dans un futur proche, une autre joint-venture dans le domaine de la production animalière sera créée entre des entreprises américaines et la Société de gestion des participations de l’Etat des productions animales (SGP-Proda). La diplomate américaine n’a pas manqué, quant à elle, de mettre en exergue l’importance de cet accord, précisant que la coopération dans le domaine agricole est un axe principal dans les relations algéro-américaines.
Lyès M.
Source: http://www.elwatan.com/actualite/agriculture-creation-d-une-joint-venture-algero-americaine-09-11-2015-307217_109.php

La sexualité des cucurbitacées dévoilée

Publié le 09/11/2015



Comment, sur une même plante, des fleurs mâles et des fleurs femelles parviennent-elles à coexister ? En étudiant le melon et le concombre, des chercheurs de l'Inra France révèlent des mécanismes génétiques de détermination du sexe chez les plantes jusque-là inconnus. Publiés dans Science le 6 novembre 2015, leurs travaux revêtent un intérêt agronomique important en termes de sélection et de production des plantes cultivées.

La grande majorité des végétaux sont hermaphrodites, c'est-à-dire que leurs fleurs renferment à la fois des organes mâles et femelles. Cependant, certaines espèces ont des fleurs de sexe séparé, soit sur la même plante, soit sur des plantes différentes qui sont donc des espèces modèles pour l'étude du déterminisme sexuel chez les plantes. C'est le cas de la famille des Cucurbitacées qui rassemble entre autre pastèque, melon, concombre, courgette...

Chez le melon et le concombre, la plupart des variétés cultivées sont principalement monoïques (présence de fleurs mâles et de fleurs femelles sur une même plante) ou andromonoïques (fleurs mâles et fleurs hermaphrodites séparément sur une même plante). Plus minoritairement, les plantes peuvent également être gynoïques (uniquement des fleurs femelles) ou hermaphrodites (uniquement des fleurs hermaphrodites).
En 2008, le gène impliqué dans le contrôle de la formation des organes mâles dans les fleurs pistillées (avec un appareil reproducteur femelle) a été identifié chez le melon. L'expression de ce gène CmACS7 inhibe le développement des étamines (appareil reproducteur mâle des fleurs), entraînant ainsi le développement d'une fleur femelle. Lorsque ce gène est muté, alors les fleurs femelles deviennent hermaphrodites. Puis, en 2009, c'est au tour du gène impliqué dans le contrôle de la formation des organes femelles d'être mis en évidence chez le melon. Baptisé CmWIP1, son expression inhibe le développement du pistil (appareil reproducteur femelle des fleurs) entraînant alors le développement d'une fleur mâle. Lorsque ce gène est muté, la gynoécie apparaît chez le melon.

Dans ce modèle génétique, il restait à décrypter la co-existence des fleurs mâles et des fleurs femelles sur une même plante chez les espèces monoïques. ? Et à comprendre comment les plantes dioïques parviennent à se développer. C'est ce processus que sont parvenus à décrire les chercheurs de l'Inra. En étudiant le melon et le concombre, ils ont découvert que si le gène CmWIP1 permet l'expression de fleurs mâles dans les tiges principales, le gène CmASC11 inhibe l'expression de CmWIP1 au niveau des ramifications de la plante et y entraîne le développement de fleurs femelles. Lorsque le gène CmASC11 ne s'exprime pas, on observe alors le développement de fleurs mâles. En déchiffrant le mécanisme génétique qui conduit aux espèces monoïques, ils ont créé des espèces dioïques artificielles ce qui leur a permis de proposer un modèle d'évolution du sexe chez les plantes qui va des espèces hermaphrodites aux dioïques en passant par un stade intermédiaire des espèces monoïques.

Ces résultats laissent entrevoir des applications agronomiques considérables. D'abord en termes de maîtrise de la reproduction des plantes : la production plus importante de plantes femelles (à l'origine de la formation des fruits) permettrait d'améliorer les rendements. Ils permettent également d'envisager le contrôle du développement des fleurs chez le melon, mais également chez d'autres espèces. Ces travaux de transfert sont en cours dans le cadre d'un projet financé par l'ERC advanced Grant SEXYPART (European Research Council).

