samedi 28 février 2015

l'alternative du biocontrôle

Publié le 24/02/2015



Le biocontrôle est défini comme un ensemble de méthodes de protection des cultures basées sur le recours à des organismes vivants ou des substances naturelles. L’Inra est un acteur majeur de la recherche scientifique de cette évolution, en développant des projets qui vont du plus fondamental jusqu’au transfert et à l’application des solutions.
Des méthodes de lutte ont été développées et ont permis de maintenir un bon niveau de production. La plus largement utilisée dans les conditions de production actuelle reste la lutte chimique, qui n’est pas sans conséquence pour l’environnement et la santé humaine. Un effort majeur est engagé depuis quelques années pour proposer des solutions alternatives efficaces.
On distingue souvent quatre catégories d'approches en biocontrôle, basées sur :
  • des macro-organismes (insectes, nématodes, etc.),
  • des micro-organismes (virus, bactéries ou champignons),
  • des médiateurs chimiques (phéromones), ou
  • des substances naturelles d’origine minérale, végétale ou animale.


La volonté de réduire la dépendance de l’agriculture aux pesticides de synthèse stimule de façon croissante l’innovation dans le domaine du biocontrôle. L’Inra France est un acteur majeur de la recherche scientifique de cette évolution, en développant des projets qui vont du plus fondamental jusqu’au transfert et à l’application des solutions. Pour développer ces méthodes et faciliter leur application sur le terrain, le département Santé des plantes et environnement (SPE) de l’Inra a engagé depuis plusieurs années des recherches dans le domaine du biocontrôle et développe des collaborations avec les entreprises privées pour proposer des solutions innovantes.

Pour pouvoir réduire de manière drastique l’usage de produits phytosanitaires (plan Écophyto), il est nécessaire en particulier de faciliter la mise sur le marché de produits de biocontrôle, alternatifs aux produits phytosanitaires de synthèse. Dans le domaine de l'entomologie, par exemple, les recherches de l’Inra sont à l’origine du développement de Biotop, l’une des plus anciennes entreprises de lutte biologique. La collaboration entre l’Inra et Biotop a notamment donné naissance à un des principaux produits de lutte biologique contre la pyrale du maïs, le trichogramme.
Les recherches en virologie et écologie chimique ont également abouti à la mise sur le marché de solutions de biocontrôle très utilisées contre le carpocapse du pommier, la carpovirusine et la confusion sexuelle par phéromones. Ces solutions sont constamment améliorées grâce à une collaboration entre les entreprises et l’Inra.

D'autres recherches portent sur les molécules utilisées par les ennemis naturels pour attaquer les ravageurs, sur les bactéries symbiotiques des ravageurs et auxiliaires, ou encore sur les communautés microbiennes influençant les épidémies dans les cultures. Elles ouvrent de nombreuses pistes d’innovation à explorer pour créer des solutions applicables en biocontrôle.

Pour aller plus loin

Dossier « Biocontrôle » sur le site du département Santé des plantes
Pour développer ces méthodes et faciliter leur application sur le terrain, le département Santé des Plantes et Environnement (SPE) de l’Inra a engagé depuis plusieurs années des recherches dans le domaine du biocontrôle et développe des collaborations avec les entreprises privées pour proposer des solutions innoantes. > Lire le dossier

 Source: http://www.inra.fr/Grand-public/Sante-des-plantes/Tous-les-dossiers/Biocontrole

jeudi 26 février 2015

Revue de presse hebdomadaire de l'INRAA du 22 au 26 février 2015

Veuillez télécharger la revue de presse hebdomadaire de cette semaine relative aux activités du monde agricole nationale en format pdf :

 https://drive.google.com/file/d/0B31_DDeBbdcneFlOdVI2MHBjem8/view?usp=sharing

 

 

Vietnam: Renforcement du contrôle des fruits chinois importés: un autre exemple à suivre

25/02/2015

 Le Département de protection des végétaux du ministère de l'Agriculture et du Développement rural du Vietnam a demandé aux postes de contrôle des végétaux basés au niveau des postes frontaliers - en particulier ceux au long de la frontière au Nord - de réviser le processus d'importation de fruits chinois au Vietnam.

Une demande avancée suite à une note officielle de l'Administration de la sécurité et de l’hygiène des denrées alimentaires du ministère de la Santé, et à un message officiel des organes compétents australiens alertant sur le fait que des fruits chinois expédiés en Australie sont prétendument contaminés par le virus de l'hépatite A (VHA).

