vendredi 12 février 2016

Une nouvelle étude estime que l’agriculture bio peut nourrir le monde

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Dans les campagnes françaises, les agriculteurs conventionnels frappés par la crise ne dédaignent plus l’agriculture bio. Certains l’envisagent même comme une solution à leurs problèmes. Ils s’interrogent cependant sur sa capacité à nourrir le monde, qui comptera 9 milliards d’habitants en 2050. Une étude réalisée par deux agronomes américains – John Reganold et Jonathan Wachter – pourrait les rassurer. On savait déjà que les écarts de rendements entre agriculture conventionnelle et agriculture bio, qui sont de 20% en moyenne en faveur de l’agriculture chimique, pouvaient être réduits à 9% en polyculture bio comparé à une monoculture conventionnelle [1].

Mais John Reganold et Jonathan Wachter affirment que la bio peut faire encore mieux, notamment en cas d’épisodes climatiques extrêmes. « En cas de sécheresses sévères, qui risquent d’augmenter avec le réchauffement climatique, les fermes biologiques ont un meilleur rendement parce que leurs sols sont mieux préservés et donc mieux à même de retenir l’eau », remarque John Reganold. Selon les chercheurs, un meilleur financement de la recherche pourrait encore améliorer la rentabilité de ces cultures sans pesticides. À développer notamment : des variétés adaptées à des modes de cultures sans pesticides ni engrais. Les deux chercheurs rappellent aussi que l’agriculture biologique est finalement plus profitable aux producteurs, car les prix sont plus rémunérateurs [2].

Les fermes bios comprennent aussi de nombreux avantages environnementaux : les sols stockent davantage de carbone et s’érodent moins. Terre et eau sont moins pollués. Les émissions de gaz à effet de serre sont plus faibles. Contrairement à l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique permet une augmentation de la biodiversité des plantes, des insectes, des animaux, des microbes et de la diversité génétique en général. Cette biodiversité augmente les services rendus par la nature, comme la pollinisation, et renforce la capacité des systèmes agricoles à s’adapter aux changements, climatiques par exemple. Les agriculteurs qui travaillent en bio contractent moins de maladies chroniques que leurs collègues conventionnels. « Il ne s’agit pas seulement de produire assez, mais de faire en sorte que l’agriculture soit respectueuse de l’environnement, et de s’assurer que la nourriture va bien à ceux et celles qui en ont besoin, souligne John Reganold. Si on regarde les calories produites per capita, il y a suffisamment de nourriture pour sept milliards de personnes actuellement, mais nous en gaspillons 30 à 40 % ! »

Notes

[1Sur les différences de rendements entre agriculture bio et agriculture conventionnelle, lire cette étude.
[2À propos de la rentabilité économique des fermes bios, voir cette étude.

Source 


 

jeudi 11 février 2016

Symposium international sur le rôle des biotechnologies agricoles dans les systèmes alimentaires durables et la nutrition

Ce symposium international s'intéressera à la façon dont l'application des sciences et des technologies, particulièrement les biotechnologies agricoles, pourrait bénéficier aux petits agriculteurs en développant des systèmes alimentaires durables et en améliorant la nutrition compte tenu du contexte lié au changement climatique.

Le symposium adoptera une approche transversale, couvrant les secteurs des cultures agronomiques, de l'élevage, de la foresterie et des pêches. Il s'attachera aussi à balayer un large spectre des biotechnologies disponibles, comme la fermentation microbienne des aliments, la culture des tissus végétaux, les technologies de la reproduction en élevage, l'utilisation des marqueurs moléculaires, la modification génique et d'autres technologies.
Ce symposium se déroulera pendant deux jours et demi. Le Directeur-Général de la FAO ainsi que quatre conférenciers majeurs participeront à la session plénière d'ouverture du 15 février. Une réunion ministérielle de haut niveau aura lieu le 16 février. Trois sessions parallèles auront lieu chaque jour. Le symposium se clôturera le 17 février 2016 par une session plénière finale qui rendra compte des conclusions des sessions parallèles. 