Source:  http://www.newspress.fr/Communique_FR_292626_650.aspx


dimanche 8 novembre 2015

Afrique du Nord - Moyen-Orient à l'horizon 2050, vers une dépendance accrue aux importations agricoles

Ce « point-chaud » climatique importe aujourd’hui 40 % des denrées nécessaires à son alimentation. Une dépendance alimentaire qui s’accentuerait dans les années à venir si les effets du changement climatique ne sont pas contenus. Les résultats de cette étude, menée par l’Inra pour le compte de Pluriagri*, ont été présentés à Paris le 28 octobre 2015.


 ans une région complexe au plan géopolitique, les importations agricoles et les politiques alimentaires pèsent dans le budget des états et atteignent leurs limites en matière de lutte contre la pauvreté. Comme le souligne S. Abis (2012)** cette région est le « miroir grossissant des défis alimentaires mondiaux et [… le] baromètre des compétitions auxquelles participent les grands acteurs agricoles de la planète »… L’étude menée par l’Inra a réuni agronomes, économistes et politologues pour analyser les composantes du système alimentaire de cette région et identifier ce qui pouvait accroître ou freiner sa dépendance alimentaire. Les résultats ont été présentés le 28 octobre à Paris.

Une dépendance alimentaire qui s’accroit, multipliée par quatre en 50 ans

En 50 ans, la population de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient est multipliée par 3,5 pendant que le régime alimentaire évolue pour s’occidentaliser. Sous ces effets conjugués, la demande en produits agricoles est multipliée par six, celle en produits végétaux est multipliée par huit directement les besoins de l’alimentation animale et par six pour la frange destinée à l’alimentation humaine.
Dans le même temps, avec des différences marquées selon les pays de la région, la production céréalière, majoritaire, quadruple mais reste en deçà de la demande. La région est aujourd’hui l’une des plus dépendantes au monde pour son approvisionnement en céréales. Quant aux productions animales, elles quintuplent en l’espace de 50 ans, avec des mutations : si la production de lait garde son importance, l’élevage extensif de petits ruminants régresse tandis que les élevages intensifs de volailles progressent. La région est aride, peu de terres sont cultivables. Aujourd’hui 34 % des terres sont irriguées, la limite des disponibilités en eau est atteinte.
La dépendance aux importations est ainsi passée de 10 à 40 % en 50 ans avec un recours aux fournisseurs historiques Européens et Nord Américains du Nord qui s’élargi à d’autres pays tels que l’Amérique  du Sud pour les oléoprotéagineux et les pays de l’ex-URSS pour les céréales. La région est en revanche exportatrice de fruits et légumes.

Juguler le changement climatique, un levier essentiel

Parmi les différentes simulations réalisées dans cette étude,  trois d’entre elles agissent comme des  leviers pour limiter la dépendance alimentaire de cette région à l’horizon 2050 : le progrès technique qui augmenterait la production locale, le changement de régime alimentaire s’orientant  vers la diète méditerranéenne, et la réduction des pertes et gaspillages. Pris isolément, aucun de ces leviers n’a d’effet. Dans le cas où aucune mesure ne serait prise pour limiter le changement climatique, on anticipe une forte croissance de la dépendance alimentaire : le Maghreb serait particulièrement exposé, perdant 50 % de ses terres cultivables. Les effets climatiques accentueraient encore les tensions sur l’utilisation de l’eau et des sols, et celles liées à l’urbanisation et à la main d’œuvre. Tout ceci accélèrerait la dépendance aux importations et pourrait maintenir ou renforcer la pauvreté.
Seule la combinaison des trois leviers – progrès technique, régime alimentaire, pertes et gaspillages - aurait une efficacité, ce qui suppose des politiques publiques fortes en appui. Mais les simulations démontrent que la façon la plus efficace de lutter serait de limiter le changement climatique, ce qui suppose là-encore un engagement politique.