mercredi 13 avril 2016

Des projets prometteurs qui souffrent du manque de coordination

Quel est le point en commun entre les OGM, la spiruline, le transfert embryonnaire et les eaux polluées ? Tout simplement le Centre de recherche en biotechnologie (CRBT) de Constantine.

 

Grâce aux portes ouvertes sur le CRBT, les particuliers, les différentes directions concernées, les étudiants et surtout le grand public ont pu faire la découverte des différents projets de recherches des cinq divisions du Centre: biotechnologie et sante, biotechnologie alimentaire, biotechnologie et environnement, biotechnologie industrielle et biotechnologie et agriculture.
Le laboratoire gouvernemental de référence pour la détection des OGM (organismes génétiquement modifiés) est le premier du genre en Algérie, selon les membres de son équipe. Un des rôles les plus importants de ce laboratoire est la participation à l’harmonisation et au développement d’une législation rigoureuse dans le contrôle des produits agricoles. « Il faut savoir qu’en Algérie, on peut facilement avoir des OGM dans nos assiettes car il n’y a aucun contrôle des semences, ni avant ni après  leur importation. La traçabilité est inexistante», nous confie A. B. ingénieur en agriculture.

Un premier test a été réalisé par le laboratoire sur des graines de courgettes importées de Chine, à la demande d’un partenaire privé qui se lance dans l’importation des graines. Les tests se sont révélés positifs ! Le premier constat établi par les membres du Centre est le manque de coordination entre les secteurs. Un manque de coordination confirmé à l’unanimité.

Non loin du stand du laboratoire de détection des OGM, nous rencontrons  Ahmed Bouzar, doctorant, qui travaille sur la spiruline. Cette algue porte ce nom en raison de sa forme de spirale. Elle s’obtient à partir d’une cyanobactérie qui se cultive sur les milieux alcalins riches en minéraux. Les vertus de la spiruline sont multiples. Cette micro-algue faisait déjà le bonheur des Incas.

Le laboratoire étudie aussi la valorisation des déchets de certaines industries, qui génèrent des minéraux particulièrement, pour tirer profit des propriétés physicochimiques de la spiruline, augmentant ainsi la biomasse microbienne en produisant des protéines d’un côté, et de l’autre faire du bien à l’environnement via la dégradation des déchets.
Aussi, le but est l’extraction des biomolécules actives de la spiruline, afin de les utiliser comme additifs alimentaires naturels, dans les élevages par exemple.

Donc la spiruline peut être exploitée dans la protection de l’environnement, la potentialisation de l’élevage animalier (dont la pisciculture) et le développement de l’industrie agroalimentaire, grâce aux biomolécules et aux antioxydants  biologiques. Un projet séduisant sur tous les plans. Rares sont les pays qui la cultivent, l’Algérie le fait mais la production est encore au stade expérimental.

Abdelkader Hiri est l’un des rares connaisseurs de la micro-algue en Algérie, il la cultive à Tamanrasset depuis plus de 13 ans.

Deux projets de production de l’algue devraient voir le jour en 2016, à Ouargla et à Biskra, dans la daïra de Loutaya.

La spiruline pourrait bien être utilisée chez les bovins et ovins sujets d’implantation embryonnaires, vu sa teneur en vitamine E nécessaire à tout développement embryonnaire.
En effet, le stand de recherches en agriculture et santé animale a présenté son laboratoire d’implantation embryonnaire, actif depuis trois ans. Le transfert embryonnaire pourrait bien être une solution pour augmenter la production laitière et même carnée, afin de booster le secteur agricole.

Une convention a été signée avec le Centre national d’insémination artificielle et l’amélioration génétique (CNIAAG) afin de rentabiliser les deux centres, amoindrir la facture nationale et surtout faire un travail de vulgarisation auprès des éleveurs.

Ilhem Chenafi
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