Mise à jour (10/02/2016)

1. La brochure du Symposium, longue de 8 pages, est désormais consultable en anglais, espagnol et français

2. Le résumé des présentations est également consultable. Ce document comporte des résumés, de deux pages chacun, qui synthétisent les présentations des neuf sessions parallèles et de la session plénière d'ouverture et sera actualisé au fur et à mesure.







La FAO appelle à une action internationale face à la résistance aux antimicrobiens

La résistance aux antimicrobiens (RAM) est «une menace émergente pesant sur la santé publique» et nécessite un effort coordonné au niveau mondial pour lutter contre les risques qu'elle représente pour la sécurité alimentaire, souligne aujourd’hui la Directrice générale adjointe de la FAO Maria Helena Semedo.

60 ans que l'agriculture a tout faux

Des chercheurs français démontrent que les rendements des cultures sont plus élevés quand différentes plantes sont mélangées et qu’elles possèdent un patrimoine génétique diversifié. L’exact contraire de ce que fait l’agriculture depuis 60 ans.

"C’est un nouveau paradigme" s’enthousiasme Cyrille Violle, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE-CNRS/université de Montpellier). Dans le cadre du projet PRAISE sur l’amélioration génétique des prairies semées (financé par l’Agence nationale de la recherche), le CEFE et l’Inra de Lusignan dans la Vienne ont mené une expérimentation originale par sa démarche et totalement nouvelle pour la science. "Pendant un an, nous avons cultivé sur 120 mini-parcelles de 1,2 m sur 1,3 cinq espèces fourragères (luzerne, trèfle blanc, ray-grass, dactyle, fétuque), explique Cyrille Violle. Des parcelles ont accueilli une seule plante en monoculture, d’autres les 5 en polyculture, et nous avons également fait varier la diversité génétique, certaines parcelles n’abritant qu’un seul type, d’autres cinq ou dix génotypes". Certaines parcelles ont été irriguées d’autres pas, pour vérifier le comportement des plantes en situation de sécheresse.

mardi 9 février 2016

Vidéo: lutte biologique à la Grande Comore

Nicolas Odaglia, Ingénieur de Recherche au Cirad, était chargé d’évaluer l’impact d’une action de lutte biologique menée huit ans auparavant à la Grande Comore pour réguler les populations d’aleurodes sur les cocotiers de l’île.




Source; BioAgri
 

BIENTOT, UN BASSIN LAITIER A BORDJIA (HACIANE - MOSTAGANEM)

Le wali de Mostaganem a présidé, hier, une réunion consacrée à l’étude de la situation de la zone d’activités de Bordjia dans la Commune de Haciane. Cette zone qui s’étend sur une superficie de près de 1700 hectares devrait accueillir le méga projet américain de la ferme laitière.

En effet, des investisseurs américains envisagent de mettre en place un grand élevage de vaches laitières qui permettra, selon nos sources, à l’Algérie de faire des économies de près de 40% en matière d’importation de la poudre de lait. Selon les mêmes sources, l’Algérie importe l’équivalent de 2 milliards de dollars de poudre de lait, ce qui pèse lourdement sur les dépenses de l’Etat dédiées à l’achat de produits de première nécessité. À cet effet, le projet d’un bassin laitier à Mostaganem vient à point nommé pour alléger la facture d’importation de ce produit. En effet, plus de 10 000 vaches de race américaine devraient être importées pour produire l’équivalent de 33 litres de lait par jour et par vache. 
 
