Faut-il changer notre système agricole pour une alimentation
plus durable, plus équitable et qui permette de nourrir toute la
population mondiale ? C’est en tout cas ce que suggère la grande étude
menée par le Panel International d’Experts sur l’Alimentation Durable
(International Panel of Experts on Sustainable Food Systems, ou IPES
Food), qui préconise la transition vers une agro-écologie diversifiée,
constituée de fermes moins grandes, moins intensives et utilisant moins
d’intrants.
L’étude,
publiée en juin dernier, est l’une des plus grosses synthèses sur la
question des systèmes agricoles développées à ce jour. Elle
recense près de 400 études publiées par des experts internationaux de
tous horizons (de la FAO à l’Université d’Oxford en passant par l’UNEP
ou encore la Commission Européenne), rassemblées et analysées par une
vingtaine d’experts indépendants coordonnés par l’IPES. Son objectif :
analyser les problèmes et les failles du système agricole et alimentaire
mondial (son empreinte écologique, économique et sociale, la faim dans
le monde…) afin de mieux comprendre comment le transformer pour à la
fois nourrir la planète et ne pas détruire l’écosystème.
Voici, résumées en quelques mots les conclusions de cette étude de
grande ampleur : il faut radicalement transformer le système agricole
industriel pour tendre vers des systèmes agro-écologiques diversifiés,
constitués de petites structures agricoles pratiquant une agriculture
raisonnée qui évitent les intrants chimiques et valorisent les synergies
locales et les circuits courts. Ainsi, il serait possible à la fois de
mettre fin à la faim dans le monde et de pratiquer une agriculture
écologique, résiliante et durable.
Les conséquences de l’agriculture industrielle intensive
Le
rapport s’attache d’abord à analyser les impacts positifs et négatifs
du système agro-industriel prévalant actuellement dans le monde. Ce
système, constitué de grandes structures agricoles intensives calées sur
le modèle industriel, aurait réussi depuis les années 1950 à faire
exploser les rendements agricoles et donc à alimenter massivement les
chaînes d’approvisionnement des marchés internationaux avec de grands
volumes de nourriture. Cependant, l’étude note que cette productivité
forte et ces rendements élevés se sont faits au prix de nombreuses
conséquences négatives notamment sur le plan environnemental :
dégradation générale des sols, pollutions des eaux et des écosystèmes,
émissions de gaz à effet de serre, pertes de biodiversité.
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