mercredi 13 avril 2016

Un premier pas vers l'estimation de la robustesse des vaches allaitantes

Qu’est-ce que la robustesse ?

La robustesse traduit la capacité des animaux à s’adapter aux perturbations de l’environnement sans altérer leurs performances de production. La robustesse des femelles reproductrices est ainsi importante pour assurer la pérennité et la durabilité des élevages de ruminants en situations d’aléas. L’une des principales perturbations auxquelles des vaches allaitantes doivent faire face en système extensif (systèmes herbagers utilisant peu d’intrants) est la variation des apports alimentaires liée aux aléas climatiques.

Comment évaluer la robustesse des vaches allaitantes ?

 

L’objectif de l’étude était dans un premier temps de déterminer, au niveau individuel, comment les vaches priorisent certaines fonctions (survie, production, reproduction) lorsqu’elles sont sous-alimentées. Pour cela, la répartition de l’énergie ingérée entre les différentes fonctions productives (lait, tissus) et non productives (fonctionnement de base de l’organisme) a été évaluée.
Deux lots de 20 vaches allaitantes de race charolaise ont été constitués avec une variabilité intra-lot de l’état corporel au vêlage. Ils ont été soumis durant les 120 premiers jours post-partum, respectivement à une sous-alimentation ou à une alimentation non limitante. A la mise à l’herbe, les deux lots ont été regroupés sur les mêmes pâtures pendant 60 jours. Les variations de poids, de note d’état corporel, de production de lait, ainsi que des réserves lipidiques ont été mesurées.L’’énergie allouée aux fonctions non productives a été calculée comme l’énergie totale ingérée diminuée de l’énergie allouée à la production de lait et de l’énergie mobilisée ou déposée dans les tissus.
Les résultats montrent que la production de lait est priorisée par les vaches et reste équivalente quel que soit leur état corporel au moment du vêlage et le niveau d’alimentation reçu. Ce maintien du niveau de production chez les vaches sous-alimentées est permise par leur capacité à diminuer la quantité d’énergie allouée aux fonctions non productives.
Cette variation d’énergie peut être proposée comme un indicateur de la robustesse des vaches allaitantes soumises à des environnements nutritionnels changeants. La pertinence de cet indicateur indirect (proxy*) de la robustesse des vaches doit être validée avec un plus grand nombre d’individus et une gamme plus étendue d’environnements, avant d’envisager son utilisation en pratique, notamment  dans le cadre de l’élaboration de phénotypes à sélectionner dans le futur. 

*Expression anglo-saxonne désignant un indicateur, un signal, une mesure illustrative d’un phénomène ou d’une condition. Le proxy (« proxies » au pluriel) est utilisé principalement lorsque l’on ne dispose pas de mesures directes, précises et objectives, d’où l’expression synonyme parfois utilisée d’« indicateur indirect » (indirect indicator)

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Physiologie animale et systèmes d’élevage
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Auvergne - Rhône-Alpes
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