Le 24 février, le quotidien Sai Gon Giai Phong (Saigon libérée) a cité le Département de protection des végétaux, en disant qu'il avait reçu un avertissement des agences australiennes de 13 cas suspects de VHA après avoir mangé de fruits surgelés en provenance de Chine.

Les fruits prétendument contaminés, importés par la compagnie Patties Foods, ont été cultivés au Chili et en Chine et emballés dans une usine basée en Chine.

Selon Nguyen Thi Ha, chef de l’office de contrôle des végétaux de la région 7 couvrant la frontière des provinces septentrionales de Lang Son et Cao Bang, les récentes importations de fruits chinois au Vietnam ont été inspectées conformément à la réglementation et rien d'anormal n'a été détecté.

Plus tôt, les médias étrangers ont rapporté que près de 450.000 Australiens auraient consommé des fruits emballés d'origine chinoise potentiellement contaminés par le VHA. 18 personnes ont été diagnostiquées avec la maladie et les experts craignent que de nouveaux cas apparaissent prochainement, la période d'incubation pouvant aller jusqu'à sept semaines.

Auparavant, plus de 70.000 paquets de fruits chinois de la compagnie Patties Foods étaient vendus en Australie chaque semaine, cite le journal Sai Gon Giai Phong. - VNA


mercredi 25 février 2015

Ce composé d’huile d’olive tue les cellules cancéreuses en moins d’une heure

 


 Le mécanisme d’action de ce polyphénol antioxydant vient d’être élucidé par des chercheurs américains. Et il est redoutable pour les cellules cancéreuses. 


Un filet d’huile d’olive sur une salade ça n’a l’air de rien, et pourtant ! Pourvu qu’elle soit d’excellente qualité, cette huile végétale recèle de précieux composants, notamment un polyphénol, l’oléocanthal (OC), aux vertus extraordinaires : il tuerait les cellules cancéreuses, par un processus qui vient d’être élucidé, en moins d’une heure ! Telle est la découverte d’une équipe américaine de l’université Rutgers et du Hunter College de la City University of New York publiée dans la revue Molecular & Cellular Oncology.
L’oléocanthal est un composé antioxydant présent dans les huiles d’olive extra-vierges, bien conservé si l’huile a été obtenue par extraction à froid (en dessous de 27 °C). Cette molécule était déjà connue pour inhiber la prolifération de certaines cellules cancéreuses — chez la souris — mais le mécanisme était jusque-là mal connu. Les auteurs des travaux, Onica LeGendre, Paul Breslin et David Foster, ont choisi d’étudier les effets de l’OC sur les cellules cancéreuses (prostate, sein, pancréas) et non cancéreuses, in vitro. Résultat : ils ont, sans surprise, observé que les cellules cancéreuses mourraient. Mais, beaucoup plus vite qu’escompté !

L'apoptose, ou le suicide des cellules cancéreuses

En règle générale, des cellules qui meurent entrent en apoptose, une sorte de suicide, en 16 à 24 heures. En présence d’oléocanthal, les cellules cancéreuses sont mortes en un très court laps de temps : 30 minutes pour les plus rapides ! L’apoptose ne pouvait donc pas être le seul processus à l’œuvre.
Grâce à l’analyse fine des facteurs cellulaires dans leur boîte de Petri, les chercheurs ont établi une hypothèse. Pour eux l’oléocanthal pénètre à l’intérieur des cellules cancéreuses et détruit les lysosomes, sortes de petits sacs internes qui accumulent les déchets. Les lysosomes sont plus gros dans les cellules cancéreuses que dans les cellules saines et sont plus fragiles aussi. L’oléocanthal endommage visiblement la membrane de ces sacs en inhibant une enzyme, c’est alors que les fonctions cellulaires commencent à faiblir puis la cellule meurt. Tandis que les cellules saines, elles, demeurent intactes. "Cibler la stabilité de la membrane lysosomale représente une nouvelle approche pour induire la mort des cellules cancéreuses", concluent les auteurs.

