mercredi 17 décembre 2014

Champignons et bactéries donnent leur parfum aux fleurs et permettent leur pollinisation







Dans une étude publiée par Nature Scientific Reports, des chercheurs du Centro de Investigacion Ecologica y Applicaciones Forestales (CREAF) ont montré que le parfum des fleurs dépend largement de la présence de champignons et bactéries sur leur surface.

Pour ce faire, ils se sont intéressés aux terpénoïdes, cette famille de composés chimiques aux propriétés aromatiques qui donnent leur identité olfactive aux plantes. Les terpénoïdes font partie de ce que l'on appelle les métabolites secondaires, c'est-à-dire qui n'interviennent pas directement dans le développement de la plante, mais plutôt dans son interaction avec l'environnement. En l'occurrence, l'émission de ces terpénoïdes joue un rôle clef en permettant aux plantes, par le parfum qu'elles diffusent, d'attirer les insectes pollinisateurs.

Afin de vérifier l'origine de ces émissions, les chercheurs du CREAF ont imaginé un dispositif leur permettant d'éliminer le microbiote des plantes et d'en examiner les conséquences sur les terpénoïdes. Ils ont ainsi pulvérisé sur un modèle de plante (Sambucus nigra L ou Sureau Noir) et leurs fleurs un cocktail d'antibiotiques.

Les résultats de cette expérience montrent que soumises à ce traitement les plantes n'ont subi aucun dommage. En revanche, les émissions de terpène ont diminué des deux tiers après l'opération. En outre la composition du mélange émis par les plantes a significativement été modifiée avec la disparition de certains composants comme le β-ocimène, le linalol, l'epoxylinalool, ou le linalol oxidé. Ainsi, c'est la suppression des microbes et bactéries présentes sur la surface des plantes qui a conduit à cette transformation des émissions de terpène et in fine du parfum de la plante. Celui-ci est donc le résultat du biotope qui se développe sur la plante et non (uniquement) une caractéristique de la plante en tant que telle.

En outre, cette étude tend à montrer que les pesticides et fongicides avec lesquels sont traitées les plantes cultivées pourraient avoir un effet négatif, en altérant les messages chimiques parfumés adressés par les plantes aux insectes dont dépend leur pollinisation.

En savoir plus: Removal of floral microbiota reduces floral terpene emissions - Scientific Reports -
http://www.nature.com/srep/2014/141022/srep06727/full/srep06727.html

Source:  Quien perfuma a las flores - EFE Futuro : http://www.efefuturo.com/noticia/quien-perfuma-flores-hongos/

Origine: BE Espagne numéro 143 (17/12/2014) - Ambassade de France en Espagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/77451.htm

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