lundi 11 avril 2016

Agriculture/Précipitations: Les dernières pluies sauveront-elles la saison agricole ?

Par Yacine Djadel
 
«Au vu des dernières précipitations qui ont été plus que satisfaisantes, la saison agricole sera principalement sauvée cette année surtout s'il y a au cours de ce mois d'avril d'autres pluies», a déclaré hier matin Foued Chahat, directeur général de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie sur les ondes de la Chaîne III.
      

En effet, selon lui on ne peut qu’être optimiste quant à la sauvegarde de la production agricole de cette année qui sera, néanmoins, relativement moyenne cette saison à cause des dégâts occasionnés par les précédentes sécheresses et ce, notamment à l’ouest du pays. A cet effet, M. Chahat souligne que «bien que la saison agricole soit globalement sauvée cette année, nous avons, toutefois, besoin d’autres quantités de pluie pour les mois à venir dans la mesure où notre agriculture est une agriculture majoritairement pluviale (à 80% au plus)». L’orateur ajoute qu’au vu de ce constat «cela signifie que nous sommes, non seulement fortement dépendants, en matière de production, des quantités de pluie qui tombent, mais aussi de leur répartitions dans le temps». Pour sortir donc de cette dépendance à la pluie afin d’arroser nos terres agricoles, toujours selon le directeur général de l’INRA, une politique et stratégie de développement adéquate est à mettre en place pour résoudre ce problème. Une technique d’irrigation d’appoint a, cependant, été mise en place par l’Etat, et ce depuis une dizaine d’années pour sortir l’agriculture algérienne de cette dépendance pluviométrique. Toutefois, l’objectif qui était, dans un premier, d’atteindre les deux millions d’hectares de terre irriguées, n’est, pour l’instant, qu’a un million cent cinquante mille. C’est dire la lenteur de cette résolution, et ce, malgré son avantage. A ce propos, M. Chahat explique que cette technique reste des moins faciles à réaliser, d’où tout ce temps écoulé depuis son application. Rappelant au passage les efforts faits dans ce sens par l’Algérie ces vingt dernières années en matière de politique hydraulique, néanmoins, pour ce dernier, des systèmes d’irrigation par les barrages d’eau sont encore à mettre en place. «Etre passé de 50 000 hectares à un 1 150 000 hectares en moins de 20 ans est un exploit digne d’être mis en évidence, mais cela reste insuffisant. C’est pour cela qu’on doit aller vers l’objectif que le secteur s’est fixé (2 millions d’hectares) qu’on doit réaliser pour ces 5 prochaines années en collaboration avec les services d’hydrauliques. Cela se fera en utilisant bien sûr et de manière intelligente les nappes phréatiques», a ajouté la même source. Par ailleurs, pour ce qui est des endroits dotés de réserves non renouvelables en eau, comme c’est le cas du Grand Sud algérien, M. Chahat affirme que les terres du Sud, bien que munies de nappes phréatiques non encore toutes exploitées, alimentent déjà le marché agricole du nord en plusieurs variétés de fruits et légumes, nonobstant tous les efforts majeurs encore à diriger vers cet endroit afin de mieux exploiter ces nappes qui, rappelle-t-on, ne se renouvellent pas une fois consommées. La modernisation du secteur agricole de manière générale, en plus de son système d’irrigation, est à cet effet remis à l’ordre du jour par M. Chahat qui, selon lui, est une survie pour la sécurité alimentaire du pays dans la mesure où si l’on ne procède pas à l’agriculture de masse en améliorant ce secteur avec des techniques modernes d’exploitation, nous serons toujours sous la menace de la dépendance de l’extérieur. Il ajoute, d’ailleurs à ce sujet, qu’«il est clair qu’il faut arriver à minimiser nos besoins en importation dans le domaine agricole». En somme, en dépit de toutes les améliorations qui restent à faire en vue de fructifier l’agriculture du pays, une chose est sûre : la saison de cette année se portera donc mieux, et est loin des inquiétudes suscitées dernièrement par des professionnels du domaine, et ce, grâce encore une fois aux dernières précipitations.
 
 
 

 

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