2,25 litres d’huile d’olive

De là à faire de l’huile d’olive un médicament anticancer, il y a un grand pas que les chercheurs ne franchissent pas. Tout d’abord cette étude ne porte que sur des cultures de cellules, bien éloignées de la complexité d’un organisme multicellulaire. Et puis, David Foster sort sa calculette : "Dans une huile d’olive extra-vierge de haute qualité, l’oléocanthal est à une concentration d’environ 0,2 mg/ml. Or pour avoir un effet anticancéreux chez la souris, de précédentes études ont montré qu’il fallait leur administrer 0,15 mg d’OC par souris. De ce fait  pour un sujet de 90 kilos (l’équivalent de 3000 souris) il faudrait consommer 450 mg d’OC [0,15 mg X 3000 = 450 mg] pour obtenir la même dose efficace soit boire [(1 ml/0,2 mg) X 450 mg = 2250 ml] soit 2,25 litres d’huile d’olive !"
"La dose utilisée dans les essais chez la souris est très élevée, confirme Paul Breslin, mais il est raisonnable de penser qu’une exposition continue quotidienne [à l’oléocanthal] au cours de la vie pourrait avoir un gros effet aux niveaux observés." Et de conclure logiquement que "nous avons besoin de plus d’études animales et puis d’essais humains".









mardi 24 février 2015

L’agriculture, pilier de l’économie du Vietnam en 2014 : un exemple à suivre

Publié le 24/02/2015


 L’agriculture vietnamienne a enregistré des résultats encourageants en 2014 avec une croissance de 3,3% en variation annuelle. Photo/VNA


2014 est une année difficile pour l’économie vietnamienne. Et dans ce contexte plus ou moins morose, l’agriculture reste le fer de lance permettant au pays de surmonter ses difficultés et se dépasser.

Le secteur agricole a fait une percée en 2014 avec une croissance de 3,3% en glissement annuel, qui marque sa reprise après deux années à 2,6%. Ses exportations ont progressé de 11,2% en volume et et 30,8 % en chiffre d’affaires. Mais le plus important, c’est que la balance commerciale de ce secteur est bénéficiaire de 9,5 milliards de dollars, selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cao Duc Phat.

Cette croissance a été soutenue par deux groupes de produits d’exportation majeure que sont les produits aquatiques et ceux du bois. Les exportations des premiers ont atteint le record de 7,92 milliards de dollars, avec pour premier marché les États-Unis qui représentent, à eux seuls, 21,8% des exportations vietnamiennes. Quant aux seconds, ils ont dégagé plus de 6,5 milliards de dollars, les États-Unis, la Chine et le Japon représentant plus de 66 % des exportations.

L’année dernière, ce sont les crevettes qui ont créé la surprise avec un chiffre d’affaires de 4 milliards, les poissons tra (pangasius), d’ordinaire en tête, n’ayant réalisé que 1,8 milliard. Enfin, nouvelle contribution majeure aux exportations nationales, le café avec 3,62 milliards de dollars, grâce à ses deux premiers débouchés que sont l'Allemagne et les États-Unis. D’autres produits dont le commerce est rentable, comme le riz et le caoutchouc, ont, en revanche, reculé, mais en termes de chiffres d’affaires seulement, en raison d’une chute des cours mondiaux.

Le secteur agricole, sylvicole et aquicole est appelé à d’importants efforts en 2015 s’il veut maintenir une croissance de 3% à 3,3%. Pour ce, il faudra que la production augmente d’entre 3,5% et 3,7%, et qu’il réalise des exportations de 31 milliards de dollars. Une autre de ses importantes missions est de se préparer à l’application des accords internationaux, notamment de répondre aux engagements du pays envers l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui le concernent, ainsi que les accords de libre-échange. L’ouverture de l’agriculture vietnamienne lato sensu est déjà importante puisque la fiscalité de l’importation de presque tous les produits agricoles a déjà été annulée...


Se restructurer pour augmenter la valeur

En 2015, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural va privilégier l'innovation dans la promotion du commerce et l'amélioration de la qualité des produits agricoles, sylvicoles et aquacoles, informe le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cao Duc Phat. En ce sens, le ministère accordera une priorité au programme de restructuration agricole sur la base de l’aménagement global du développement du secteur agricole de 2012. L’objectif de ce programme est d’accroître la production agricole nationale de 20% d’ici à 2020, de réduire les pertes après récolte de 50% par rapport à celles d’aujourd’hui. La qualité des produits majeurs comme le riz, le café et les pangasius devra être fortement améliorée et les marques commerciales nationales développées.

