La science veut redonner à ces fleurs leurs effluves perdus au fil des croisements
Photo: A. Cheziere / Université Jean Monnet
Des chercheurs ont analysé les gènes de
deux variétés de roses obtenues par sélection dans le but de mettre en
évidence leurs différences génétiques.
Les roses, ces reines des jardins, étaient jadis réputées autant pour
leur grâce que pour leur parfum suave. Mais voilà qu’aujourd’hui, alors
qu’elles s’approchent encore plus de la perfection, elles sont pour la
plupart très peu odorantes. La raison : les horticulteurs ont surtout
cherché à accroître leurs qualités visuelles, et les croisements qu’ils
ont réalisés dans un but strictement esthétique ont malheureusement eu
pour effet d’atténuer leurs parfums au cours des générations.
Comme les huiles essentielles que produisaient les roses étaient très prisées des parfumeurs et des fabricants de cosmétiques, les scientifiques tentent maintenant de redonner aux roses leur fragrance d’antan. Avant d’y parvenir, ils doivent toutefois mieux connaître les voies de synthèse qu’utilisent ces plantes pour générer leurs capiteux effluves.
Des chercheurs de l’Université de Lyon et de Saint-Étienne, de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA France) et de l’École normale supérieure de Lyon se sont ainsi attelés à cette tâche. Ils ont d’abord analysé les gènes de deux variétés de roses obtenues par sélection — la Papa Meilland, qui émet un puissant et typique parfum aux notes citronnées, et la Rouge Meilland,qui est très peu odorante —, dans le but de mettre en évidence leurs différences génétiques.
Plus précisément, les chercheurs ont comparé le transcriptome, c’est-à-dire l’ensemble des ARN générés par la transcription de certaines parties du génome, de ces deux cultivars. Comme le transcriptome permet d’identifier spécifiquement les gènes qui sont actifs dans un organisme, la comparaison a montré que l’expression du gène RhNUDX1, qui est responsable de la synthèse d’une enzyme appelée Nudix hydrolase, était 7583 fois plus élevée dans la très parfumée Papa Meillandque dans la très discrète Rouge Meilland.
Les chercheurs ont ensuite vérifié si la même corrélation s’observait dans 10 autres cultivars de roses au profil aromatique différent. Ils ont alors relevé que plus l’expression de ce gène était élevée dans une variété, plus celle-ci présentait une quantité importante de monoterpènes (géraniol, citronellol), qui sont les principaux constituants odorants des végétaux.
Pétales odorants
Ces scientifiques ont également remarqué que dans les roses Papa Meilland, le gène RhNUDX1 était exprimé principalement dans les pétales, d’où émane généralement l’odeur des roses, et que son expression était minimale, voire nulle dans les étamines, les sépales (parties du calice de la fleur) et les jeunes feuilles. Par contre, l’expression du gène augmentait au cours des stades plus avancés du développement floral, soit au moment où l’émission des fragrances florales atteint son paroxysme. De plus, quand les chercheurs ont tenté de bloquer l’expression du gène RhNUDX1 dans Rosa chinensis, une variété de rose qui produit d’abondantes quantités de monoterpènes géraniol, ils ont noté que les niveaux de ce monoterpène volatil dans les pétales étaient proportionnels au degré d’expression du gène, alors que les autres classes de composés odorants étaient peu ou pas du tout affectés par cette manipulation génétique.
Selon les auteurs de ces découvertes, qui sont décrites dans la dernière édition de la revue Science, il apparaît évident que l’enzyme Nudix hydrolase produite par le gène RhNUDX1, joue un rôle incontournable dans la synthèse des monoterpènes géraniol, qui participent à la composition du parfum des roses. Selon eux, « l’intensité de la senteur des roses dépend du gène RhNUDX1 et des monoterpènes qu’il produit. Et de ce fait, il constitue un bon levier [que les botanistes devraient exploiter] pour rendre aux roses peu odorantes leur attrayant parfum ».
Source: http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/444323/ressuciter-le-parfum-des-roses
Comme les huiles essentielles que produisaient les roses étaient très prisées des parfumeurs et des fabricants de cosmétiques, les scientifiques tentent maintenant de redonner aux roses leur fragrance d’antan. Avant d’y parvenir, ils doivent toutefois mieux connaître les voies de synthèse qu’utilisent ces plantes pour générer leurs capiteux effluves.
Des chercheurs de l’Université de Lyon et de Saint-Étienne, de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA France) et de l’École normale supérieure de Lyon se sont ainsi attelés à cette tâche. Ils ont d’abord analysé les gènes de deux variétés de roses obtenues par sélection — la Papa Meilland, qui émet un puissant et typique parfum aux notes citronnées, et la Rouge Meilland,qui est très peu odorante —, dans le but de mettre en évidence leurs différences génétiques.
Plus précisément, les chercheurs ont comparé le transcriptome, c’est-à-dire l’ensemble des ARN générés par la transcription de certaines parties du génome, de ces deux cultivars. Comme le transcriptome permet d’identifier spécifiquement les gènes qui sont actifs dans un organisme, la comparaison a montré que l’expression du gène RhNUDX1, qui est responsable de la synthèse d’une enzyme appelée Nudix hydrolase, était 7583 fois plus élevée dans la très parfumée Papa Meillandque dans la très discrète Rouge Meilland.
Les chercheurs ont ensuite vérifié si la même corrélation s’observait dans 10 autres cultivars de roses au profil aromatique différent. Ils ont alors relevé que plus l’expression de ce gène était élevée dans une variété, plus celle-ci présentait une quantité importante de monoterpènes (géraniol, citronellol), qui sont les principaux constituants odorants des végétaux.
Pétales odorants
Ces scientifiques ont également remarqué que dans les roses Papa Meilland, le gène RhNUDX1 était exprimé principalement dans les pétales, d’où émane généralement l’odeur des roses, et que son expression était minimale, voire nulle dans les étamines, les sépales (parties du calice de la fleur) et les jeunes feuilles. Par contre, l’expression du gène augmentait au cours des stades plus avancés du développement floral, soit au moment où l’émission des fragrances florales atteint son paroxysme. De plus, quand les chercheurs ont tenté de bloquer l’expression du gène RhNUDX1 dans Rosa chinensis, une variété de rose qui produit d’abondantes quantités de monoterpènes géraniol, ils ont noté que les niveaux de ce monoterpène volatil dans les pétales étaient proportionnels au degré d’expression du gène, alors que les autres classes de composés odorants étaient peu ou pas du tout affectés par cette manipulation génétique.
Selon les auteurs de ces découvertes, qui sont décrites dans la dernière édition de la revue Science, il apparaît évident que l’enzyme Nudix hydrolase produite par le gène RhNUDX1, joue un rôle incontournable dans la synthèse des monoterpènes géraniol, qui participent à la composition du parfum des roses. Selon eux, « l’intensité de la senteur des roses dépend du gène RhNUDX1 et des monoterpènes qu’il produit. Et de ce fait, il constitue un bon levier [que les botanistes devraient exploiter] pour rendre aux roses peu odorantes leur attrayant parfum ».
Source: http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/444323/ressuciter-le-parfum-des-roses
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