Les promoteurs du projet disent que comparativement aux vaches de race américaine, les vaches locales produisent entre 14 et 15 litres par jour, c’est-à-dire elles sont moins productives que ses semblables américaines. On apprend, dans ce contexte, qu’un bureau d’étude, relevant du ministère de l’agriculture a été chargé de faire l’étude de viabilisation de la zone d’activités de Bordjia qui  englobe des parcelles de Bordija, Kouara et Haciane. Le wali de Mostaganem, M. Temmar Abdelwahid, a décidé, au cours de la réunion, tenue dans son cabinet de réserver 20 hectares pour chaque investisseur dans cette zone d’activités, préférant voir la persévérance  de l’investisseur qui veut concrétiser son projet. Il y aura aussi 73 hectares réservés aux petites et moyennes entreprises. Le wali fut informé qu’habituellement l’investisseur est tenu de contribuer de près de 7 milliards de centimes pour pouvoir prendre possession de l’assiette foncière.  M. Temmar a jugé cette somme demandée un peu exagérée et qu’elle ferait fuir les investisseurs ‘’sérieux’’, désireux d’investir à Mostaganem. Il a demandé, à cet effet, de faire en sorte de la diminuer, notamment pour cette région qui, a-t-il dit, verra le passage de la prochaine  ligne ferroviaire qui reliera Mostaganem à Oran via Hassi Mefsoukh et aussi le port de Mostaganem, ce qui offrira une opportunité pour les investisseurs pour écouler leurs marchandises en utilisant les wagons du train. Par ailleurs, des fellahs de la région auraient informé le wali que la terre de la zone d’activités de Bordjia est fertile, ce qui a poussé ce dernier à prévoir une sortie pour ce samedi pour s’enquérir de visu de l’exactitude de l’information, car aucun investissement ne sera toléré sur une terre ‘’agricole’’ fertile, a-t-il affirmé. Avant d’ajouter ; ‘’s’il y a possibilité de contourner les terres agricoles, on le fera’’.    
 


Conférence internationale Agromed 2016

AgroMed International Conference 2016

La conférence Agromed 2016 est organisée par le réseau Agromed, dans le cadre du programme ENVI-Med. ENVI-Med est destiné à susciter et renforcer les collaborations scientifiques et technologiques et les mises en réseau de recherches axées sur le développement durable et la compréhension du fonctionnement environnemental du bassin méditerranéen.

La conférence vise à débattre des changements actuels dans l'usage des sols du bassin méditerranéen, notamment de la dynamique des systèmes agricoles et fonciers, et des concurrences possibles entre usages agricoles et non agricoles (urbains, de nature) des sols. Sont bienvenues :
  • les études de cas portant sur le bassin méditerranéen, à des échelles locales régionales ou nationales,
  • les comparaisons de différents cas méditerranéens,
  • les propositions méthodologiques pour l'intégration de différentes échelles spatiales ou temporelles.
Les contributions fondées sur des analyses spatiales comme les études socio-économiques et les analyses de réseaux sont possibles.
Il est prévu l'édition d'un numéro spécial de la revue Land Use Policy à partir d'une sélection des contributions.

L'appel à contributions est ouvert jusqu'au 6 mai 2016.

 

Des produits de terroirs du Sahara Algérien

Présenté par Dr SENOUSSI Hakim* & Dr BRADAI Lyès** (Université Kasdi Merbah Ouargla,Algérie)

Référent LAMES : Mélanie Requier-Desjardins

Administrateur scientifique, Enseignant-Chercheur au CIHEAM-IAMM

L'Algérie dispose d'un vaste territoire saharien qui intègre des espaces oasiens fonctionnant comme de petites villes auréolées de leurs terroirs cultivés et naturels. Jadis ces territoires étaient considérés comme seule et véritable assurance contre la famine, rentrant dans une logique d'autosubsistance. Aujourd'hui, leurs véritables ressources s'avèrent diverses et stratégiques. La violence du contraste qu'offrent les oasis avec les étendues désertiques sont bien là pour témoigner de la réalité saharienne et de l’émergence de produits de terroirs aux qualités avérées.