Pour améliorer la qualité des produits, et donc leur donner une plus forte valeur ajoutée, les entreprises de transformation et d’export, ainsi que l’État, soutiendront les agriculteurs en leur garantissant une assistance technique. «Il faut définir avec précision les orientations de la restructuration du secteur, et mettre en place des politiques idoines pour chaque filière», indique Dang Kim Son, directeur de l’Institut de politiques et de stratégies du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Dans ce programme, la filière des cultures travaillera en concertation avec les services et localités pour définir les zones de production de jeunes plants et d’autres matières premières agricoles importantes, réorganiser le foncier agricole et perfectionner les axes de communication et réseaux hydrauliques comme électriques. Le but est de créer des zones concentrées de production marchande où seront appliquées les nouvelles technologies. Une des finalités de ce programme est, en effet, de permettre aux régions d’exploiter pleinement les avantages que représentent leurs produits majeurs.

Afin de contrôler l’origine des produits d’élevage, les zones seront réaménagées dans les provinces et des zones d’élevage sécurisées seront créées. Le segment de l’élevage est appelé à répondre aux besoins domestiques de produits de première nécessité (viande, œufs, lait…), et à ceux des exportations. L’export de produits aquatiques est également très important pour le Vietnam.

Un aménagement de la production à cette fin sera d’abord réalisé. Ce segment perfectionnera la gestion de ses ressources aquacoles littorales, améliorera ses politiques d’attraction de l’investissement et son fonds de reproduction. Il révisera également ses plans d’exploitation des produits aquatiques, la construction de navires et de ports de pêche, ainsi que de chantiers navals. L’application de hautes technologies dans l’aquaculture fera l’objet d’une priorité. Les exportations de ce segment sont estimées atteindre 7,5 milliards de dollars en 2015.

-CVN/VNA 

Source: http://fr.vietnamplus.vn/Home/Lagriculture-pilier-de-leconomie-du-Vietnam-en-2014/20152/50395.vnplus

lundi 23 février 2015

Où les fourmis font-elles leurs besoins ?

Symbole de la souveraineté nationale : La sécurité alimentaire fragilisée par la hausse des importations agricoles

Publié le le 23.02.2015




Dans un contexte marqué par l’instabilité des prix des matières premières agricoles sur le marché international, la vulnérabilité de l’économie nationale se fait de plus en plus ressentir. Idem pour son indépendance vis-à-vis des importations. Des importations sans cesse en hausse. Ce qui suscite des interrogations sur la capacité à prendre en charge les besoins des populations en produits agricoles, particulièrement en cette période de chute des prix du pétrole.

C’est en somme la question de la souveraineté nationale liée directement à la sécurité alimentaire qui se pose de nouveau aujourd’hui. Six ans après l’organisation de la conférence nationale sur l’agriculture consacrée au défi de la sécurité alimentaire, et quarante-quatre ans après le processus de nationalisation des hydrocarbures, le temps est aux inquiétudes et aux interrogations sur l’avenir agricole du pays. Les décideurs qui se sont succédé au gouvernement ont plutôt favorisé l’utilisation de la rente pour encourager les importations massives de produits alimentaires au lieu de soutenir la production locale, que ce soit dans l’agriculture ou dans l’agroalimentaire.
«Si à la fin des années 60’ la production agricole pouvait assurer plus de 90% des besoins, dès le début des années 80’ elle ne suffisait plus qu’à hauteur de 30%. La balance commerciale agricole connaissait un revirement spectaculaire dès 1974 : le déficit s’installe durablement, remettant en cause les objectifs aussi de l’autosuffisance alimentaire», nous expliquera dans ce cadre l’expert en agriculture et agroalimentaire, Mohamed Amokrane Nouad.

Et d’enchaîner : «A partir de l’année 2000, la reprise des cours du pétrole a redonné du tonus à l’économie, où beaucoup de programmes sont de nouveau relancés pour soutenir la croissance. La notion de sécurité alimentaire est mise en relief dans les objectifs du Plan national de développement agricole (PNDA) lancé en 2000». En effet, ce ne sont pas les engagements qui ont fait défaut au cours de ces quatre dernières décennies, particulièrement depuis 2000 pour développer davantage le secteur agricole au service de la sécurité nationale.

