"On doit
inventorier, cultiver et industrialiser les PAM, pour une meilleure
exploitation des ressources nationales en la matière", a soutenu Mme
Abdelatif Karima, chercheur à l'Institut national de recherche
forestière.
Des experts ont appelé mercredi à Alger à une
meilleure exploitation des potentialités de l’Algérie en termes de
production et de transformation des plantes aromatiques et médicinales
(PAM) qui peuvent constituer une source importante de revenus
extérieurs.
"Il faut donner plus d'importance à la culture
et l'exploitation des PAM, car c'est un créneau actuellement négligé,
mais qui peut être très porteur et une source importante de revenus
extérieurs", a indiqué à l'APS, la directrice du laboratoire de
recherche sur les plantes aromatiques et médicinales de l'Université de
Blida, Mme Houmani Zahia.
Elle s'exprimait en marge d'un atelier régional
sur la valorisation des plantes médicinales et aromatiques dans les
pays du Maghreb organisé par la FAO.
"Nous continuons à importer des produits comme
la verveine, alors qu'on dispose d'un potentiel énorme pour subvenir à
la demande locale et même à exporter", a-t-elle expliqué.
Mme Houmani a appelé, dans ce sens, le
ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche à
dégager des terrains et encourager les jeunes à cultiver et installer
des unités de transformation de ces plantes, pour "répondre à la forte
demande locale et substituer aux importations", aussi bien pour les PAM
que pour les produits dérivés.
Les PAM occupent une place importante en
médecine alternative, dans le cosmétique et la composition des parfums,
ainsi que dans les préparations culinaires, c'est pourquoi "cette
richesse peut être une alternative dans un contexte où nous devons
diversifier notre économie", a-t-elle estimé.
"On doit inventorier, cultiver et
industrialiser les PAM, pour une meilleure exploitation des ressources
nationales en la matière", a soutenu Mme Abdelatif Karima, chercheur à
l'Institut national de recherche forestière.
Pour elle, l'Algérie doit profiter de son
potentiel et de la disponibilité de ces plantes et renforcer ses
capacités pour développer cette filière à travers un fichier national
contenant toutes les espèces disponibles.
Par ailleurs, la sous directrice de la gestion
et de la police forestière auprès de la Direction générale des forêts
(DGF) Mme Azzi Assia, a souligné la nécessité d’une stratégie nationale
de valorisation des plantes aromatiques et médicinales, notamment le
renforcement de l'aspect réglementaire de cette filière.
"Nous travaillons actuellement sur l'aspect
institutionnel et législatif pour un développement durable de cette
filière", a-t-elle indiqué, en précisant que les PAM peuvent être
rentables économiquement et une activité pourvoyeuse d'emploi, mais "à
condition de mieux contrôler l'exploitation de certaines espèces rares".
Les experts ont également appelé à la création
d'un registre de commerce propre aux producteurs des PAM et les
herboristes, activant actuellement sous le statut d'artisans, ainsi que
la mise en place de laboratoires de recherche et de certification
permettant d'exporter ces produits.
"Nos produits sont convoités à l'étranger, mais
nous n'avons pas un instrument de certification au niveau national.
J'ai été sollicité à plusieurs reprises par des étrangers pour exporter
mes produits, mais j'ai perdu ces marchés, car je n'ai pas de
certification", a regretté, Abdellah Rouibi, producteur de safran de la
wilaya de Khenchela.
Il a préconisé ainsi la création d'un organisme
qui prend en charge l'aspect normes des PAM, la délivrance des
accréditions pour l'exploitation de certaines espèces, ainsi que la
certification pour pouvoir vendre les produits nationaux à l'étranger.
Source: APS
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