L’initiative est originale. Depuis l’année dernière, le groupe coopératif Euralis propose à ses adhérents de semer des couverts végétaux par hélicoptère sur leurs champs alors que les maïs sont encore sur pieds. La méthode présente plusieurs avantages, explique-t-il. Elle permet de fournir un engrais vert intéressant pour la culture qui suit. Elle limite l’érosion des sols et elle aide ces derniers à capter l’azote qu’ils contiennent.
La mise en place d’un couvert végétal sur les 
champs de maïs en prévision de la période hivernale est une nécessité 
pour certains agriculteurs. « Si le sol est bien recouvert en hiver, les
 champs bénéficient d’une protection contre les adventices. Les 
mauvaises herbes ne poussent pas et elles sont étouffées ». Ce qui évite
 le traditionnel nettoyage de printemps et le recours à divers produits,
 explique Pascal Lalanne, responsable agronomique d’Euralis.
Qui plus est, le sol couvert est mieux protégé de l’érosion et il se 
compacte moins tout en étant enrichi par des engrais 
organiques. L’azote, le phosphore, la potasse, le calcium, le magnésium 
et le souffre restitués par les couverts, qui seront broyés au 
printemps, vont en effet constituer  le principal intrant de la culture à
 venir. «  Les maïs qui viennent après un couvert réussi sont toujours 
plus beaux que ceux qui n’en ont pas bénéficié ».
Un gain de temps appréciable et un sol bien protégéActuellement,
 plus de 10 000 hectares de couverts végétaux sont semés de manière 
mécanique après la récolte de maïs. La méthode de semis par hélicoptère 
testée ces dernières années par la coopérative  présente 
toutefois plusieurs avantages.
Cette technique adoptée sur 600 hectares l’an passé,  permet d’abord 
d’avoir un sol mieux préservé du ruissellement au moment de la récolte 
du maïs. Elle évite également le travail de préparation des terrains 
(semis, roulage) et la série de passages qu’il exige avec le tracteur. 
Les semences pulvérisées de manière très fine à quelques mètres de 
hauteur étant, elles, protégées par le maïs déjà sur pieds lorsqu’elles 
arrivent à terre.
« Si on calcule tout,  cela revient moins cher et cela permet un gain
 de temps » estime Bernard Etcheveste, un agriculteur de Denguin qui a 
testé la méthode.
Navette, avoine, vesce, trèfleL’hélicoptère
 utilisé pour ce travail est un Jet Ranger de la société Giragri 17, 
basée à Saintes. Cette entreprise est également spécialisée dans le 
blanchiment de serres de production, la démoustiquation et le traitement
 des chenilles processionnaires en forêt.
Quant aux variétés de couverts utilisées par Euralis pour les semis 
d’un genre nouveau, elles ont été sélectionnées pour leur facilité 
d’implantation, ainsi que pour diverses qualités. Qu’il s’agisse de leur
 capacité à jouer un rôle de piège à nitrate, comme c’est le cas pour 
les semis de navette. Ou bien pour leurs qualités fourragères et leur 
aptitude à restituer de l’azote dans le sol comme le démontre le mélange
 avoine, vesce, trèfle.
« On en est au début » confie Pascal Lalanne. « Ce qui est 
encourageant, c’est que les gens qui ont adopté cette technique en 2015 
la renouvellent cette année ».
Par Jean-Jacques Nicomette


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