mardi 1 décembre 2015

Agriculture, industrie et recherche : Les trois axes de la sécurité alimentaire selon M. Salah Chouaki, DA de l'INRAA

Publié le 29/11/2016


M. Salah Chouaki, qui s’exprimait jeudi sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, notera cependant que l’autosuffisance n’est possible qu’à condition d'axer les efforts sur la valorisation du patrimoine génétique, végétal et animal du pays.

 M. Salah Chouaki, qui s’exprimait jeudi sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, notera cependant que l’autosuffisance n’est possible qu’à condition d'axer les efforts sur la valorisation du patrimoine génétique, végétal et animal du pays. Pour ce faire, ce responsable plaidera pour la création d’un comité mixte de réflexion qui devrait, en fait, réunir l’ensemble des représentants des chercheurs et des producteurs, et ce «afin d’amener les secteurs agricole, industriel et la recherche à agir en commun».  

Évoquant le nombre important de facilitations et d’encouragements  accordés, ces dernières années, aux agriculteurs, pour arriver à assurer justement cette autosuffisance alimentaire, le DA de l’INRAA a rappelé l’ensemble des mesures mises en place, depuis  l’an 2000, dans le domaine de l’agriculture. Il cite, notamment, dans ce contexte, le PNDA, le PNDAR, ainsi que la politique du renouveau agricole et dans le domaine rural. Cela dit, et de son point de vue : «Aujourd’hui, il faut revoir un certain nombre de choses», et, bien évidement, «consolider beaucoup d’autres». Soulignant, lors de cette émission,  «toute l’importance de l’appropriation des projets de cet institut de recherche par les populations», l’invité de la rédaction insistera, d’autre part, sur l’impérieuse nécessité de «création des relais». Il précise, dans ce cadre, que «les relais sur le terrain sont les associations».

Revenant ensuite sur la question inhérente à la politique de renouveau rural, mise en œuvre depuis plusieurs années déjà, l’intervenant considère que pour que cette politique puisse réussir, davantage et pleinement, il est «fondamental d’y associer les populations ciblées et de les accompagner dans la mise en œuvre des projets initiés à leur intention».  

D’un autre côté, le DGA de l’INRA tient à signaler que de sérieux efforts restent, en outre, à entreprendre pour développer la production de semences en Algérie, le pays restant dépendant pour 90% de l’importation pour ses besoins. «Nous possédons un réservoir de semences adaptées qui ne demande qu’à être valorisé et développé», a-t-il mis en exergue.

S’exprimant enfin au sujet des efforts de cet institut en vue d’assurer la préservation de certaines races animales, les ovines, en particulier, M. Chouaki déclare, à ce propos : «Nous œuvrons pour la préservation de deux races, à savoir la Tazegawt et le Taâdmit.» Aussi, il rappelle la diversité de notre cheptel, soulignant que l’ovin est chiffré à quelque 20 millions de têtes. Autre recommandation faite par ce chercheur, «il faudrait aller  vers la labellisation de la viande ovine — et non pas de la race —, et ce pour la protéger».

M. Salah Chouaki met en avant certaines contraintes objectives, dont celle relative au climat, mais aussi aux insuffisances latentes en matière de travaux de recherche, le pays ne disposant actuellement que de 160 chercheurs agronomes dotés, par ailleurs, de faibles moyens matériels.

Il y a lieu de signaler que cet Institut de recherche a de tout temps affirmé que l’Algérie a le potentiel nécessaire afin de réduire ses importations de céréales de près de 50%, signalant toutefois que «l’utilisation d’une semence de qualité est indispensable si l’on veut améliorer la production».

Il est question de procéder à «un effort dans l’amélioration de la productivité, à travers l’extension de la surface irriguée, notamment quand il y a une pluviométrie défavorable». À titre d’exemple, est-il indiqué, cette année la production céréalière a reculé dans trois wilayas, à cause de la pluviométrie, «d’où la nécessite de généraliser les systèmes d’irrigation à chaque fois que cela est possible», et ce d’autant plus l’Algérie a la capacité «d’irriguer un million d’hectares supplémentaires».

Ce qu’il faut rappeler, c’est qu’en Algérie, le rendement se situe actuellement à 17 quintaux/hectare, alors qu’elle est de 60 quintaux dans certains pays. «Il faut arriver au moins à 30 quintaux par hectare, si l’on veut assurer 50 à 60% des besoins nationaux», a-t-il ajouté, soulignant qu’il est temps de changer la méthode.

 Soraya Guemmouri



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