jeudi 30 octobre 2014

Spéculation sur la pomme de terre: L'UNA alerte les pouvoirs publics

 Publié le 29/10/2014

L'Union nationale des agronomes (UNA) a alerté hier à Alger les pouvoirs publics sur les spéculations sur la pomme de terre dont le prix a dépassé les 100 DA/kg au niveau des marchés de détail.


«Les autorités concernées doivent prendre de sérieuses décisions pour mettre fin à cette crise récurrente de la hausse des prix des produits agricoles, notamment la pomme de terre», a indiqué le secrétaire général de cette union, M. Yahia Kerrouche.
Invité au forum de «DK News» pour débattre de la problématique de la hausse sensible du prix de la pomme de terre, l'aliment de base des citoyens, M. Kerrouche a fait savoir que la spéculation est responsable de plus de 50% de cette situation.
«Le ministère du Commerce avait annoncé l'ouverture prochaine de plusieurs marchés de gros pour pallier cette crise, mais cette mesure est insuffisante», a-t-il estimé, ajoutant : «Il faut absolument qu'il y ait  des contrôles rigoureux, journaliers et un bon encadrement des marchés pour arriver à stabiliser les prix des fruits et légumes». Pour lui, l'agriculteur n'est pas responsable de la hausse des prix.
«Souvent, les artisans sont mis à l'index, alors qu'à leur niveau, la pomme de terre n'est pas vendue à plus de 35 DA», a-t-il affirmé. M. Kerrouche a appelé les principaux acteurs du secteur de l'agriculture à réfléchir à une solution efficace et continue pour régler définitivement la spéculation sur des prix de produits agricoles.
«Un budget de 300 milliards de dollars est consacré pour réhabiliter le secteur de l'agriculture, mais comment cela va-t-il se faire», s'est-il interrogé, ajoutant : «Depuis des années, des efforts sont déployés et des budgets sont consommés pour remettre à niveau l'agriculture, mais le problème est toujours là», s'est-il alarmé.
Le conférencier a déploré le fait que la production nationale de pomme de terre soit «très» faible par rapport à la demande.
«Nous produisons entre 1.5 million et 2 millions de pomme de terre par an, ce qui ne peut pas répondre aux besoins des citoyens», a-t-dit, expliquant cet état de fait par le climat peu propice à la bonne production de pomme de terre.
«Nous souffrons souvent de sécheresse, ce qui paralyse l'activité», a-t-il fait savoir. Le SG de l'UNA a aussi abordé la problématique des semences.
«Jusqu'à quand l'Algérie va-t-elle dépendre des semences étrangères pour assurer l'alimentation de son peuple ?», s'est-il interrogé.
«Les besoins en semences de pomme de terre s'élèvent à 200 000 tonnes/an, mais la production nationale n'en assure que 50%», a-t-il ajouté. L'UNA a dénoncé l'absence de contrôle sur la semence utilisée par certains agriculteurs.
«Ils utilisent des semences non certifiées et récoltent par la suite une pomme de terre non stockable et de mauvaise qualité», a-t-il dénoncé.
A cet effet, M. Kerrouche lance un appel aux autorités pour combler les lacunes de son secteur qui ne cessent de s'accroître. Il préconise de redynamiser les partenariats en cours et de gagner de l'espace pour la production nationale.
«Nous disposons de grandes surfaces agricoles qui ne sont pas exploitées convenablement», a-t-il estimé. Une mise en valeur de ce secteur s'impose, selon lui, en sollicitant des experts en la matière.
«L'Algérie produit chaque année un nombre important de cadres et d'ingénieurs en agronomie qui se trouvent obligés parfois de changer de filière parce qu’ils ne sont pas sollicités», a-t-il conclu.

Article de presse:  http://www.letempsdz.com/content/view/134610/1/
F. A.

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