Ce ne sont pas également les dépenses qui ont manqué au cours de cette période, particulièrement durant l’embellie financière qu’a connue le pays depuis 1999. A titre illustratif, entre 1999 et 2009, 350 milliards DA ont été engagés dans le secteur (agriculture et développement rural). Il y a eu certes l’extension de la surface agricole utile, l’augmentation de surfaces irriguées
(1 million d’hectares) avec l’objectif de porter ce chiffre à 2 milliards d’hectares en 2019 et bien d’autres mesures.

Importations alimentaires multiplié par 3, 5 en 11 ans
Cependant, sur le terrain, les résultats restent faibles par rapport aux aspirations des différents programmes arrêtés. En témoignent les crises cycliques que connaissent certaines filières agricoles (viandes rouges, viandes blanches, pomme de terre, lait, céréales) et les fluctuations des prix du marché. Des filières qui sont en majorité dépendantes des importations pour leur survie. Que ce soit pour les équipements, les semences, les produits phytosanitaires, les aliments de bétail, tout est pratiquement importé.


Même les produits finis que l’Algérie produit pourtant en abondance. Exemple, cette année, l’Algérie a importé de l’oignon qui se vend à plus de 80 DA le kilogramme. «Actuellement, presque aucune filière de production agricole n’arrive à s’autonomiser par une organisation parfaite, des acteurs bien définis ou des segments de transformation et de commercialisation bien maîtrisés», regrettera M. Nouad.
Cela pour dire que les capacités productives de la terre qui restent otages d’un mode de gouvernance archaïque, comme l’avait reconnu le chef de l’Etat lors de son discours devant les agriculteurs en février 2009 à Biskra, sont loin de contribuer à la préservation de la souveraineté économique du pays. D’autres facteurs fragilisent cette souveraineté, à l’image de la faible régulation du marché et les pratiques spéculatives. Ce qui fait que la sécurité alimentaire du pays demeure excessivement dépendante de l’extérieur, avec une facture des importations alimentaires qui est passée de moins 3 milliards de dollars en 2003, à près de 8 milliards de dollars en 2008 pour atteindre 11 milliards de dollars l’année dernière.
C’est dans les filières stratégiques (lait et céréales) que la facture des achats n’a cessé de s’alourdir au fil des ans. Pour rappel, en 2008, lors de la crise alimentaire mondiale, l’Algérie avait dû mobiliser près de 190 milliards DA en subventions du Trésor public pour stabiliser les prix du lait, des semoules et des farines pour le pain. En cas d’une autre crise similaire, le pays aura-t-il les mêmes moyens pour y faire face ? Aura-t-il également les moyens de satisfaire la demande en blé dans les années à venir.
Sortir du couple traditionnel « Pain et lait »
Les prévisions avancent dans ce cadre, pour 2025, une demande de 8,16 millions de tonnes pour 46 millions d’habitants. Des questions qui s’imposent, d’autant plus que parmi les facteurs qui font que la sécurité alimentaire reste toujours un véritable enjeu pour le développement durable du pays figure, selon notre expert, «le diachronisme remarqué entre la dynamique positive des indices de production et de productivité et celui de la croissance démographique». Ce qui engendre, de son avis, «une augmentation continue du déficit de la balance commerciale agricole, contraire à la nouvelle dimension de la sécurité alimentaire : la souveraineté alimentaire». Autant d’indicateurs qui posent, selon M. Nouad, «la vraie problématique et la réponse à adopter».
Ce qui doit nous interpeller pour reformuler cette stratégie dans un nouveau système alimentaire plus cohérent et complet et sortir du couple traditionnel «pain et lait» qui, faut-il le rappeler, représente plus de 50% de nos importations alimentaires. En d’autres termes, il s’agit pour M. Nouad de revoir le mode productif et le système nutritif pour assurer une sécurité alimentaire. Comment ? «En choisissant un développement raisonné en fonction du potentiel écologique mobilisable par le système et en prenant en considération les contraintes liées à la préservation de l’équilibre agroécologique et des impératifs de durabilité». Faudrait-il pour cela mettre en place les conditions nécessaires, à commencer par le mode de gouvernance du secteur en particulier, et de l’économie de manière générale.
Samira Imadalou
Source:  http://www.elwatan.com/economie/symbole-de-la-souverainete-nationale-la-securite-alimentaire-fragilisee-par-la-hausse-des-importations-agricoles-23-02-2015-288218_111.php