jeudi 4 juin 2015

Élevage laitier. La Normande ? Une vache tout terrain

Publié le 02 juin 2015

Depuis 2006, au Pin-au-Haras (Orne), l’Inra France s’intéresse à l’aptitude des vaches laitières à produire du lait et à vêler, avec des systèmes fourragers très différents.

« Quelle vache, pour quel système ? ». La question posée par l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomique, sert de point de départ à une étude menée depuis 2006, au Pin-au-Haras (Orne). « Les systèmes d’élevage dans l’Ouest de la France sont beaucoup plus diversifiés qu’on ne le dit. De 0 à 100 % de maïs ou d’herbe, la fourchette est large. Est-ce qu’une seule vache correspond à toutes ces conduites d’élevage ? » s’est interrogé Luc Delaby, ingénieur à l’Inra. Autre interrogation : est-ce qu’une vache qui produit beaucoup de lait, est capable de bien se reproduire, de donner naissance à un veau par an ?
Des questions importantes dans un contexte de volatilité toujours plus marquée des prix et des matières premières. Les systèmes de production les plus performants seront réactifs, l’animal et la conduite d’élevage constituent alors un levier d’adaptation à des changements brusques.

La Normande passe bien

Dans l’Orne, les ingénieurs de l’Inra ont testé deux races : la Holstein et la Normande. Avec deux types génétiques : un orienté sur la production laitière avec de moindres taux, l’autre sur les taux avec moins de lait. Les animaux ont été soumis à deux contraintes : des vêlages groupés (de janvier à mars) imposés à toutes les vaches et deux stratégies d’alimentation basées soit sur l’herbe et aucun apport de concentré, soit sur le maïs et les concentrés. Avec dans les deux cas, une longue saison de pâturage.
Après 490 lactations validées fin 2014, l’étude (qui se terminera en 2020) dévoile quelques grandes tendances. « La vache Normande passe bien dans les deux systèmes fourragers. L’écart de production laitière n’est que 1 500 kg alors que la Holstein perd 2 500 kg dans des systèmes herbagers à très bas intrants. »La vache Normande qui perd moins également en taux de matière grasse et protéique (même le lot à bas niveaux d’apports nutritifs a des taux plus élevés que la Holstein), reste proche de « son potentiel génétique ».Elle paraît mieux adaptée aux ressources alimentaires locales, variables, notamment aux rations à base de fourrages. « La Normande passe partout. » Et se reproduit bien. Le taux de revêlage est de 70 %, quelle que son régime alimentaire.
La Holstein se conduit plus difficilement dans ces contextes contraints. « C’est une Formule 1 qu’on ne conduit pas comme une voiture de tourisme. Et pas sur n’importe quel terrain… Elle nécessite un éleveur à la pointe de la technique et, justifie avec 1 600 kg de concentrés, une production annuelle minimale de 9 000 litres de lait par vache. »Dans un système contraignant (vêlage groupé et système herbager), la « Hollandaise » se reproduit mal (taux de revêlage de 55 à 45 % selon les systèmes). La solution passe alors par une sélection génétique sévère sur l’aptitude à se reproduire ou un croisement avec la Jersiaise, la Normande ou la Rouge suédoise qui présentent des aptitudes de longévité intéressante.

Source:  http://www.ouest-france.fr/la-normande-une-vache-tout-terrain-3446568

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