Première édition de CLIMATE CHANCE -Sommet mondial des acteurs du climat - Appel à Contribution

Un nouveau sommet

Un sommet dédié à l'action concrète

 

Les mycorhizes : L'essor de la nouvelle révolution verte (livre Edition 2016)



J. André Fortin; Yves Piché; Christian Plenchette 

 J. André Fortin a enseigné à l’université Laval et à l’université de Montréal où il a fondé le Centre de recherche en biologie forestière et l’Institut de recherche en biologie végétale. Ses travaux sur les mycorhizes, auxquelles il s’intéresse depuis plus de 50 ans, lui ont valu une reconnaissance internationale. Pionnier dans l’étude de ce phénomène, il a contribué à montrer que la symbiose n’est pas une exception, mais plutôt la règle dans le monde végétal, voire dans tous les milieux vivants. Issu de la sphère des mycologues amateurs, il a conservé le goût de faire connaître les champignons, surtout mycorhiziens, au grand public.

Les mycorhizes sont formées par des champignons microscopiques qui font merveille en horticulture en travaillant en symbiose avec les racines des plantes. L'intérêt scientifique et pratique de ces symbioses pour l'ensemble des végétaux a été clairement démontré, en horticulture, en agriculture, en foresterie, et en environnement. Cette nouvelle édition vise à la fois à faire comprendre la biologie des mycorhizes et comment en tirer profit dans de très nombreux aspects de la culture des plantes et de leur protection, tout en assurant le maintien des équilibres naturels.


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Importation de céréales: L’Algérie lance un nouvel appel d’offre

Pour l'ensemble de l'année 2015, l’Algérie a importé 8,5 millions de tonnes de blé tendre (qui représentent 70% de toutes les céréales importées). La commande passée en décembre 2015 pour 500.000 tonnes sera fournie en avril/mai 2016. Photo : DR



Les importations algériennes en céréales se suivent et se ressemblent. Chaque année, entre 2 et 2,5 milliards de dollars son consacrés à l’achat du premier aliment des Algériens, principalement en blé dur et blé tendre. En 2014, la facture d’importation de blé était de 2,4 milliards de dollars. 10% de plus que l’année précédente. En 2015, une partie de la production nationale était affectée par la séchresse, ce qui risque de se répéter cette année avec une saison hivernale qui n’a pas connu de grandes pluies. Le gouvernement compte sur les mois de mars et avril, période de croissance des épis. Mais, cela demeure lié aux aléas climatiques de plus en plus fréquents.

Quant aux périmètres irrigués, ils ne couvrent actuellement que 1,2 millions d’hectares, destinés principalement aux maraîchages et à l’arboriculture. Le ministère de l’Agriculture ambitionne de porter cette superficie à 2,5 millions d’hectares en 2019, en exploitant les nouvelles capacités de stockage acquises par la construction de barrages hydrauliques.
Cependant, une grande partie des céréales sera toujours appelée à être conduite en sec, sachant que les superficies emblavées dépassent les 3,5 millions d’ha/an.

Avec le régime alimentaire des Algériens, constitué essentiellement de céréales, la problématique de la production et de la productivité se posera sous peu en termes de sécurité alimentaire.

Malgré les efforts du gouvernement tendant à réduire la facture des importations, l’achat des céréales sur les marchés mondiaux demeurera un besoin incompressible.
Exploitation l’opportunité du recul des cours du blé sur le marché mondial (178 dollars/tonne), l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) a lancé appel d’offre, au cours de ces derniers jours,  pour l’acquisition de 840.000 tonnes de blé tendre. Cela lui permettra de renforcer ses stocks, après la commande faite en décembre dernier portant sur l’importation de 500.000 tonnes.

Pour l’ensemble de l’année 2015, l’Algérie a importé 8,5 millions de tonnes de blé tendre (qui représentent 70% de toutes les céréales importées). La commande passée en décembre 2015 pour 500.000 tonnes sera fournie en avril/mai 2016.